L’artemisia annua, également appelée armoise naturelle, est une plante annuelle de la famille des astéracées. Elle provient de Chine, mais se cultive dorénavant en Afrique et à Madagascar. Elle ressemble à une fougère et peut atteindre jusqu’à 3 mètres de haut. Si en occident elle est utilisée comme plante ornementale, en orient, elle est reconnue pour ses vertus antivirales et curatives depuis de nombreuses années.
L’artemisia annua, la plante utilisée depuis des millénaires
Il y a 2 000 ans la Chine découvre l’artemisa annua. Ses feuilles contiennent des principes actifs très intéressants. Ses inflorescences et sa tige sont aussi curatives, mais moins que les feuilles. Très vite, les Chinois l’utilisent en tisanes. Ils font tremper les feuilles dans de l’eau chaude durant toute une nuit et boivent le précieux breuvage le lendemain matin.
Durant la guerre du Vietnam, les Américains étaient traités à base de chloroquine pour éviter d’attraper le paludisme. Les Vietnamiens, non protégés, redoutaient plus la maladie que les GI américains. Ils ont alors fait appel à la Chine pour les aider à lutter contre la maladie.
C’est ainsi que les Chinois leur ont transmis les secrets de la tisane d’artemisia et que la plante a été découverte par les Occidentaux. Un traitement de 7 jours aurait suffi à prévenir et/ou soigner les soldats asiatiques contre le paludisme. Actuellement, dans certains pays d’Afrique, ce même remède est encore administré avec succès. C’est d’ailleurs essentiellement en Afrique, en Asie et à Madagascar que cette plante est toujours cultivée pour ses bienfaits médicinaux.
Une plante riche et puissante
Dans les feuilles de l’artemisia annua, l’on retrouve trois principes actifs : les alcools sesquiterpéniques, les lactones sesquiterpéniques et les acides sesquiterpéniques. Elle est également riche en flavonoïdes, polyines, stérols, coumarines et triterpènes.
Dans les fleurs, l’on peut extraire des lactones sesquiterpéniques, comme l’artémisine, les thuyones, l’hydroxycoumarine, les flavonolglycosides, les polyines, des tanins, les coumarines.
Elle est aussi riche en oligoéléments, comme le potassium, le calcium, le magnésium, le zinc, le soufre, l’iode et le phosphore.
Sur quelles pathologies l’artemisia annua est-elle efficace ?
Après avoir démontré son efficacité sur le paludisme, depuis 30 ans la plante est aussi utilisée contre la malaria et s’avère intéressante sur certains patients atteints de leucémie ou de Bilharziose. Cette maladie causée par un ver intestinal est très présente en zone tropicale ou subtropicale et provoque une grande fatigue, des diarrhées, de la toux et parfois même des lésions du système nerveux central.
Elle renforce le système immunitaire
L’artemisia influe aussi sur les insolations, les maux de tête et la fièvre en la faisant tomber rapidement. Ses principes actifs permettent de stimuler l’immunité du corps humain. Même si elle ne soigne pas le Covid-19, elle peut aider l’organisme à se renforcer et à se montrer plus résistant face aux maladies et allergies saisonnières (bronchites, rhumes, rhinites et maux de gorge).
L’artemisia efficace contre le cancer ?
Deux professeurs de l’université de Washington, les professeurs Henry Lai et Narendra Singh ont mené une étude sur l’artemisia et le cancer. Les résultats ont été surprenants. Cette plante serait capable de cibler certaines cellules cancéreuses et d’agir directement dessus, sans affecter les cellules saines comme le font les traitements plus invasifs que nous utilisons. C’est sur le cancer du sein qu’elle se montre être la plus efficace.
Un véritable cadeau de la nature
L’artemisia annua peut aussi soigner ou soulager diverses autres pathologies, comme les troubles intestinaux et digestifs (diarrhées, coliques, flatulences, vers intestinaux…).
Les sportifs l’apprécient pour ses bienfaits sur les contractures et courbatures intenses, notamment sur les membres inférieurs.
Elle soulage les crises d’épilepsie et les règles douloureuses ou les infections urinaires chez la femme. Elle peut également soulager les douleurs liées aux phlébites et aux varices.
Cette plante est utilisée dans le cadre de traitements contre l’anorexie. Elle aide à ouvrir l’appétit et donc aider à la prise de poids de façon naturelle.
En Asie, les troubles du sommeil sont aussi traités grâce à l’artemisia annua, de même que les œdèmes, l’hypertension artérielle ou encore les problèmes de rétention d’eau.
Une plante médicinale qui reste controversée
L’artemisia annua divise sur le plan médical. Bien qu’elle ait fait ses preuves et qu’elle soit utilisée depuis longtemps en orient, l’occident se montre plus frileux et se refuse de la reconnaître comme plante médicinale. Pourtant, l’industrie pharmaceutique utilise l’artémisinine, pour fabriquer des médicaments antipaludiques. Ce composé biologique actif est puissant. Il est antifongique, antiparasitaire et antibactérien.
L’OMS clame même que les tisanes d’artemisia ne font que renforcer la résistance du parasite contre la molécule du paludisme. À ce titre, depuis 2007, les médicaments à base d’artémisinine sont retirés progressivement du marché et l’artemisia est interdite dans plusieurs pays européens. Ceci est le cas en France, où elle est dorénavant introuvable dans les herboristeries et pharmacies. Il est toutefois possible de trouver la plante dans les jardineries, mais comme plante ornementale et sous le nom d’armoise naturelle.
L’artemisia annua contre le Covid-19
Elle est aujourd’hui au cœur de la polémique, car certains pays, comme Madagascar, l’ont officiellement adoptée comme remède contre le Covid-19. Le Président de la république malgache a même indiqué que le Covid-Organics est le médicament utilisé pour lutter contre la maladie et que celui-ci obtient de bons résultats. C’est d’ailleurs grâce à cela qu’il a pu envisager le déconfinement de ses habitants. Il propose de traiter toute la population en préventif à base de sirop d’artemisia, tout en conservant les gestes barrières.
Cependant, l’ANSM et l’OMS mettent en garde, tout en reconnaissant que certains remèdes traditionnels peuvent atténuer les symptômes. Cependant, pour ces deux organismes de santé, aucune preuve médicale ne vient confirmer que la plante est réellement efficace.
De plus, selon l’académie nationale de médecine française, la teneur en artémisinine varie en fonction du mode de culture de la plante et ne peut être constante d’un plant à l’autre, contrairement aux médicaments, dont la teneur reste plus fiable. Il s’agirait donc d’un remède naturel et ancestral peu crédible aux yeux des experts occidentaux.