L’histoire d’Iris Hantverk
La Suède est longtemps restée largement agricole. Ce n’est qu’au début du XXe siècle que le pays a commencé à s’industrialiser. Quelques entreprises ont donc émergé çà et là, notamment dans la capitale plus propice aux affaires. Les gens ont grandement migré vers les plus grandes villes du pays. Se dessinant peu à peu, l’industrialisation a vu naître le mouvement syndical pratiquement dans le même temps.
C’est en 1870 qu’un certain Axel Beskov a décidé de créer son entreprise « L’école de Manille ». Ce vaste entrepôt situé à Stockholm hébergeait des malvoyants et leur permettait d’avoir un métier dans la confection de brosses, balais et pinceaux. En effet, l’école de Manille n’employait que des déficients visuels. 9 salariés vivaient donc dans les lieux et bénéficiaient de 75 % du chiffre d’affaires en guise de salaire, contre des heures de travail à rallonge. En effet, les journées démarraient à 6 h et finissaient à 21 h.
Les déficients visuels étaient assez isolés dans la société. C’est pourquoi, dix-neuf ans plus tard, un groupuscule de malvoyants a créé une organisation indépendante et politique, appelée « De blindas förening » (DBF). Leur but était d’aider les malvoyants à intégrer les divers domaines de la vie courante : musique, conférences, etc., tout en leur donnant un accès à la vie professionnelle égal avec un salaire décent.
Forte de son succès, l’organisation a naturellement accordé tout son soutien aux artisans malvoyants et à leur aptitude à vivre de leur activité. C’est ainsi que la vannerie et les fabrications de brosses artisanales sont devenues très réputées dans le pays et ont pu donner une véritable place aux malvoyants, au sein de la société suédoise.
En 1902, DBF a donc mutualisé les achats des matières premières pour la vannerie et les brosses, cela afin de réduire les coûts. Ayant pignon sur rue, la DBF acquiert un nouvel entrepôt en 1906, permettant de regrouper tous les corps de métiers pour lesquels elle apporte son aide précieuse. En intégrant les bureaux, ainsi que l’usine de brosses et balais, l’entrepôt de matières premières et le magasin, DBF a, sans en avoir conscience à l’époque, fondé les prémices d’Iris Hantverk.
Actuellement, pas moins de 17 employés travaillent pour l’entreprise, dont 6 artisans malvoyants de cultures différentes. Leur travail consiste essentiellement à assembler des brosses à Sandsborgsvägen. Leur technique est restée la même que celle d’antan. Forte de son expérience, Iris Hantverk a exporté son savoir-faire en Estonie, dans une entreprise au parcours quasi similaire.
Les produits de l’enseigne sont surtout vendus en Suède, dans les deux magasins de la capitale, mais sont également disponibles en ligne. Grâce à des revendeurs, de nombreux pays proposent les produits Iris Hartverk dans leurs boutiques physiques à travers le monde. Mais ce n’est pas tout : la société est aussi un fournisseur de matières premières pour certains petits artisans suédois.
Bien que méritante, le gouvernement suédois a coupé les aides versées pour les activités liées aux malvoyants en 2012. Il s’agissait du revenu principal des artisans depuis 1950. Le propriétaire de l’entreprise l’a alors mise en vente. Deux employés : Sara Edhäll et Richard Sparrenhök ont été ravis de pouvoir reprendre les rênes d’un si beau projet. La richesse historique et les traditions d’Iris Hantverk ne les ont pas laissés insensibles. Aidés par De Blindas Väl, par le biais de donations généreuses, les artisans ont pu conserver leur emploi et le site web a largement pu se développer. De même, la gamme de produits s’est étoffée, s’étendant désormais à la salle de bains, à la cuisine, mais aussi au domaine du nettoyage et de la décoration intérieure.
Les produits Iris Hantverk
L’entreprise a été reconnue pour ses confections de brosses et pinceaux. Si la conception a évolué dans le temps, les techniques de fabrication sont restées fidèles à celles d’antan. Toutes les brosses et tous les pinceaux sont dessinés par des ingénieurs concepteurs qualifiés, afin de créer de nouveaux produits efficaces. Ils sont par la suite, réalisés à la main avec des matériaux naturels.
Le bois de chaque brosse ou pinceau est scrupuleusement taillé et poncé selon la forme désirée. Puis, pour les brosses, pas moins de 40 trous sont réalisés sur toute la surface afin d’accueillir les poils sur un modèle dit classique. Certaines en possèdent jusqu’à 255 !
Les poils de la brosse sont en soie, fibre végétale ou autres matériaux synthétiques. Des petits paquets sont préalablement réalisés et distribués automatiquement par des machines manuelles aux employés malvoyants. De là, un câble en acier inoxydable va passer par les trous de la brosse. Un anneau autour du doigt permettra d’y glisser le paquet de poils et il n’y aura plus qu’à tirer le câble pour qu’il vienne se loger à sa place. Enfin, une fois tous les trous comblés, il n’y a plus qu’à couper les poils à hauteur égale et cela est fait grâce à une machine spécifique.
D’autres produits sont disponibles, comme les torchons en coton bio, les éponges à récurer, des ustensiles de cuisine, des couvertures, des cadres et coussins, etc. Il est donc possible d’y trouver tout le nécessaire pour la maison.
Chaque article proposé par Iris Hantverk se veut durable et naturel. Il se peut que des fibres artificielles soient utilisées, mais cela reste dans le cadre d’une utilisation bien précise, pour laquelle les fibres naturelles ne pourraient pas être performantes.
Les matériaux utilisés pour les brosses et pinceaux
Chez Iris Hantverk, les matériaux naturels sont favorisés. Ainsi, en plus de l’utilisation du bois, l’on retrouve :
- Le sagoutier (aussi appelé bassine), provenant du Sri Lanka. Il s’agit des fibres de la feuille du palmier séchée. Au Sri Lanka, le sagoutier est plus rigide. Il est utilisé par Iris Hantverk pour la confection de balayettes.
- La fibre de coco provient d’Inde. Elle est lentement obtenue après un bain d’un mois dans l’eau pour tuer la fibre. Elle est utilisée dans la confection des balais d’extérieur, mélangée à d’autres fibres végétales.
- Les poils de chèvre sont importés. Ils sont lavés et peignés pour obtenir une matière très douce. Ils sont utilisés pour réaliser les pinceaux à maquillage et quelques brosses à épousseter.
- Le piassava d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit des tiges extraites des palmiers. Après avoir moisi dans l’eau, les feuilles sont retirées, puis les tiges sont séchées au soleil avant d’être battues à la main. Ce matériau est utilisé pour les balais, les brosses à ratisser et balais durs d’extérieur.
- La bahia piassava provient du Brésil et est extraite du palmier Attaléa. Elle est utilisée pour les brosses à bitume, car elle est très résistante et assez élastique.
- Le Madagascar provient d’un type de palmier du pays éponyme. Très dur et élastique, ce matériau est utilisé pour les balais de jardins.
- Les racines de zacaton provenant du Mexique. Il s’agit d’une céréale dont les racines sont coupées et préparées pour servir à brosser les légumes et la vaisselle. Il s’agit d’un matériau très résistant à l’eau et élastique.
- Le crin de cheval importé de Chine est utilisé de deux manières : le crin de la queue est fort et élastique et la crinière est plus douce, mais peu élastique. Le crin est directement récupéré sur les animaux pour être utilisé sur les brosses, mais aussi des balais de jardin, les brosses à vaisselle, les pinceaux à pâtisserie ou les brosses à chaussures.
- Les fibres blanches provenant du Mexique. Il s’agit des feuilles d’agaves battues pour en libérer les fibres. Leur couleur oscille entre le vert et le beige, en passant parfois par le gris et le noir avant de devenir blanche. Ce matériau sert à fabriquer des balais de jardins et des brosses à ongles par exemple. Il s’agit d’une fibre qui se marie souvent à d’autres pour la confection de certains produits.
- Le mélange de l’union n’est autre qu’un mélange entre la fibre blanche et le sagoutier. Cela en fait un matériau idéal pour résister à l’eau et donc pour brosser les légumes ou pour récurer.
Enfin, Iris Hantverk travaille aussi avec des fibres artificielles comme le nylon, le perlon, l’habofalith, le shalon, etc. Ainsi, suivant leur épaisseur, elles sont utilisées pour la confection de brosses à vaisselle ou pour fabriquer des balayettes à toilettes, car ces fibres sont mauvaises pour balayer un sol ou une tout autre surface.
Le coton bio fait également partie des matériaux phares pour la confection de torchons et linge de maison de la marque.
Les conseils d’entretien des produits Iris Hantverk
Toutes les brosses, ainsi que les pinceaux sont créés pour durer. C’est pourquoi un simple lavage au liquide vaisselle et sous eau tiède suffit à les conserver. Il est important de les laisser sécher et d’huiler le bois de temps à autre pour le protéger de l’eau. Pour cela, de l’huile alimentaire ou de l’huile de lin sont idéales.
Concernant les articles en coton bio, un lavage à 30 °C en machine avec un essorage très léger devrait permettre de conserver les couvertures, torchons ou coussins longtemps. Un lavage à 60 °C de temps en temps n’est pas contre-indiqué.