WayCap : trois entrepreneurs et une campagne participative
La marque WayCap a été fondée par 3 entrepreneurs : Matteo à la finance, un autre Matteo à la logistique, et Davide, ingénieur en gestion. Tous trois souhaitaient trouver une alternative aux capsules de café jetables qui emplissent les poubelles des bureaux.
Après de nombreuses recherches et améliorations apportées à leur capsule réutilisable, les trois entrepreneurs déposent deux brevets pour protéger leur invention et lancent en 2016 une campagne de financement participatif, qui s’avère être un succès.
Les capsules de café WayCap sont produites en Italie, en inox, avec un anneau en silicone. Elles sont compatibles avec de nombreux modèles de machines Nespresso et Dolce Gusto.
La pollution engendrée par les capsules de café jetables
Un processus de fabrication polluant
Chaque année, 20 milliards de capsules de café sont utilisées dans le monde, dont 500 millions en France, où une grande partie des foyers possèdent une machine à espresso.
Généralement conçues en aluminium, la fabrication de ces capsules de café nécessite l’extraction d’un minerai, la bauxite, qui subit un traitement chimique permettant d’obtenir l’alumine, un oxyde d’aluminium.
Les principales réserves de bauxite sont situées en Amérique centrale, en Afrique (notamment en Guinée et au Cameroun), en Australie, en Indonésie et en Inde. Pour obtenir 1 tonne d’aluminium, 4 tonnes de bauxite sont nécessaires.
La matière première utilisée pour fabriquer les capsules de café pose problème sur le plan environnemental : l’exploitation de gisements de bauxite entraîne souvent une déforestation importante, et le procédé chimique permettant la récupération de l’aluminium produit des déchets appelés « boues rouges », qui sont extrêmement polluantes. Elles contiennent du silicium, du chrome, du cadmium, du titane, de l’oxyde de fer et de l’oxyde d’aluminium et sont trop souvent rejetées en pleine nature.
De plus, les usines de transformation de l’aluminium consomment énormément d’électricité. En Chine, pays qui concentre la majeure partie de la production, cette électricité est majoritairement obtenue par le charbon, qui rejette d’énormes quantités de gaz à effet de serre. À ces émissions, il faut ajouter celles produites lors du transport des capsules, ainsi que l’énergie utilisée pour leur stockage.
Avant même d’arriver dans la machine à espresso du consommateur, une capsule de café jetable en aluminium a donc déjà un impact environnemental considérable, pour un usage de quelques secondes seulement.
Capsules de café jetables : une fin de vie problématique
Après usage, seulement 20 % de ces capsules de café sont recyclées, le reste étant généralement enfoui dans des décharges. En effet, en France, seul un tout petit nombre de centres de tri sont équipés pour récupérer ce qu’on appelle le petit aluminium. Nespresso a mis en place sa propre filière de recyclage, mais seule une dosette sur cinq serait bel et bien récupérée pour être recyclée.
Selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), les capsules à café produisent 10 fois plus de déchets que le café en paquet. Ainsi, un paquet de 250 grammes de dosettes produit 10 fois plus d’emballages qu’un paquet de café de poids équivalent.
Le café en dosettes jetables est par ailleurs beaucoup plus coûteux que le café moulu : en dosette, il revient environ à 60 euros le kilo, contre 12 euros le kilo en moyenne pour du café moulu.
Capsule de café jetable : une invention regrettée par son propre inventeur
Au début des années 1990, John Sylvan a fondé avec Peter Dragone la société Keurig, dans le but de concevoir des dosettes individuelles censées conserver les arômes du café. Il met au point des dosettes constituées d’un mélange de plastique et d’aluminium, qui rencontrent rapidement un grand succès dans les entreprises puis auprès des particuliers.
Problème : ces dosettes ne sont ni recyclables ni biodégradables, ce qui n’empêche pas les industriels de se lancer dans la course aux machines à espresso et aux capsules de café lorsque celles inventées par John Sylvan tombent dans le domaine public en 2012.
Dès 1997, John Sylvan cède ses parts de la société Keurig, qui continue à se développer et à commercialiser ces dosettes, vantant leur possible recyclage. Une affirmation que conteste amèrement leur inventeur, expliquant dans un entretien accordé au journal The Atlantic : « Peu importe ce qu’ils disent au sujet du recyclage, ces choses ne seront jamais recyclables […] Le plastique est un plastique spécialisé, constitué de 4 différentes couches […], un mélange qui n’est recyclé que dans une poignée de villes au Canada. »
L’inventeur des capsules de café à usage unique avoue aujourd’hui « regretter l’impact environnemental de son invention ». Après avoir tenté de se racheter en proposant des capsules biodégradables à la société Keurig, qui n’a pas étudié sa proposition, il a totalement changé de cap et s’est reconverti dans le secteur bien plus écologique de la photovoltaïque.
WayCap, les capsules de café durables
C’est précisément pour réduire considérablement l’impact environnemental des capsules de café que les 3 entrepreneurs à l’origine de WayCap ont inventé un modèle durable, rechargeable et écologique.
Pour utiliser les capsules WayCap, il suffit de les remplir de son café moulu favori. Pour cela, un petit distributeur permet de verser le café directement dans la dosette sans en perdre une miette. Ensuite, à l’aide d’une toute petite presse à café, il faut tasser le café dans la dosette, la refermer avec son couvercle en inox et la glisser dans sa machine à espresso.
Après usage, elle se nettoie et se range, et peut être réutilisée des centaines de fois. Et comme les inventeurs italiens de la WayCap ont pensé à tout, ils commercialisent également un petit étui permettant de transporter sa dosette remplie de son café préféré pour le déguster tranquillement au bureau ou chez des amis. L’encombrement est minimal, et le plaisir maximal !