Avez-vous déjà goûté du fonio ? Le fonio est une céréale cultivée en Afrique, qui est très consommée au Mali. Malgré une saveur assez neutre, elle est très riche en micronutriments et s’accommode de mille façons. Coup de projecteur sur cette super céréale qui pourrait bientôt remplacer le quinoa dans nos assiettes.
Une céréale africaine ancestrale
La culture du fonio remonterait à 5000 ans et on en trouve principalement au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire et en Guinée. C’est une plante qui résiste aussi bien à la sécheresse qu’à la pluie et elle s’accommode très bien de sols qui ne sont pas particulièrement fertiles.
La culture du fonio a bien failli disparaître, car comme le riz, il faut enlever l’enveloppe autour des grains avant de le consommer, un travail fastidieux qui devait être réalisé à la main, ce qui conduisait beaucoup d’exploitants à l’abandonner. Mais dans les années 2000, on a trouvé le moyen de mécaniser ce procédé de décorticage, ce qui a créé un regain d’intérêt pour le fonio. Même si c’est une céréale qui vient de loin (comme la plupart du quinoa vendu en France), le fonio nécessitant peu d’eau et peu d’entretien, sa culture a un faible impact sur l’environnement.
Une céréale bonne pour la santé
Le fonio n’a pas un goût très prononcé. Cuit nature, il peut manquer d’attrait. Mais il s’accommode de diverses façons avec des épices, des légumes ou en accompagnement et possède de remarquables qualités nutritionnelles, ce qui en fait un aliment particulièrement conseillé aux diabétiques ou aux personnes en surpoids.
Le fonio est riche en fer et se compose de deux acides animés : la cystine et la méthionine. Autre avantage, il est parfait pour les personnes intolérantes au gluten puisqu’il n’en contient pas.
Le fonio pourrait-il remplacer le quinoa dans nos assiettes ?
Son exportation pourrait aider au développement économique de certaines régions, comme l’a expliqué Leny Bensaid, l’un des fondateurs d’Ibemi, une start-up qui voudrait populariser des aliments africains ancestraux dans une démarche éthique et solidaire.
« Surtout, pour nous c’est un aliment qui est ancestral, qui vient d’une région du monde qui n’est pas “bénie des dieux. Si on adopte le modèle économique correct, on peut vraiment en faire un produit qui serait bénéfique pour tout le monde »,
a-t-il expliqué à Ouest France.
Son entreprise travaille d’ailleurs avec une ONG qui a pour mission de garantir l’indépendance alimentaire du Sahel.
« Ils se sont notamment attelés à développer une agriculture biologique au Burkina Faso. Ils garantissent un prix d’achat directement au producteur et s’occupent de la transformation du fonio. Nous, nous engageons à acheter une partie de la production à un prix qui est nettement supérieur à celui du marché. Ça permet de subventionner les investissements qui ont été faits et donc de pérenniser cette filière »,
a détaillé Mr Bensaid.
Le prix du fonio commercialisé en France en filière bio est élevé. Et Leny Bensaid espère qu’il le restera.
« On pourra baisser les prix en produisant à plus grande échelle, mais le coût devra rester juste »
pour garantir une juste rémunération aux producteurs.
« Un quinoa peu cher qui vient des montagnes des Andes, ça ne peut pas être éthique et ne faire de mal à personne »,
fait-il remarquer.
