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Papier toilette

Produit d’hygiène incontournable, le papier toilette est si banal qu’on en viendrait presque à l’oublier lorsqu’il est question d’écologie. Pourtant, son impact environnemental est loin d’être négligeable, que ce soit lors de sa fabrication, qui nécessite beaucoup d’eau et de produits chimiques, ou en raison des déchets qu’il génère. Quelles sont les alternatives écologiques ?

Papier toilette : les solutions écologiques

Certes, il est possible de se passer totalement de papier toilette : 70 % de la population mondiale a pour habitude d’utiliser de l’eau (en quantité largement inférieure à ce qui est nécessaire à la fabrication d’un seul rouleau de papier toilette), et certaines personnes ayant adopté un mode de vie zéro déchet utilisent des lingettes lavables.

Toutefois, il existe des solutions plus écologiques que le papier toilette classique, sans pour autant devoir s’en passer. C’est le cas du papier toilette recyclé, fabriqué non pas à partir de pâte à papier vierge, qui nécessite d’abattre des arbres, mais à partir de papier provenant souvent des bacs de recyclage d’entreprises.

Le recyclage permet d’économiser des matières premières en réutilisant du papier déjà fabriqué, ce qui permet de réduire considérablement l’impact environnemental du papier toilette. La consommation d’énergie est également divisée par deux. En Europe, 40 % du papier toilette utilisé chaque année est issu du recyclage, contre seulement 2 % aux États-Unis.

Autre solution envisageable : le papier toilette fabriqué à partir de fibres de bambou, une plante dont la croissance, contrairement à celle des arbres, est très rapide. Il existe un label FSC (Forest Stewardship Council) spécifique pour le bambou : les papiers, textiles et autres produits fabriqués à partir de fibres de bambou labellisé FSC ont recours à une matière première provenant d’exploitations gérées de manière durable.

Un autre label, l’Écolabel européen pour les papiers absorbants et ménagers, certifie que le papier toilette labellisé a été produit en émettant moins de gaz à effet de serre et de soufre. Il garantit également au consommateur l’utilisation de fibres recyclées ou vierges, mais provenant dans ce cas de forêts gérées de manière durable.

Enfin, un papier toilette disposant de l’Écolabel européen a été fabriqué en consommant moins d’énergie, et en rejetant moins de composés polluants (comme le chlore) dans l’eau qu’un papier toilette classique.

Une petite histoire du papier toilette

Les premiers à avoir utilisé du papier toilette, au IIème siècle avant J.-C., sont les Chinois, auxquels on doit l’invention du papier. Toutefois, en Occident, l’utilisation du papier toilette ne s’est répandue qu’assez récemment, il y a environ un siècle.

Durant l’Antiquité, les Grecs et les Romains avaient recours, à la place du papier toilette, à un accessoire appelé « xylospongium » ou « tersorium ». Il s’agissait d’un bâton de bois surmonté, à l’une de ses extrémités, d’une éponge.

Au cours des siècles, de nombreux techniques et objets ont été utilisés, que ce soit des végétaux comme la mousse, les feuilles et les écorces de maïs, des coquillages et des pierres, mais aussi des tissus, des fourrures d’animaux ou, tout simplement, de l’eau ou de la neige.

Il faut attendre le 19ème siècle pour que Joseph Gayetty commercialise le premier papier toilette à New-York, en 1857, à une époque où la plupart des Américains utilisaient à la place des journaux ou des catalogues. Le papier toilette inventé par Joseph Gayetti est alors vendu 50 cents le paquet, chaque paquet contenant 500 feuilles. Ce prix, élevé pour l’époque, explique en partie le faible succès rencontré par ce produit lors de sa commercialisation.

Le papier toilette en rouleau, présenté sous forme de feuilles détachables comme il l’est encore aujourd’hui, voit le jour vers 1890, sous l’impulsion de deux frères, Irvin et Clarence Scott. Cette fois, le succès est immédiat.

En France, il faut attendre le début du 20ème siècle pour qu’apparaisse le papier toilette en rouleau, et les années 1960 pour que son utilisation se généralise à l’ensemble de la population.

Depuis, les industriels multiplient les innovations, la plupart du temps sans prendre en compte leur impact environnemental. Le papier toilette se décline désormais en versions parfumées et colorées, unies ou à motifs, en double, voire en triple ou quadruple épaisseur. Depuis quelques années, certaines marques proposent du papier toilette dont le rouleau peut directement être jeté dans les WC.

Quel est l’impact environnemental du papier toilette ?

Toutes ces innovations ont un impact environnemental considérable. Tout d’abord, il faut tenir compte des matières premières utilisées dans la fabrication du papier toilette. D’après l’organisation WWF, pas moins de 27 000 arbres, qui servent à produire la pâte à papier, seraient abattus chaque jour pour satisfaire la demande en papier toilette.

De nombreux produits chimiques sont utilisés pour transformer les copeaux de bois en pâte à papier et dissoudre la lignine, cette molécule qui permet aux fibres de cellulose de rester soudées. Ces produits chimiques sont utilisés avec de l’eau : il faut en moyenne 178 litres d’eau pour produire un rouleau de papier toilette.

Une fois que la pâte à papier est prête, elle doit encore être blanchie pour permettre d’obtenir des feuilles de papier toilette immaculées, comme nous avons l’habitude de les voir dans les rayons des grandes surfaces. Cette étape nécessite, là encore, une grande quantité d’eau et de produits chimiques, notamment du chlore. D’autres substances peuvent également être utilisées pour colorer et/ou parfumer le papier toilette.

Par ailleurs, l’impact environnemental du papier toilette ne se limite pas à celui du papier en lui-même. Il faut également inclure les emballages en plastique et, bien sûr, les tubes en carton, qui finissent généralement à la poubelle et contribuent à la pollution.

Certains fabricants ont décidé, il y a déjà plusieurs années, de concevoir des tubes destinés à être directement jetés dans les toilettes. Malheureusement, loin d’être écologiques, ces « aquatubes » se dissolvent, mais rajoutent une source de pollution de l’eau qui doit être traitée dans les stations d’épuration. Or, celles-ci n’ont pas des capacités illimitées, et l’assainissement des eaux usées se répercute sur la facture d’eau des consommateurs.

De plus, ces rouleaux jetés aux toilettes représentent autant de matériaux qui ne pourront pas être recyclés.