Vous rêvez d’espaces encore vierges, d’aller à la rencontre de zones protégées, où la nature règne encore en maître ? De faire partie des rares humanoïdes à avoir foulé le sol de certains glaciers ou de certaines montagnes ? Sachez que même si ces espaces existent bel et bien, vous pourriez aussi y rencontrer… Du plastique ! En effet, selon une étude parue courant août, des microparticules de plastique ont été retrouvées dans les endroits les plus reculés du monde…
Une découverte inattendue et glaçante
Il y a quelques mois, une équipe de scientifiques de Rhodes Islande a embarqué à bord d’Oden, un brise-glace suédois. Leur but était d’évaluer l’impact du réchauffement climatique sur la biochimie et les écosystèmes de l’archipel arctique canadien. Au cours de leur périple de 18 jours, ils ont pu extraire une carotte de glace d’une banquise en dérive depuis le Groenland. La surprise a été entière lorsqu’ils y ont découvert une quantité astronomique de plastique : des billes, des filaments, du nylon, etc.
« L’omniprésence du plastique a été pour nous comme un coup de poing dans le ventre », a proclamé Brice Loose, l’un des scientifiques.
Après des analyses pour examiner la provenance et la datation des microparticules retrouvées, ce plastique provenait certainement de l’océan arctique et était âgé de plus d’un an.
L’institut allemand Alfred Wegener a détaché une équipe de scientifiques pour réaliser des recherches sur ces microplastiques. Le rapport d’étude a été publié dans la revue scientifique Science Advences et reste très préoccupant pour les experts.
En effet, des microparticules de plastique ont été retrouvées dans endroits les plus reculés des Alpes, en plus d’avoir été prises au piège dans les glaces de l’Arctique. Autrement dit, le plastique se retrouve partout sur la planète, même dans des endroits très peu fréquentés par l’Homme.
L’air responsable du transport les microparticules
Si l’on savait que les particules de plastique pouvaient se retrouver dans les océans et être ingérées par les animaux marins, l’on a également récemment appris qu’ils atterrissaient dans nos assiettes. En effet, c’est un rapport commandé par la WWF à l’université de Newcastle en Australie qui a pu indiquer qu’un Homme ingérait l’équivalent d’une carte de crédit de plastique par semaine (soit 5 grammes).
Jusqu’alors, les scientifiques imaginaient que les courants marins étaient responsables du transport des microparticules de plastique. Mais les quantités retrouvées piégées dans les glaces de l’Arctique et la neige des Alpes ne laissent plus place au doute. Il existe un autre facteur.
Mélanie Bergmann, responsable de l’étude a poussé les analyses dans des endroits encore plus inaccessibles et là encore, les microparticules étaient présentes. Le transport par courants marins était donc formellement écarté.
« Nous nous sommes demandé d’où cela venait. Nous avons fait d’autres analyses dans des conditions très difficiles et nous en avons conclu que la concentration de microplastiques est tellement importante, qu’elle ne peut pas avoir voyagé que par l’eau, avec les courants. L’autre option, c’est l’air ! »
Un impact sanitaire catastrophique
Le fait est établi, les particules de plastique sont également dans l’air. Mais il reste très difficile de quantifier leur présence avec précision. Malgré tout, cette annonce est terriblement inquiétante, car le réchauffement climatique prévoit une fonte des glaces rapide. En d’autres termes, les pluies vont rabattre tout ce plastique sur les différents modes de cultures alimentaires : animaux et végétaux.
Les scientifiques sont unanimes sur le fait que nous consommons déjà des microplastiques dans notre alimentation. Toutefois, il n’y a aucun recul sur les conséquences d’une ingestion plus importante de microparticules sur l’Homme.
En effet, aucune étude n’a été réalisée pour le moment. Nous connaissons malgré tout l’impact du plastique sur les animaux marins et sur les effets dévastateurs sur la nature en général. Cela dit, personne n’a encore véritablement parlé de ses effets sur la santé de l’Homme. Peut-être que cette donnée pourrait faire changer la donne au niveau des divers gouvernements…
Mélanie Bergmann s’indigne : « Si les microparticules de plastique peuvent entrer dans les cellules, on est peut-être face à un vrai danger ».