Le pari fou lancé par l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah en Arabie saoudite semble sur le point d’être gagné grâce à la technologie Aqua-Fi. Il s’agit d’un Wi-Fi sous-marin permettant aux plongeurs et aux scientifiques de communiquer entre eux lors d’explorations sous-marines. Le point dans cet article.
Des plongeurs équipés de LEDs ou de lasers
Jusqu’ici, il n’existait que 3 modes de communication sous-marine, via des signaux radio, acoustiques ou lumineux. Cependant, le signal radio n’est efficace pour transporter des données que sur de courtes distances et les signaux acoustiques, s’ils sont capables de prendre en charge de longues distances, ne peuvent le faire qu’avec un débit de données limité. Quant aux signaux lumineux, ils peuvent voyager vite et loin, à condition que le faisceau puisse passer librement, sans obstacle, entre l’émetteur et le récepteur.
Ce sont donc les signaux lumineux qu’ont choisis les chercheurs de l’Université KAUST en Arabie Saoudite pour mettre au point l’Aqua-Fi, le réseau Wi-Fi sous l’eau. Les plongeurs sont équipés de LEDs vertes ou de lasers pour transmettre les données. Ils utilisent un smartphone pour prendre des photos ou des vidéos, et les transfèrent en Wi-Fi sur l’ordinateur de moins de 50 grammes installé sur leur dos.
L’ordinateur numérise les fichiers et les convertit en une suite de 1 et de 0, à leur tour traduit en faisceaux lumineux et transmis à un autre ordinateur, placé à la surface, sur un bateau. Un détecteur de lumière placé sous l’embarcation décrypte les signaux lumineux et les transforme à nouveau en 1 et en 0, permettant ainsi à l’ordinateur situé sur le bateau de les reconvertir en images, sous leur forme de départ.
Des tests réussis, mais quelques améliorations à prévoir
Lors des tests, les plongeurs n’étaient distants que de quelques mètres, et des fichiers ont été échangés grâce à la technologie Aqua-Fi entre deux ordinateurs placés sur le dos des plongeurs. Les tests portaient sur le téléchargement et le transfert de données.
D’après un article tiré de la la revue IEEE Communications Magazine la vitesse de transfert de données maximale a été de :
« 2 Mo par seconde avec un retard moyen d’une milliseconde pour un aller-retour, soit une photo de 10 Mo en 5 secondes. »
Toutefois, le test a été effectué dans des conditions optimales, dans une mer calme avec une faible distance entre les deux plongeurs. Pour que l’Aqua-Fi puisse se développer, il reste quelques améliorations à prévoir, comme la conception de récepteurs sphériques capables de recevoir les faisceaux sous tous les angles. En conditions réelles et par mer agitée, il sera en effet difficile pour les plongeurs de se positionner exactement dans l’axe du récepteur pour transmettre les données.
