Grâce à des données corrigées concernant le relief de certains territoires, des scientifiques ont revu à la hausse le nombre de personnes qui seraient menacées par la montée des océans, en conséquence directe du réchauffement climatique. Ils estiment désormais qu’environ 300 millions de personnes seront sous les eaux d’ici 2050 lors de grandes marées ou de tempêtes. Le point dans cet article.
Des projections valables tant que le réchauffement climatique ne dépasse pas 2 °C
Il y a plusieurs années, des chercheurs avaient estimé à 80 millions le nombre de personnes et les zones géographiques qui pourraient être particulièrement touchés par une élévation globale du niveau des océans, une élévation principalement liée à la dilatation de l’eau sous l’effet du réchauffement climatique et à la fonte des glaces dans les régions de l’Arctique et du Groenland. Après rectifications des données concernant le relief, ce chiffre vient d’être porté à 300 millions de personnes.
« Les projections de l’élévation du niveau des océans n’ont pas changé », a expliqué Ben Strauss, coauteur de l’étude et directeur du regroupement de scientifiques américain Climate Central. Elles sont basées sur l’hypothèse que le réchauffement climatique ne dépasserait pas 2 °C, la limite posée par les Accords de Paris sur le climat, qui induit une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre. Dans l’hypothèse où les émissions de CO2 ne diminueraient pas, la montée des océans pourrait être multipliée par 2.
Que va-t-il advenir des 100 millions de personnes vivant sous le niveau de la mer ?
« Pour la majorité des zones côtières à travers le globe, nous ne connaissions pas la hauteur du sol sous nos pieds », a déclaré le scientifique Ben Strauss. En effet, les données analysées par les satellites de la NASA comportaient une marge d’erreur assez importante en raison de la confusion possible entre des arbres ou des toits avec le niveau réel du sol.
« Lorsque nous utilisons nos nouvelles données concernant le relief, nous trouvons beaucoup plus de gens vivant dans des régions vulnérables que ce que nous estimions jusqu’à présent », a commenté Ben Strauss.
« Le changement climatique a le potentiel de remodeler des villes, des économies, des rivages et des régions entières du globe », a prévenu l’auteur principal de l’étude Scott Kulp. Il s’inquiète particulièrement du sort des 100 millions de personnes qui vivent actuellement sous le niveau de la mer, et se demande « dans quelle mesure et combien de temps les protections côtières peuvent les préserver ».
En plus de ces prévisions inquiétantes, Bruce Glavovic, professeur d’une université néo-zélandaise assure qu’« il n’est pas nécessaire d’avoir une augmentation importante du niveau des mers pour causer des problèmes catastrophiques ». En effet, beaucoup de scientifiques s’accordent à dire que la fréquence des évènements climatiques violents comme les typhons, les cyclones et les ouragans va en augmentant.