De la bougie utilitaire à la bougie décorative
Avant même l’apparition du mot « bougie » au 14ème siècle, on utilisait déjà depuis très longtemps des chandelles, fabriquées à l’origine à partir de joncs fendus et trempés dans la graisse animale ou végétale. La mèche était alors imprégnée de suif de bœuf ou de mouton.
Peu à peu, les bougies, dont on doit le nom à la ville algérienne de Béjaïa qui produisait la cire d’abeille servant à les fabriquer, ont remplacé les chandelles en suif. Dans les palais royaux, on avait recours aux bougies les plus chères, à savoir les bougies blanches, dont la cire naturellement jaune était blanchie grâce à une exposition de plusieurs semaines au soleil.
Les bougies étaient alors fabriquées par des chandeliers-ciriers-huiliers, réunis en corporation. Elles étaient utilisées par les classes sociales les plus aisées, tandis que les plus pauvres continuaient à s’éclairer à la chandelle.
C’est seulement à partir du 19ème siècle que les chandelles disparaissent définitivement, lorsque le chimiste français Michel-Eugène Chevreul met au point un procédé de fabrication des bougies à partir d’acide stéarique, un acide gras saturé obtenu à partir de graisses animales ou végétales.
Plus tard, la paraffine, dérivée du pétrole, prendra le dessus et constituera la matière première des bougies industrielles. Elle présente l’avantage de ne pas fondre trop rapidement, ce qui confère aux bougies une durée de vie plus importante et réduit les coulures, inévitables à l’époque des chandelles.
Pourquoi choisir une bougie naturelle ?
Si la paraffine a été de plus en plus utilisée par les fabricants de bougies, c’est également pour des raisons économiques, cette matière première coûtant beaucoup moins cher que la cire naturelle, qu’elle soit animale ou végétale.
Aujourd’hui, on connaît l’impact environnemental désastreux des énergies fossiles comme le pétrole, dont la paraffine est un dérivé. Ces énergies non renouvelables émettent, lors de leur combustion, de grandes quantités de gaz à effet de serre, qui sont responsables en partie du dérèglement climatique.
Opter pour des bougies conçues à partir de cire naturelle, animale ou végétale, permet donc, même à petite échelle, de participer à la préservation de l’environnement en évitant le recours au pétrole.
Ce choix écoresponsable a aussi des vertus sur la qualité de l’air intérieur du logement. La combustion de bougies industrielles, notamment les bougies parfumées, dégage des substances nocives pour les voies respiratoires, comme le formaldéhyde, le benzène ou encore les particules fines.
Bien sûr, toute combustion a pour effet de dégager des émanations pouvant être nocives si elles sont trop fréquentes ou trop importantes. Ainsi, même en brûlant une matière première 100 % naturelle, comme des feuilles mortes au jardin, on obtient des émanations potentiellement nocives.
Toutefois, plus le produit est naturel, plus il est inoffensif pour la planète et les voies respiratoires. La combustion de bougies naturelles, dénuées de substances nocives, n’a pas d’incidence sur la santé, à moins d’allumer 24 heures sur 24 des dizaines de bougies dans un petit espace non ventilé.
Comment choisir une bougie de qualité ?
La matière première utilisée pour la confection de la bougie est le premier critère à prendre en compte, bien qu’il ne soit pas le seul. Une bougie écologique et naturelle ne contient pas du tout de paraffine.
Elle peut être composée de cire végétale, comme la cire de colza, ou d’un mélange de cire, d’huiles et de beurres végétaux, comme l’huile de jojoba, la cire de soja, de carnauba, de riz, ou de candelilla. Elle peut aussi être fabriquée à partir de cire d’abeille, réputée pour son odeur inimitable et sa grande qualité de combustion.
La mèche de la bougie a également toute son importance. Privilégiez les matières naturelles comme le coton, le lin ou le chanvre, de préférence bio, sans pesticides et non traitées pour ne pas respirer d’émanations nocives.
Quant aux parfums utilisés, il est là aussi très important de faire preuve de vigilance. Toutes les huiles essentielles, si naturelles soient-elles, ne sont pas adaptées. Assurez-vous que le parfum de votre bougie ne contient pas de phtalates ni de substances dites « CMR » (« C » pour « cancérogènes », « M » pour « mutagènes » et « R » pour « reprotoxiques »). Dans le doute, préférez une bougie non parfumée.
Comment utiliser une bougie et prolonger sa durée de vie ?
Les bougies doivent être préservées des températures trop élevées. Veillez donc à ne pas les placer à proximité d’une source directe de chaleur, comme une cheminée ou un radiateur. Elles doivent également être placées à l’abri de l’humidité, et régulièrement dépoussiérées.
La mèche ne doit pas être trop longue, idéalement entre 0,5 et 1 cm, pour garantir une combustion idéale. Avant chaque nouvelle utilisation de votre bougie, vous pouvez couper légèrement la mèche pour la conserver à la bonne taille, ce qui permettra aussi de la garder en bon état et d’éviter les dégagements de fumée.
Lors de la première utilisation, la bougie doit brûler pendant au moins 2 heures pour que la cire fonde uniformément. Si la bougie se consume pendant un laps de temps trop court, elle se creusera en son centre et sa durée de vie sera plus courte.
D’une manière générale, il est préférable d’éviter de placer sa bougie dans un courant d’air : la flamme va régulièrement changer de direction et provoquer une combustion inégale, ce qui peut aussi entraîner l’apparition de traces de suie sur le verre si la bougie est placée dans un contenant. Si vous avez acheté une bougie coulée dans un verre, évitez de la faire brûler jusqu’au bout pour que le verre ne surchauffe pas.
Enfin, il est préférable d’éteindre les bougies avec un petit éteignoir plutôt que de souffler dessus. Vous éviterez ainsi les dégagements de fumée. Si vous n’avez pas d’éteignoir, vous pouvez coucher la mèche dans la cire fondue à l’aide d’une paire de ciseaux par exemple. Elle s’éteindra immédiatement sans fumer. Redressez-la aussitôt pour lui faire reprendre sa position initiale.