Fini ces petits bouts de papier souvent imbibés de bisphénol qui meurent en silence au fond du sac ou du portefeuille. Plusieurs amendements soutenus par le gouvernement proposent de ne plus distribuer systématiquement de tickets de caisse pour les petits achats. La planète nous en remercie déjà !
Quelques informations sur le ticket de caisse
Le ticket de caisse est un morceau de papier souvent thermique, très nocif tant pour la planète que pour la santé. En effet, il contient du bisphénol A, reconnu comme étant un perturbateur endocrinien. Celui-ci a majoritairement été remplacé par du bisphénol S ou F, mais les problèmes sanitaires engendrés restent parfois très graves.
Chaque année, un supermarché consomme en moyenne près de 850 km de ticket de caisse, soit 10 600 rouleaux... Et pourtant, la plupart des clients n’en veulent pas. Une minorité conserve les tickets bien précieusement en cas d’échange ou pour faire leurs comptes. Quant à la majorité d’entre eux, ils le prennent parce que le caissier le leur tend, mais le jettent au mieux à la poubelle ou au pire par terre.
La durée de vie du ticket de caisse est très faible, son utilisation n’est pas réellement logique. Dans les magasins de prêt-à-porter, le ticket de caisse n’est déjà plus obligatoire, d’où la fameuse question « vous voulez le ticket de caisse ? » posée par le vendeur. Certaines enseignes proposent même de l’envoyer directement par email au client.
Une façon d’économiser du papier et de désengorger les sacs à main ou les porte-monnaie. Cela étant, ces nouvelles pratiques ne satisfont pas tout le monde, des personnes y restent réfractaires.
Vers la fin des tickets de caisse ?
En France, l’arrêté n° 83-50/A du 3 octobre 1983 relatif à la publicité des prix de tous les services indique que :
« Toute prestation de service doit faire l’objet, dès qu’elle a été rendue et en tout état de cause avant paiement du prix, de la délivrance d’une note lorsque le prix de la prestation est supérieur ou égal à 25 € (TVA comprise). Pour les prestations de service dont le prix est inférieur à 25 € (TVA comprise), la délivrance d’une note est facultative, mais celle-ci doit être remise au client s’il la demande. »
Cependant, cela n’est pas toujours appliqué.
Le gouvernement compte bien supprimer les tickets de caisse pour les achats inférieurs à 10 euros d’ici septembre 2020. Mais selon le projet de loi anti-gaspillage, plusieurs amendements proposent également de supprimer les reçus pour les achats de moins de 30 euros dès janvier 2022.
« Sauf demande contraire du client, l’impression systématique et la distribution de tickets de caisse dans les surfaces de vente est interdite en France au plus tard le 1er janvier 2022 », voici ce qu’il est possible de lire dans l’un des amendements inscrits dans le projet de loi anti-gaspillage.
« C’est un petit geste pour une grande cause. Il s’agit d’éviter d’imprimer des tickets pour rien sur du papier thermique qui en plus est très long à se dégrader » précise Patricia Mirallès, députée LREM de l’Hérault et à l’initiative de cet amendement.
Une application progressive
Ces projets sont examinés depuis le 25 novembre 2019 et leur application sera progressive.
En effet, si la loi est votée, elle n’entrera en vigueur qu’à compter de septembre 2020 pour les achats de moins de 10 euros. Ensuite viendra le tour des achats de moins de 20 euros dès janvier 2021, puis celui des achats inférieurs à 30 euros à compter du 1er janvier 2022.
Quels sont les commerces concernés ?
Tous les commerces seront concernés par cette nouvelle mesure. Elle pourrait même s’étendre aux automates de paiement et aux reçus de paiements par carte bancaire. De même, les reçus édités par les établissements accueillant du public pourraient également être englobés, car un amendement de cette nouvelle loi en fait mention.
Dès lors que celle-ci entrera en vigueur, une campagne de communication à destination des consommateurs sera déployée. Cela concernera surtout les personnes peu favorables aux alternatives dématérialisées.
« Je crois qu’il faut vraiment accompagner les personnes qui sont un peu réticentes, tout le monde n’a pas encore de smartphone, tout le monde n’a pas encore de mail, un ordinateur… », indique la députée LREM.