Samedi 21 septembre a eu lieu le 1er sommet de la jeunesse pour le climat au siège des Nations Unies à New York. Afin de faire prendre conscience aux gouvernements de l’urgence à agir pour lutter contre le réchauffement climatique, Greta Thunberg, la jeune activiste suédoise et 15 autres jeunes ont porté plainte le lundi suivant contre 5 pays considérés comme « grands pollueurs ». Le point sur les implications de cette action en justice.
Une plainte déposée devant le Comité des droits de l’enfant de l’ONU
Il y a une trentaine d’années, 44 pays ont ratifié la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant qui a pour but d’assurer la protection et la santé des enfants à travers le monde. Depuis 2014, les enfants ont la possibilité d’intenter une action contre un ou plusieurs pays lorsqu’ils estiment que leurs droits sont bafoués.
L’activiste de 16 ans Greta Thunberg, initiatrice du mouvement des grèves scolaires pour le climat « Fridays for Future » désormais suivi par des millions de jeunes partout dans le monde, a décidé avec 15 autres jeunes — âgés de 8 à 17 ans et venus de 12 pays — d’intenter une action contre 5 pays pour inaction contre le réchauffement climatique. La France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie « n’ont pas tenu leurs engagements », a déclaré Greta Thunberg au sommet de l’ONU lundi dernier.
D’autres pays pollueurs notoires comme les États-Unis, la Chine ou l’Inde ne sont pas poursuivis, non pas en raison de leurs efforts pour limiter leurs émissions de CO2, mais simplement parce qu’ils n’ont pas ratifié la convention de l’ONU.
Que peut-on attendre de cette procédure ?
Théoriquement, lorsqu’une plainte de ce type est déposée, le comité doit mener une enquête pour s’assurer que des droits ont en effet été violés. Si des violations sont établies, le comité devra présenter des recommandations aux pays mis en cause. Le processus pourrait prendre une année.
Malheureusement, ces recommandations ne sont pas contraignantes, il n’y a pas de sanctions de prévu si les États ne les suivent pas. Mais toujours en théorie, la ratification de la convention pour les droits des enfants les engage à les respecter.
Les jeunes inquiets pour leur futur
Greta Thunberg, devenue la porte-parole de toute une génération, accuse les gouvernements de saboter son avenir. En n’agissant pas contre le réchauffement climatique, c’est le futur des générations futures qui est compromis.
« Chacun de nous a vu ses droits violés et reniés. Nos avenirs sont en train d’être détruits », a également plaidé la jeune Américaine Alexandria Villasenor.
Le gouvernement français ne voit pas cette plainte d’un bon œil. « Toutes les mobilisations de notre jeunesse ou des moins jeunes sont utiles. Mais il faut qu’elles se concentrent maintenant sur ceux qui sont le plus loin, ceux qui essaient de bloquer. Je n’ai pas le sentiment que le gouvernement français ou le gouvernement allemand, aujourd’hui, sont en train de bloquer », a déclaré le président Emannuel Macron sur Europe 1.