L'année 2023 a inscrit de nouveaux chiffres alarmants dans les annales météorologiques. Selon le rapport diffusé par le réseau européen de surveillance de la Terre, Copernicus, les températures mondiales ont atteint un niveau moyen de 14,98°C, surpassant ainsi le précédent record de 2016 qui était de 14,81°C. Samantha Burgess, vice-directrice de Copernicus, évoque des températures qui "n'ont probablement pas été observées depuis au moins 100 000 ans".
Le bilan préliminaire diffusé en décembre avait déjà laissé présager que 2023 deviendrait l'année la plus chaude jamais constatée. Avec les données validées de décembre incluses, le constat est désormais irréfutable. Le dernier mois de 2023 a même établi un nouveau sommet avec une moyenne globale de 13,51°C, dépêchant de 1,78°C le niveau habituel pour la période de 1850-1900. Analysons en détail les révélations principales de ce rapport.
Approche du seuil de réchauffement de 1,5°C défini dans l'Accord de Paris
L'augmentation moyenne de la température en 2023, par rapport aux niveaux préindustriels, frôle la limite critique de l'Accord de Paris, 1,5°C. Bien que cette limite n'ait pas été franchie pour une année entière, des périodes spécifiques, comme certaines journées de juin, ont dépassé cette marque. Cela indique clairement une tendance dangereuse, comme le souligne Copernicus, qui précise qu'il est "probable qu'une période de 12 mois se terminant début 2024 enregistre un dépassement de 1,5°C par rapport aux normales préindustrielles". Toutefois, Copernicus est prudent quant à l'interprétation de ces données, en mettant en avant que "cela ne signifie pas que nous avons franchi le seuil de l'Accord de Paris".
Des records de chaleur relatifs à la surface des océans
Les températures des surfaces océaniques ont également battu des records, jouant un rôle significatif dans la hausse des températures atmosphériques tout au long de 2023. Copernicus relève que, d'avril à décembre, les températures de surface des océans étaient les plus élevées jamais mesurées depuis le début des relevés en 1940. L'Organisation met en avant que ces températures élevées ne peuvent pas être attribuées uniquement à l’événement El Niño, mais aussi à des températures exceptionnelles en dehors de la zone du Pacifique équatorial.
Des concentrations de gaz à effet de serre atteignant des sommets
L'année 2023 a vu les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone et de méthane grimper à des niveaux jamais enregistrés auparavant, avec respectivement 419 ppm et 1902 ppb. Ces concentrations élevées sont principalement dues aux activités humaines, telles que la combustion de combustibles fossiles dans l'industrie et l'énergie. Malgré des engagements internationaux pour une transition énergétique, la courbe de ces gaz dans l'atmosphère continue de croître. Cela soulève des inquiétudes quant à la possibilité d'atteindre les objectifs climatiques cyniques de l'accord de Paris.
En dépit de cette tendance, Copernicus note une faible lueur d'espoir: bien que le taux d'accroissement du méthane soit encore élevé pour 2023, il n'a pas égalé les augmentations observées durant les trois années précédentes. Ces données montrent l'importance de réduire les émissions de ce gaz, beaucoup plus puissant que le CO2 en matière de réchauffement sur une période de 20 ans. Cette réduction représenterait un levier crucial pour limiter le réchauffement climatique à court terme.
L'avenir de nos sociétés et la biodiversité sont menacés par cette augmentation rapide de la température terrestre, résultant des émissions de gaz à effet de serre générées par l'utilisation d'énergies fossiles. Toutefois, des options existent pour contrer ce phénomène, telles que le développement des énergies renouvelables et la réduction de la consommation énergétique. Il est essentiel de continuer à se mobiliser pour faire face à cette crise climatique.