La genèse de la marque Bhangara
Hugo Manteau et Laura Fernandez ont fondé la marque Bhangara après avoir découvert les vertus du chanvre lors d’un voyage népalais. Séduits par la robustesse de cette plante qui se contente de l’eau de pluie pendant sa production au Népal, ils décident de lancer une gamme de sacs à dos et d’accessoires éthiques et écoresponsables en chanvre.
C’est dans la vallée du Katmandou qu’ils partent en 2017 à la rencontre d’artisans travaillant cette plante depuis des millénaires. Ils en reviennent avec une cinquantaine de pièces. Forts du succès rencontré par leurs produits auprès de leurs proches, Hugo Manteau et Laura Fernandez entament une série de voyages entre la France et le Népal en 2018 et 2019.
C’est à l’occasion de ces nombreux aller-retour qu’ils mettent en place une collaboration toujours aussi active en 2020, avec un atelier d’hommes et un atelier de femmes.
Bhangara : une marque, deux ateliers
Les sacs et accessoires Bhangara sont fabriqués au Népal dans deux ateliers.
Le premier atelier est exclusivement géré par des femmes, qui ont en commun d’avoir travaillé dans l’industrie textile népalaise dans des conditions indignes. Exploitées, épuisées, ces femmes ont décidé de créer leur propre atelier en autogestion en 2008.
Depuis, elles accueillent à leur tour des femmes en situation de précarité, parfois socialement exclues en raison du décès de leur mari, d’une séparation ou fuyant un mariage forcé. Elles les forment pendant 6 mois à différents savoir-faire comme le tissage, la broderie ou la confection de sacs et d’accessoires textiles.
Une fois cette première formation de 6 mois achevée, ces femmes choisissent une spécialité et l’exercent pendant 4 ans au sein de l’atelier, qu’elles peuvent ensuite quitter pour se mettre à leur compte.
Le deuxième atelier avec lequel collabore la marque Bhangara est, lui, composé uniquement d’hommes. Il est tenu par un couple de Népalais et emploie seulement 3 artisans, qui ont tous entre 10 et 20 ans d’expérience. Ils étaient auparavant 10, mais la manufacture a subi la concurrence d’ateliers vendant des produits moins chers, de moins bonne qualité, fabriqués dans de mauvaises conditions de travail. Ils n’ont donc pu conserver que 3 emplois, et Bhangara espère se développer suffisamment pour leur permettre d’embaucher à nouveau.
Dans cette petite manufacture, les conditions de travail sont transparentes, et la marque prend cette question très au sérieux. Les employés travaillent de 8 h à 18 h, avec 1 h de pause pour manger un repas fourni par les employeurs. Ils ont droit à une pause thé de 15 min, le matin et l’après-midi. Des logements sont mis à leur disposition s’ils en ont besoin, et ils sont payés entre 30 et 50 % plus cher que le salaire moyen du secteur.
Le chanvre, une production écologique et durable
En népalais, le mot « bhangara » désigne les tissus, les vêtements et les accessoires fabriqués à partir du chanvre.
Le chanvre utilisé par la marque Bhangara est cultivé dans les montagnes de Bajhang et de Bajura, à l’ouest du Népal. Mais cette plante est cultivée partout dans le monde, et l’était également en France avant de disparaître avec le développement de la pétrochimie et des matières synthétiques.
Aujourd’hui, cette matière recommence à séduire les fabricants et les consommateurs, en raison notamment de ses vertus écologiques. La France est aujourd’hui le plus gros producteur de chanvre en Europe, talonnée par l’Italie et les Pays-Bas. Plus de 50 % du chanvre industriel produit en Europe a été cultivé dans ces trois pays. Pourtant, la France ne cultive que 17 900 hectares de chanvre, contre 176 000 en 1860.
Le chanvre utilisé pour la fabrication des produits Bhangara est cultivé au Népal à 2500 mètres d’altitude, et la plante est tout à fait adaptée au climat de la région. Sa culture ne nécessite ni pesticides, ni herbicides, ni fongicides, et pas non plus d’apport d’eau, car le chanvre profite de la mousson entre juin et septembre, et n’est récolté qu’aux mois d’octobre et de novembre.
Par ailleurs, le chanvre absorbe autant de CO2 que les arbres, et abrite une importante biodiversité.
Bhangara, une démarche écoresponsable de A à Z
Les sacs Bhangara sont composés de 70 à 90 % de chanvre, celui-ci étant mélangé avec du coton, jamais avec des fibres synthétiques.
Les étiquettes sont fabriquées en lokta, un papier traditionnel népalais fabriqué à partir de l’écorce de l’arbuste du même nom, qui pousse à l’est du Népal entre 1600 et 4000 mètres d’altitude. Ici, pas de produit chimique ou de procédé polluant : la pâte à papier est obtenue de façon artisanale, en broyant les écorces puis en les faisant bouillir et en les laissant macérer.
Ce papier ayant rencontré un grand succès dans l’univers de la consommation écoresponsable, les fondateurs de Bhangara se sont renseignés sur les potentielles conséquences d’une surproduction de lokta. Rassurés sur les ressources de lokta, leur capacité à se régénérer et les modes de production, ils ont décidé d’opter eux aussi pour ce papier. La marque fait sérigraphier à la main les étiquettes en lokta.
Lorsque vous commandez un produit de la marque Bhangara, celui-ci vous est livré dans un emballage recyclé. Par ailleurs, Banghara a choisi pour son site internet un hébergeur vert, dont les infrastructures n’utilisent que de l’énergie verte, et l’ordinateur servant à gérer les commandes est reconditionné.
La démarche écoresponsable et écologique est donc complète chez Bhangara, une marque qui ne fait pas dans le greenwashing mais qui est au contraire animée par des convictions profondes. Elle reverse 5 % de ses bénéfices à l’association SOS Villages d’Enfants au Népal, ce qui permet de subvenir aux besoins d’au moins un enfant orphelin chaque année, de la nourriture aux frais de scolarité en passant par le salaire de la femme qui s’en occupe.
La marque française propose des sacs à dos, des sacs à bandoulière, des sacs à main et des tote bags, mais aussi des housses pour les ordinateurs, des porte-monnaie et des blagues à tabac.