Selon l’équipe du projet Tamar, qui s’occupe de la protection des tortues à écailles à Praia do Forte près de Salvador de Bahia, ces tortues qui pondent leurs œufs le long de la côte nord-est du Brésil sont en grave danger d’extinction. C’est pourquoi nous pouvons nous réjouir d’apprendre qu’au Brésil, 97 bébés sont sortis de leurs œufs sur des plages désertées et ont pu tranquillement rejoindre l’océan. Zoom sur cette bonne nouvelle.
Les tortues à écailles, une espèce en danger d’extinction
Les tortues à écailles, Eretmochelys Imbricata, sont aussi appelées « tortues imbriquées » à cause des grosses écailles qui couvrent leur carapace et qui s’imbriquent les unes avec les autres comme des tuiles. Elles mesurent un peu plus d’un mètre de long et pèsent de 60 à 90 kg.
Elles sont malheureusement chassées depuis très longtemps, pour leurs écailles, précieux matériau utilisé dans la confection de peignes, de montures de lunettes, pour orner des meubles ou être empaillées. Ce trafic illicite est encore trop important : une impressionnante saisie d’écailles de tortues a été réalisée à l’aéroport Charles de Gaulle en 2017, où l’équivalent de 380 carapaces de tortues destinées au marché vietnamien a été intercepté par les douanes.
Les œufs de tortues ne sont pas épargnés
En plus du commerce des écailles, la reproduction des tortues est continuellement perturbée : les œufs pondus dans le sable sont parfois ramassés par des humains pour les vendre ou les consommer, mangés ou abîmés par des animaux prédateurs…
Dans certains endroits, le tourisme de masse a contraint les tortues à changer leurs habitudes de nidification, leurs lieux de ponte et leur cycle de reproduction a ralenti. On estime qu’entre 80 et 90 % de la population mondiale de tortues à écailles auraient disparu en un siècle.
Bonne nouvelle : 97 bébés tortues rejoignent l’océan
C’est pourquoi on peut se réjouir d’apprendre la naissance de 97 bébés tortues sur des plages désertes au Brésil, enfin débarrassées des humains à cause du confinement lié au Covid-19.
Roberto Couto, le secrétaire à l’environnement de Paulista, a précisé que les animaux pondent généralement au mois de janvier et que les œufs éclosent en avril ou mai.
« C’est vraiment magnifique parce que vous pouvez voir l’instant exact où ils sortent des œufs et... regarder leur petite marche à travers la plage »,
a-t-il déclaré, enchanté.
« C’est merveilleux. C’est un sentiment merveilleux et extraordinaire ».
Et d’ajouter :
« Cette fois, à cause du coronavirus, nous ne pouvions même pas dire aux gens que cela se produisait. »
Les naissances ont donc pu avoir lieu le plus tranquillement du monde.