Un cendrier à base de champignons capable de transformer les mégots de cigarettes en biomatériau Lecture : 3 min
  1. Accueil
  2. News
  3. Au travail
  4. Un cendrier à base de champignons capable de transformer les mégots de cigarettes en biomatériau

Un cendrier à base de champignons capable de transformer les mégots de cigarettes en biomatériau

La pollution liée aux mégots de cigarettes est un véritable fléau pour l’environnement. Une designeuse a trouvé une solution : un cendrier à base de champignons qui dépollue les mégots et les transforme en biomatériau. Zoom sur cette innovation.

Les substances chimiques contenues dans les mégots de cigarettes mettent des années à se dégrader et polluent les espaces terrestres et marins avec lesquels elles entrent en contact. Une designeuse franco-belge, Audrey Speyer, a trouvé une solution permettant de transformer les mégots toxiques en biomatériau : un cendrier qui utilise le pouvoir dépolluant des champignons ! 

Un cendrier qui « digère » les mégots

Les champignons sont composés d’un chapeau, d’un pied et du mycélium, un réseau plus ou moins ramifié dans le sol. C’est en quelque sorte la racine très étendue du champignon. Le mycélium sécrète des enzymes qui permettent de décomposer les hydrocarbures et dérivés de pétrole contenus dans les filtres de cigarettes. 

La base du cendrier inventé par Audrey Speyer se compose d’une litière de paille, de copeaux, de chanvre et de bois. C’est ce mélange qui sert de culture aux champignons.

Pour que le cendrier « digère » et dépollue les mégots, il suffit de les déposer à l’intérieur, une fois bien éteints, et de laisser faire la nature. En 2 semaines, ils seront recouverts par le mycélium, et au bout de 2 mois, sans rien toucher ni ajouter, ils seront « absorbés » par ce qui deviendra une sorte de résine compacte et dure. Celle-ci peut ensuite être réutilisée pour fabriquer de nouveaux cendriers, ou comme matériau de construction. On peut par exemple en faire des briques. La résine se substitue très bien au plastique. Des tests sont toujours en cours afin de connaître les utilisations possibles de cette résine.

« On a un matériau qui est composé de mégots de cigarettes, du mycélium et de substrat organique ajouté pour aider la culture à bien se développer. […] On obtient un biocomposite […] qui sera plus facilement biodégradable que si on jetait les mégots directement dans la nature », a expliqué l’inventrice à Mr Mondialisation. 

L’entreprise Puri Fungi se développe, bonne nouvelle pour la planète

Le cendrier est commercialisé par la start-up PuriFungi, actuellement basée du côté de Bruxelles. Audrey Speyer a eu l’occasion de présenter son invention à Détroit, en septembre dernier, à l’exposition « Design and Science » et à Philadelphie dans la « Science Gallery ». Plus de 300 commandes ont déjà été reçues.

Puri Fungi s’agrandit et cherche donc actuellement à recruter un ingénieur industriel ou designer industriel, un biochimiste et un project manager.

Des partenariats sont également en cours, notamment avec Meg’Océan qui ramasse les mégots sur les plages. Certaines municipalités auraient aussi fait connaître leur intérêt pour cette innovation.