La municipalité de Limoges s’est engagée depuis 2015 à lutter contre les perturbateurs endocriniens. Un des objectifs de la Charte Villes et Territoires était d’interdire l’utilisation du plastique des crèches, c’est pourquoi à partir de jeudi les repas seront servis aux enfants dans des plateaux en porcelaine fabriqués spécialement pour eux. Le point dans cet article.
Priorité à la santé des enfants
Limoges est une Ville Santé Citoyenne, c’est-à-dire « une municipalité qui a la volonté d’améliorer l’état de santé et le bien-être de sa population » selon le site internet de la Ville. Pour se faire, elle a établi un partenariat avec l’ARS (Agence Régionale de la Santé) et des collectivités locales et s’est donné pour mission de mener :
« des “actions santé” pour améliorer la qualité de l’eau, de l’air, du bruit, de l’alimentation, de la diététique, de la biodiversité, de l’activité physique et du sport ».
En ce qui concerne la santé des plus jeunes, des mesures importantes ont été prises : dans les écoles, on a demandé aux cuisiniers de réduire d’un tiers la teneur en sucre, en gras et en sel des plats — objectif atteint —, et des arbres particulièrement allergisants ont été retirés des cours d’école.
Dans les crèches, la guerre contre le plastique a été déclarée avec pour but d’éliminer les matières comme la mélanine qui contiennent parfois des perturbateurs endocriniens.
Les biberons en plastique ont été remplacés par d’autres en verre et les bavoirs sont désormais en tissu. À partir de jeudi, ce sont les plateaux-repas en plastique qui seront remplacés par de la porcelaine.
La ville de Limoges met son savoir-faire à l’honneur
« Hors de question de choisir autre chose que de la porcelaine de Limoges pour les remplacer », « on voulait mettre en avant notre savoir-faire », a précisé Nadine Rivet, adjointe au maire chargée de la petite enfance. « Contrairement à ce que l’on pense, la porcelaine, c’est du solide. Il n’y a aucun risque de casse », a-t-elle assuré.
Le plateau pèse 640 grammes et coute 15 euros pièce.
Il est composé de 4 compartiments et il permet de « faire réchauffer la nourriture autant qu’on veut, sans risque », a ajouté l’adjointe au maire.
La municipalité a voulu travailler avec des acteurs locaux. En amont, ce sont des étudiants en BTS qui ont planché sur le prototype du plateau, puis la société Imerys a fourni la pâte et a trouvé une manière de l’alléger tout en conservant sa robustesse. L’entreprise Cerinov s’est occupée de la conception du moule et les Porcelaines de la Fabrique de Saint-Junien ont fabriqué 500 plateaux.
« D’autres villes nous ont contactées, intéressées par ces plateaux », a fait savoir l’élue.
Un prix élevé, mais des citoyens satisfaits
« On ne pensait pas qu’un jour les crèches publiques en feraient autant pour nos enfants, commente Vincent Bordes, père d’une petite fille de 2 ans. On est ravis et on ressent une certaine fierté de savoir que c’est de la porcelaine de Limoges. »
Autre facture importante, l’achat de nettoyeurs vapeur pour les crèches. Chaque machine coute 3000 euros, mais permet de laver efficacement tout en évitant les produits d’entretien toxiques.
« C’est cher », concède Mme Rivet. « Mais c’est le prix à payer pour la santé des enfants ».