Comment se nettoyer les oreilles avec un oriculi ?
L’oriculi ou cure-oreille est une tige en bambou de 10 cm. À l’une des extrémités, on trouve une perle de couleur qui permet de distinguer son oriculi de celui des autres membres de la famille. L’autre extrémité est légèrement incurvée pour permettre le nettoyage de l’entrée du conduit auditif. Cet objet est fabriqué sur le modèle des cure-oreilles japonais, appelés « mimikaki ». La majorité des Japonais utilisent ces petits bâtonnets, qui se sont développés à partir du XIXe siècle.
Leur utilisation est beaucoup plus saine pour les oreilles que celle des cotons-tiges, qui ont tendance à repousser le cérumen vers le tympan et à former un bouchon. L’oriculi ne se manipule pas comme un coton-tige : saisissez-le du côté de l’extrémité incurvée, et passez-le doucement juste à l’entrée du conduit auditif, pour retirer le cérumen visible. Répétez ce geste une à deux fois par semaine environ. Pour nettoyer le pavillon de l’oreille, enroulez une serviette autour de l’index : c’est suffisant pour éliminer le cérumen visible. Le cérumen n’est pas sale, et contribue même à protéger votre tympan. N’essayez donc pas à tout prix de vous en débarrasser s’il n’est pas visible !
L’oriculi ne doit jamais être manipulé par un enfant, qui risquerait de se blesser. En revanche, il peut être utilisé par un adulte pour nettoyer les oreilles d’un enfant. Dans ce cas, il privilégier un moment de calme, et veiller à former une butée avec son doigt pour empêcher l’oriculi de glisser jusqu’au tympan si jamais l’enfant fait un geste brusque.
L’oriculi : un cure-oreille écologique et économique
L’oriculi coûte moins de 5 euros et est réutilisable à vie. Il vous suffit de le rincer à l’eau claire avec un peu de savon après utilisation, et de le stocker dans un endroit sec. Contrairement aux cotons-tiges en plastique, il ne génère donc pas de pollution. En France, les cotons-tiges en plastique à usage unique sont interdits depuis le 1er janvier 2020. L’objectif est de réduire la pollution, notamment celle des océans.
Les cotons-tiges en plastique font partie, chaque année, du triste top 10 des déchets les plus retrouvés sur les plages. S’ils se retrouvent en si grand nombre en bord de mer et dans les océans, ce n’est pas nécessairement parce qu’ils y sont directement jetés : la plupart des cotons-tiges finissant dans les océans ont en réalité été jetés… dans les toilettes, tout comme les préservatifs, les serviettes hygiéniques ou les applicateurs de tampons. Ils partent avec la chasse d’eau, et sont ensuite retenus à l’entrée des stations d’épuration grâce au dégrillage, un système qui permet de filtrer les objets solides. Mais les stations d’épuration sont également protégées, en amont, par ce qu’on appelle des « déversoirs d’orage » : ils permettent de dévier les flux se dirigeant vers les stations, en cas de forte pluie, pour éviter l’encombrement des conduites. Les eaux dépassant le débit maximal sont ainsi rejetées dans la nature, entraînant avec elles cotons-tiges et autres déchets.
Le danger des cotons-tiges en plastique pour l’environnement
Une fois que ces cotons-tiges ont rejoint les fleuves, ils se retrouvent directement dans les océans ou s’échouent en bord de plage. Dans les deux cas, ils nuisent à l’environnement en se décomposant petit à petit en microplastiques et en libérant des composants chimiques. Ils se transforment ainsi en moyen de locomotion pour les molécules toxiques. De plus, des bactéries viennent se déposer à leur surface. Lorsqu’ils sont encore entiers, les cotons-tiges provoquent des perforations d’organes ou des occlusions intestinales chez les animaux qui les avalent accidentellement.
Aujourd’hui, les microplastiques sont partout : dans les cours d’eau et les océans, mais également dans l’air, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur des habitations. Leur taille est inférieure à 5 mm, et ils ne sont pas filtrés par les stations d’épuration. Ils proviennent des objets en plastique en décomposition, mais aussi des fibres de nos vêtements synthétiques, de l’abrasion des pneus sur les routes ou encore des produits cosmétiques. Ingérés par toutes les espèces aquatiques, ils intègrent la chaîne alimentaire et finissent dans nos assiettes. Il est donc plus qu’urgent de réduire drastiquement notre utilisation de plastique, particulièrement les plastiques à usage unique comme les sacs, cotons-tiges et emballages divers.
Il existe aujourd’hui de très nombreuses alternatives aux objets en plastique du quotidien, qui permettent d’adopter progressivement un mode de vie zéro déchet sans renoncer à la simplicité, au confort et à l’efficacité. C’est le cas de ces oriculi qui sont non seulement zéro déchet, mais également plus sains pour nos oreilles et très économiques !