En Laponie, les rennes sont menacés par le réchauffement climatique
  1. Accueil
  2. News
  3. Environnement
  4. En Laponie, les rennes sont menacés par le réchauffement climatique

En Laponie, les rennes sont menacés par le réchauffement climatique

Le dérèglement climatique fait des ravages partout dans le monde, et la Laponie n’est pas épargnée. Les rennes comme leurs éleveurs sont menacés. 

Le réchauffement climatique frappe la zone arctique, et donc la Laponie, de plein fouet. Les rennes sont les premiers menacés, et avec eux les éleveurs et leur métier ancestral. Quel est l’impact direct des changements climatiques sur ces animaux sauvages ?

L’élevage de rennes, une activité ancestrale en Laponie

La Laponie est une région du nord de l’Europe qui s’étend sur plusieurs pays : le nord de la Norvège, le nord de la Suède, le nord de la Finlande et la presqu’île de Kola en Russie.

Parmi les activités ancestrales de cette région, outre la pêche, on trouve l’élevage de rennes. Rien qu’en Laponie suédoise, ce sont 4 600 éleveurs qui se consacrent à cette activité. Dans le Finnmark, la plus grande région d’élevage de rennes de la Laponie, située à l’extrême nord de la Norvège, on compte environ 17 000 rennes.

Depuis peu, l’élevage de rennes et les animaux eux-mêmes sont menacés par les conséquences du réchauffement climatique.

Les rennes subissent de plein fouet le réchauffement climatique

Chaque année à l’approche de l’hiver arctique, les rennes quittent la montagne ou les côtes et rejoignent les plaines à l’intérieur des terres. Leur transhumance, déjà difficile à cause des bruits générés par l’industrie forestière et minière, se complique d’année en année en raison des conséquences du réchauffement climatique.

Les chemins que les rennes empruntaient chaque année à la même période depuis des siècles ne sont plus praticables : la glace des lacs, trop fine, cède sous le poids des animaux et nombreux sont ceux qui se noient.

Il existe donc des régions de l’Arctique dans lesquelles la transhumance ne se fait plus de manière naturelle, par les forêts, les lacs et les tourbières, mais par la route. 

Des hivers trop doux et un accès impossible à la nourriture

En 2019, 200 bêtes ont été retrouvées mortes de faim sur un archipel norvégien. À cause de la hausse des températures, la neige fond, l’eau gèle et forme une couche de glace que les rennes ne peuvent gratter pour accéder au lichen situé dessous, leur nourriture habituelle.

Les éleveurs sont obligés de regrouper les rennes dans des enclos pour les nourrir avec du fourrage, ce qui est totalement inédit et représente un coût non négligeable.

Le gouvernement suédois a distribué une aide d’urgence de 37 millions de couronnes, soit 4 millions d’euros, pour aider les éleveurs à acheter du fourrage. En Norvège en revanche, l’État n’est pas intervenu.

L’Arctique, la région la plus touchée par le réchauffement climatique

Différents peuples autochtones de l’Arctique comme les Inuits, les Aléoutes ou les Samis, se sont réunis mi-novembre à l’occasion d’un sommet.

Ils sont extrêmement inquiets sur l’avenir de leurs activités traditionnelles comme l’élevage de rennes ou la pêche.

Comme l’explique Bruce Forbes, géographe qui dirige le groupe d’études sur le changement climatique à l’Université de Rovaniemi en Norvège :

« On est déjà au-delà de l’accord de Paris et la tentative de limiter la hausse des températures à 1,5 °C […] Dans le Grand Nord, nous sommes déjà à +2 °C et même à +4 °C par endroits. Ça arrive trop vite. »

Même si la végétation évolue elle aussi et offrira peut-être d’autres ressources via l’apparition de nouvelles espèces, le changement est beaucoup trop rapide pour laisser aux animaux et aux hommes le temps de s’adapter.




Auteur