L’habitat partagé séduit de plus en plus de français
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L’habitat partagé séduit de plus en plus de français

Véritable engagement social, l’habitat partagé gagne du terrain en France. À l’image des petits villages gaulois, l’habitat partagé permet de collaborer autour de deux axes : lutter contre l’isolement et le partage des ressources.

Le concept de l’habitat partagé séduit de nombreux français, qui aspirent à un mode de vie collectif ou chacun à son rôle à jouer. Pour aller plus loin, des associations et entreprises reprennent le projet de façon à l’adapter aux personnes âgées et aux handicapés. 

Quel est le principe de l’habitat partagé ?

Également appelé habitat participatif, le principe de l’habitat partagé est totalement différent de ce que l’on connaît dans notre société. Il s’agit de concevoir et parfois même de financer un logement à plusieurs familles, en respectant l’environnement et en œuvrant dans le partage des richesses.

Calqué sur le modèle du moyen-âge (et sûrement bien avant cela), l’habitat partagé revient au goût du jour dans les années 70. Des groupes d’individus et même des familles entières ont décidé de gérer leur habitat en toute autonomie, mais de façon collective. À l’image d’un village dans la ville, les habitats partagés replongent leurs hôtes dans les fondamentaux de la vie : le partage et la collectivité. Les gens veillent les uns sur les autres et apportent leur aide et leur soutien pour le bien commun.

Il s’agit donc de mutualiser les ressources pour penser, créer, construire et surtout financer un logement. Ainsi, en étant plusieurs familles à apporter leur contribution, les coûts sont amoindris, les travaux sont plus rapidement exécutés et surtout, une réelle vie en communauté s’installe dès les prémices du projet.

Comment fonctionne l’habitat partagé ?

De la construction au mode de vie, tout est décidé en accord avec les participants au projet. En effet, les décisions et les responsabilités appartiennent au groupe. Parfois, les habitats partagés ne concernent que deux familles, parfois, au contraire, cela peut concerner tout un village. Il arrive que plusieurs personnes se regroupent pour acheter un immense terrain et y construire à tour de rôle leurs maisons.

habitat participatif

En règle générale, les habitations sont implantées en cercle, autour d’un lieu de vie commun (salle, jardin, potager, parc…). Organisé comme un village, l’habitat partagé permet à chacun de vivre sur un modèle collectif, tout en conservant son autonomie au sein d’un logement indépendant. L’avantage avec ce mode de vie, c’est qu’il existe une véritable mutualisation des ressources, disponibles à tous, grâce à tous.

Chaque membre d’un habitat partagé possède son propre rôle à jouer. Il s’agit d’une organisation à adopter, où la moindre défaillance peut être préjudiciable pour tous. La rigueur est de mise, notamment pour construire ou rénover les bâtiments, s’occuper du potager ou des animaux, veiller sur les plus anciens, etc.

Qui peut vivre dans un habitat partagé ?

En réalité, tout le monde peut prétendre à vivre de la sorte. Encore faut-il en avoir l’envie et les capacités. Il s’agit d’un mode de vie assez particulier, puisque bien souvent, avant d’acquérir leur autonomie, les habitants doivent cumuler leur emploi et les responsabilités incombant à leur habitat partagé. Une double casquette parfois difficile à assumer. Mais le vivre ensemble est un but tellement important, tout comme la bienveillance, que l’effort semble dérisoire en comparaison à ce qu’il peut apporter en retour.

famille habitat partagé

Mixité sociale, religieuse et même intergénérationnelle, l’habitat partagé est un projet ambitieux qui fait malgré tout ses preuves dans une société ultra-individualiste. Il faut être prêt à partager et à accepter la vie collective. Le travail généré par les uns est profitable à tous. C’est l’un des piliers de ce mode de vie. Autrement dit, l’habitat partagé n’est pas vraiment adapté aux personnes asociales, regardantes, envieuses ou profiteuses. Il s’agit d’avoir un état d’esprit dans lequel l’altruisme est prédominant. Il faut également avoir le sens des responsabilités et l’esprit ouvert sur un autre mode de vie sociétal.

Comment monter un projet d’habitat partagé ?

Si un tel lieu de vie semble idyllique, il ne faut pas négliger la complexité de sa mise en place. En effet, il convient de trouver l’endroit où implanter les habitats partagés, mais également les familles prêtes à s’investir.

Trouver les bons compagnons de route

Il existe de nombreux groupes de partages d’habitats partagés sur internet. Beaucoup sont en recherche de collaborateurs pour donner vie à leur projet. Créer un groupe ou en rejoindre un qui semble adéquat est un bon départ. Il ne faut pas oublier que l’aventure humaine se poursuit au-delà d’un café et d’une discussion au coin d’une table. Il faut rencontrer les gens, échanger avec eux, car l’osmose sociale doit être parfaite pour durer longtemps et permettre au projet de fleurir de la meilleure des façons.

De même, plusieurs structures peuvent être utiles : Habitat Groupé, REPAS, Oîkos, Habiter autrement, B.A.balex et Habicoop.

Quel statut adopter ?

Les possibilités sont multiples et le recours à un cabinet de gestion de patrimoine peut s'avérer nécessaire. Toutefois, le regroupement des protagonistes en société d’autopromotion semble être la meilleure des options, grâce en partie, à la loi Duflot. En effet, cela permet aux professionnels de l’immobilier de participer au maximum à 30 % du projet. La société gérera sa copropriété après construction. Les lots seront divisés et distribués aux associés soit de façon équitable entre tous, soit en fonction des apports propres de chaque personne.

Où implanter son habitat partagé ?

Certains opteront pour l’habitat partagé en ville, au sein même d’un immeuble. D’autres préféreront la campagne. Les choix varient selon les besoins. Il est donc essentiel de bien dialoguer après avoir trouvé ses potentiels amis de route. Les anciens corps de ferme ou les maisons d’hôtes sont aussi des options souvent intéressantes lorsque l’on veut monter un projet d’habitat partagé. Ces grandes bâtisses permettent d’accueillir de nombreuses familles sous un même toit et de vivre en communauté de façon naturelle et simple.

Tout faire soi-même ou avoir recours à l’aide de professionnels ?

L’aide de professionnels sera également à envisager. En effet, faire appel à des juristes, notaires, etc. est quasi obligatoire pour établir un statut juridique et protéger chaque individu en cas de problème ou discorde dans le dénouement du projet d’habitat partagé. De même, les banques, s’il y a besoin d’un prêt financier, peuvent être sollicitées pour un emprunt collectif ou individuel. Les architectes sont à même de concevoir des plans intéressants pour un lieu de vie agréable pour la collectivité. Enfin, le maître d’œuvre peut aider à la construction pour les personnes qui ne seraient pas aptes à le faire elles-mêmes.

Quoi qu’il en soit, une implication importante de chaque protagoniste est primordiale pour que le projet prenne vie

Quand l’habitat participatif se décline aux les personnes âgées et handicapées

De plus en plus d’initiatives de ce genre pullulent en France. À tel point que des associations ou entreprises œuvrant pour la réinsertion sociale de personnes handicapées ou pour le maintien à domicile des personnes âgées s’en sont inspirées. En effet, c’est par exemple le cas de Familles solidaires. Cette société finance des logements pour les personnes handicapées et pour les personnes âgées. Elle les aide à conserver leur autonomie, malgré les difficultés qu’elles peuvent éprouver au quotidien.

Dans le fonctionnement de l’habitat partagé, la solidarité séduit énormément. Le business et le social ne sont finalement plus antipathiques. Familles solidaires construites donc des logements adaptés aux besoins des futurs résidents. Ces habitations peuvent accueillir des locataires seuls ou peuvent être proposées en colocation. Il peut aussi s’agir d’appartements indépendants, construits autour de lieux collectifs (salle de jeux, réfectoire, jardin, etc.).

L’idée reste donc de proposer une alternative aux maisons de retraites ou médicalisées, tout en apportant un soutien de proximité aux habitants. Ainsi, les personnes vulnérables peuvent profiter d’un lieu convivial pour conserver un lien social et lutter contre l’exclusion et/ou la solitude.

En France, il existe de nombreux habitats partagés destinés aux personnes âgées et/ou aux personnes handicapées. Strasbourg a vu naître K’hutte dans l’écoquartier Strasbourg-Cronenbourg, Marseille va accueillir un projet pour les personnes cérébrolésées, en Île-de-France, les maisons partagées de l’association Simon de Cyrène accueillent déjà des locataires, etc. Cette initiative permet de partager un peu plus que des halls ou des cages à escaliers et surtout, d’évincer la solitude et le rejet.




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