Une récente analyse pronostique un futur incertain pour l'industrie française des semences agricoles. Selon les conclusions divulguées sur un média public, près de 60% des espaces dévolus à la culture des semences pourraient être confrontés à des dangers considérables à extrêmes engendrés par le changement climatique d'ici la moitié du siècle.
Antoine Denoix, directeur général d'Axa Climate, a mis en lumière ces données préoccupantes sur les ondes, coïncidant avec la parution de cette étude lors du renommé Salon international de l'agriculture.
En collaboration avec Semae, l'interprofession des semences et plants, cette étude éclaircit l'avenir de divers secteurs de la production de semences, qu'il s'agisse de légumes, légumineuses ou céréales, à l'horizon 2030. Témoignant d'une menace climatique qui s'étend sur tout le territoire français, Antoine Denoix souligne le caractère omniprésent de ce phénomène : 'Cela touche toutes les régions sans exception', a-t-il affirmé.
La rareté de l'eau, principal danger pour l'agriculture
L'analyse révèle que la pénurie d'eau représente le danger majeur pour ces filières, avec des conséquences attendues pour s'intensifier avec le temps. En fait, l'étude estime que l'eau, dans sa disponibilité réduite durant les phases critiques de croissance des plantes, constitue déjà 54% des menaces actuelles. Le risque de canicules est également à prendre en compte, connaissant une hausse de 30% prévue dès 2030. Prenant la Drôme comme exemple, Denoix explique que : 'Des températures excédant les 37 degrés, survenues historiquement une année sur dix, pourraient devenir biennales dès 2030.'
Des stratégies d'adaptation nécessaires
Face à ces projections alarmantes, les producteurs de semences devront envisager des modifications majeures, y compris des déplacements géographiques des cultures. 'Les régions méridionales seront particulièrement affectées du fait des températures croissantes et de la sécheresse pendant le printemps et l'été', détaille l'étude. L'ajustement des cycles de semis est une autre dimension de cette adaptation, avec des pratiques déjà en cours de modification pour anticiper les semis plus tôt dans l'année.
Le remplacement des semences actuelles par des variétés plus résiliantes est également à l'horizon. Denoix prédit l'introduction d'approximativement onze nouvelles semences qui s'adapteraient mieux aux changements climatiques en France dans les prochaines deux décennies, incluant des espèces originaires d'Asie et du bassin méditerranéen.
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs se sont basés sur les informations du dernier rapport du Giec et ont sollicité l'expertise d'agronomes. 'Nous partons des prédictions scientifiques pour modéliser le climat et l'agronomie. Cela nous permet de comprendre les différentes phases de croissance des plantes', explique le dirigeant d'Axa Climate.