Les bouteilles en plastique sont dans le viseur des écologistes. Et pour cause : elles sont un véritable fléau environnemental. Utilisées qu’une fois, elles se retrouvent dans la nature et dans les océans. La bouteille d’eau en plastique à usage unique est devenue la bête noire des militants. Mais bonne nouvelle : des alternatives existent !
Quelques chiffres sur les bouteilles d’eau en plastique
Si l’on vous disait que l’eau en bouteille peut coûter jusqu’à 100 fois plus cher que l’eau du robinet… Ce business dépasse les 150 milliards d’euros. Mais ce n’est pas tout. En zoomant un peu plus sur le procédé de fabrication, l’on observe qu’il faut 100 ml de pétrole et 2 litres d’eau pour fabriquer une seule bouteille… Et environ 1 000 ans pour qu’une bouteille en plastique se dégrade dans la nature. Moins de la moitié des bouteilles en plastique sont recyclées en France. Le recyclage de ce plastique ne peut pas excéder 4 transformations.
En France, 9,3 milliards de litres d’eau en bouteille sont consommés chaque année, représentant environ 25 millions de bouteilles en plastique utilisées quotidiennement. Cette consommation propulse l’hexagone sur la 5e place du podium des plus gros consommateurs d’eau en bouteille au monde, derrière le Mexique, la Thaïlande, l’Italie et l’Allemagne. Les États-Unis se trouvent en 6e position !
Afin de compenser l’émission annuelle de CO2 émis pour fabriquer des bouteilles en plastique, il faudrait alors planter une forêt équivalente à la surface du Royaume-Uni.
Un impact sanitaire avéré
Une étude menée par Orb Media a pu déterminer que la plupart des eaux en bouteille du monde entier contenaient des micro particules de plastique. Parmi elles : Aqua, Evian, Nestlé Pure Life, San Pellegrino… Une moyenne de 10,4 particules de taille d’environ 0,10 mm ont été trouvées dans 93 % des bouteilles. Il s’agissait principalement de polypropylène, de nylon et de polytéraphtalate d’éthylène (PET). Pour rappel, les eaux en bouteille sont préconisées pour la préparation des biberons des nourrissons et bébés.
L’Homme n’est pas le seul être vivant à être impacté par cette pollution au plastique. 90 % des oiseaux marins ont déjà mangé du plastique et un grand nombre d’animaux marins s’échouent sur les plages, l’estomac rempli de plastique…
Comment purifier l’eau du robinet ?
En France, nous avons la chance d’avoir l’eau courante et potable. Il suffit d’ouvrir un robinet pour la voir jaillir. Pourtant, elle n’est pas consommable pour autant. En effet, suivant les régions, l’eau du robinet peut contenir des traces de pesticides, métaux lourds ou tout autres produits chimiques préjudiciables pour l’organisme, si celle-ci est consommée de façon régulière. Pour purifier l’eau du robinet, il existe plusieurs méthodes.
Le charbon actif
On en trouve aujourd’hui un peu partout dans les boutiques Bio ou sur internet. Il suffit de plonger un bâton de charbon actif dans une bombonne à eau ou dans une carafe et laisser l’eau se filtrer naturellement. En une nuit, celle-ci sera dénuée de toutes les particules nocives pour la santé (chlore, plomb, etc.). Lorsque le bâton devient terne, il est temps de le changer. L’ancien se met au compost.
Il existe aussi des dispositifs de carafes filtrantes comme les Brita ou les Berkey. Si certaines se valent plus que d’autres, il s’agit de solutions bien plus économiques, performantes et pratiques.
Les billes de céramique
100 % naturelles, ces perles sont en argile pure. Elles ne contiennent pas moins de 80 micro-organismes actifs et assainissent l’eau en retirant le chlore, le calcaire et certains autres résidus.
15 perles filtrent 1 litre d’eau. Il suffit de les plonger dans une carafe une trentaine de minutes. Elles sont efficaces à vie et n’ont pas besoin d’être rechargées ni nettoyées. Les perles de céramiques sont en vente dans les magasins bio et sur internet.
Les graines de moringa
Le moringa est un arbre qui pousse dans les régions tropicales et subtropicales. Les graines de cet arbre contiennent des protéines chargées en charges positives qui filtrent les impuretés. Elles sont vendues sous forme de poudre et peuvent éliminer 99 % des bactéries. L’eau contient des molécules en suspension chargées négativement. Elles sont donc attirées par les graines.
Il suffit de mélanger 50 g de poudre à 1 litre d’eau et de laisser agir une demi-heure en mélangeant quelques fois. L’eau doit être filtrée dans une gaze avant d’être consommée. La poudre est 100 % biodégradable et peut être jetée dans le compost.
Les alternatives aux bouteilles en plastique
Depuis quelques années, trouver une alternative à ces bouteilles en plastique est devenu le fer de lance de nombreux entrepreneurs. Beaucoup de projets ont vu le jour, mais restent freinés tant par le coût de production, que le coût à la vente. Pourtant, ce marché existe et ne demande qu’à faire de l’ombre au géant mondial du plastique.
Maintenant que vous savez purifier l’eau du robinet, vous pouvez donc utiliser ces alternatives aux bouteilles en plastique.
La gourde
En inox, céramique, aluminium ou plastique, la gourde est le meilleur moyen de contrecarrer les bouteilles en plastique. Réutilisables à l’infini, elles vous permettent de transporter de l’eau au travail, à l’école, en balade, au sport, etc.
Il existe des gourdes et pailles filtrantes, dotées d’un filtre à charbon intégré. Cela vous permet de boire de l’eau même non potable. Il s’agit d’un dispositif très pratique pour les randonneurs ou les voyageurs s’aventurant dans des zones reculées du monde.
La bouteille en verre
Recyclable à l’infini, le verre est l’un des rares matériaux à ne contenir aucune matière polluante et nocive pour la santé. Elle présente tout de même deux inconvénients : son poids qui peut s’avérer lourd dans un sac à dos et son danger pour les plus jeunes en cas de casse. Malgré cela, le verre reste la meilleure solution tant pratique qu’économique pour transporter de l’eau.
La capsule comestible
En 2013, à Londres, Shipping Rocks Lab a créé des petites bulles en matières végétales, biodégradables et comestibles. Il s’agit d’un alliage de plantes et algues, contenant 4 cl d’eau. Leur fabrication nécessite 5 fois moins de CO2 que la fabrication du plastique. Distribuées lors de Marathons, ces petites bulles restent fragiles pour un transport dans un sac. L’idée est donc de créer une machine à « embuller » pour les particuliers.
La bouteille en sucre de canne
À Saintes, en Charente-Maritime, Nicolas Moufflet est devenu le premier ingénieur au monde à créer des bouteilles en matières végétales. C’est en 2015 qu’il lance Lyspackaging, son entreprise d’alternative au plastique. Il y crée des bouteilles à base de sucre de canne, mais aussi en noyaux d’olives. Elles sont 100 % biodégradables et compostables.
Le Palais de Tokyo, le Centre d’art parisien et de nombreux groupes de luxe se sont montrés très intéressés par son procédé gardé secret. La barre des deux millions de bouteilles vendues a été franchie. Cet ingénieur ne fait pas que rêver d’un monde meilleur, il met en place de nombreux procédés pour remplacer tout le plastique à usage unique, pour un rendu cohérent entre le contenu et le contenant : les engrais biologiques vendus dans des bouteilles en plastique sont par exemple une véritable aberration selon lui.
La bouteille en lin
C’est à Toulouse que la bouteille en lin a vu le jour. Initiative de l’entreprise Green Gen Technologies, la bouteille en fibres de lin est durable, légère et résistante.
Les ingénieurs sont encore en train de peaufiner le projet de façon à rendre cette bouteille 100 % biodégradable et enfin éradiquer complètement le plastique.
La bouteille en algues et agar-agar
C’est l’idée d’un étudiant islandais. Ari Jonsson a créé une bouteille à partir d’algues marines et d’agar-agar. Lorsqu’elle est remplie, la bouteille est solide. Une fois vide, elle se décompose toute seule.
Elle reste encore un peu fragile face aux coups, mais elle est totalement écologique. Son coût de fabrication reste cependant encore un peu élevé.
D’autres entreprises ont trouvé le moyen de fabriquer des bouteilles naturelles similaires. Il existe un réel marché, mais les Français boudent pourtant ce type d’initiative.