Des collégiens à l’origine de cette initiative
Les élèves de quatrième de Saint-Pol-de-Léon, une commune bretonne de 6 500 habitants située dans le département du Finistère, ont voulu agir contre la pollution liée aux mégots de cigarettes.
Dans le cadre d’une concertation menée avec Stéphane Cloarec, maire de Saint-Pol-de-Léon, et Vincent Guivarc’h, conseiller municipal délégué à l’environnement, ils ont proposé à la commune d’installer des filtres à mégots au niveau des bouches d’égout.
La commune a accepté, et fait appel à Anthony Nguyen, chaudronnier à Saint-Pol-de-Léon, pour réaliser la fabrication de deux filtres.
L’objectif est bien sûr de lutter contre la pollution, mais aussi et surtout de sensibiliser les habitants de la ville à cette source particulière de pollution, en les incitant à faire le lien entre les déchets retrouvés en mer et ceux jetés dans les égouts.
En effet, nombreuses sont les personnes qui n’ont pas conscience qu’un déchet jeté dans les égouts a toutes les chances de finir sa course dans les océans, le réseau des eaux pluviales et celui de l’assainissement étant bien souvent séparés.
Autrement dit, les eaux de pluie ne sont pas acheminées dans les usines de traitement des eaux usées, et se déversent dans les égouts, accompagnées des déchets qui y sont jetés, puis dans les fleuves et dans les mers.
Un seul mégot suffit à polluer 500 litres d’eau
La commune a prévu d’effectuer des relevés réguliers des filtres pour compter les mégots jetés quotidiennement dans les égouts, et les collégiens souhaitent élaborer une signalétique informative à destination des passants.
De nombreuses communes ont d’ores et déjà choisi d’apposer à proximité des bouches d’égout une signalétique visant à sensibiliser la population, à l’image de la commune du Pouliguen en Loire-Atlantique, dont les plaques installées à côté des grilles d’eaux pluviales mentionnent « Ici commence la mer, ne rien jeter ».
Les mégots de cigarettes sont un fléau pour l’environnement. Ils contiennent de nombreuses substances polluantes, environ 4 000 en tout, parmi lesquelles on trouve notamment de l’arsenic, du plomb, du mercure et du plastique.
Alors qu’un seul mégot est suffisant pour polluer 500 litres d’eau, on estime à 137 milliards le nombre de mégots jetés par terre chaque jour à travers le monde. 40 % d’entre eux finissent dans les océans, qu’ils polluent pendant des décennies.
Dans les grandes villes de France, les chiffres sont là aussi alarmants. À Paris, 2 milliards de mégots sont ramassés chaque année, soit 350 tonnes, ce qui n’inclue évidemment pas tous ceux qui rejoignent les eaux pluviales, puis les cours d’eau et les océans. À Marseille, on en compte 500 millions par an, 200 millions à Bordeaux et 100 millions à Lille.
