Plaquer son job pour se mettre à son compte
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Plaquer son job pour se mettre à son compte

Il s’agit d’un rêve que beaucoup nourrissent en secret. Plaquer son job pour se mettre à son compte fait énormément envie. Pourtant, très peu de salariés passeront à l’acte. Un grand nombre de peurs les empêcheront de sauter le pas.

Il s’agit d’un rêve que beaucoup nourrissent en secret. Plaquer son job pour se mettre à son compte fait énormément envie. Pourtant, très peu de salariés passeront à l’acte. Un grand nombre de peurs les empêcheront de sauter le pas. Voici à quoi se préparer avant le grand plongeon.

Un peu d’histoire

L’homme est un être sociable. Il a besoin de ses semblables pour être et se sentir utile. C’est aussi pour cette raison qu’il a toujours travaillé. Que ce soit au champ pour nourrir sa famille, à tailler des pierres pour confectionner des œuvres d’art, à construire son village, des inventions, etc. Fut un temps où ceux qui ne possédaient pas de terre allaient de lopin en lopin quémander du travail pour gagner quelques deniers. Le travail de la terre était source de richesse puisqu’il permettait de faire vivre toute une famille, voire un village. Seuls ceux qui ne possédaient pas de terre travaillaient pour les autres.

travail dans les champs

Avec l’industrialisation, les conditions se sont inversées. Le travail indépendant a été délaissé pour intégrer les usines et devenir salarié d’une entreprise. Ceux qui continuent malgré tout à travailler à leur compte étaient vus comme des personnes inférieures, puisque ne générant que très peu de bénéfices. Aujourd’hui encore, cela s’observe.

Plaquer son job, la « mode » actuelle

Il y a encore une cinquantaine d’années, trouver du travail restait facile. Puis, le salarié embauché était quasiment sûr de finir sa vie professionnelle à son poste. Mais les choses ont changé : le chômage augmente. Un élément n’échappant pas aux recruteurs, qui finalement, n’ont que l’embarras du choix. Passer un entretien relève désormais d’une compétition à part entière : entraînement, mise en condition, tenue vestimentaire requise, etc., bref, il convient de sortir le grand jeu. Un exercice auquel très peu de personnes sont finalement préparées.

Le cas de figure classique

L’offre d’emploi semble intéressante, vous faites bonne impression à l’entretien et quelques semaines plus tard, vous êtes heureux (se) d’apprendre que vous venez de décrocher le job. La première semaine se passe, puis la seconde, le mois, l’année, etc. Au fil du temps, vous vous rendez compte que finalement, ce job n’est que l’ombre de ce que l’on vous avait décrit sur le profil de poste. Les journées sont très (trop) longues, votre moral commence à en prendre un coup. Vous changez de poste, vous plaquez votre job pour un autre, mais le même scénario se reproduit. Encore…

stress au travail

Entre les boîtes qui refusent d’embaucher et noient leurs employés de travail (et d’heures sup’ qu’ils ne récupèreront jamais) et celles qui embauchent des gens pour honorer un budget, pas facile de trouver sa place. La personnalité de chacun est évincée. L’employé devient un numéro amené à faire ce qu’on lui demande, parfois même sans réfléchir ni faire preuve de discernement.

Les premiers symptômes du mal-être professionnel se dessinent

Votre travail est source de stress ? Vous ne voyez plus de perspectives d’évolution ? Le management manque de discernement ? Vous avez des aptitudes non exploitées par votre emploi actuel ? Le relationnel avec les collègues et la hiérarchie est assez opaque ? Etc. Beaucoup de raisons poussent un employé à vouloir plaquer son job. Mais peu oseront sauter le pas. Et pourtant, les risques engendrés à accepter la situation sont terribles.

Les causes de cet inconfort professionnel sont nombreuses :

– Surqualification

– Aucune perspective d’évolution

– Poste sans intérêt

– Tâches répétitives

– Relationnel complexe

– Aucun dialogue avec la hiérarchie

– Management litigieux

– Salaire trop bas pour des heures élastiques

– Peu de reconnaissance

– Ambiance néfaste

– Stress et anxiété permanents

– Etc.

Selon un sondage mondial orchestré par l’expert-comptable Deloitte en 2018, 44 % des jeunes seraient prêt à plaquer leur job dans les deux ans s’ils pouvaient en avoir l’occasion. Et Gallup, société de recherche et conseil, a mené une étude, dévoilant que 70 % des travailleurs sont tellement épuisés qu’ils seraient prêts à plaquer leur job. Ces chiffres sont tout de même assez éloquents.

claquer la porte

Travailler n’est plus une nécessité pour s’épanouir en tant qu’être, mais une source de désespoir pour beaucoup d’employés. Cela étant, un énorme paradoxe existe… Car si avoir un emploi est éreintant, il se trouve que de ne pas en avoir est tout autant problématique… La solution dans ce cas ? Se créer un emploi à la carte !

Plaquer son job pour se mettre à son compte n’est pas à la portée de tous

Plaquer son job est assez facile à faire au final. Abandon de poste, rupture conventionnelle, démission, etc., il existe de nombreuses façons de mettre un terme à son emploi cauchemardesque, parfois même en percevant le chômage. Toutefois, se mettre à son compte n’est pas non plus donné à tout le monde. Il s’agit d’une option pour les personnes ayant déjà des aptitudes ou des bagages professionnels conséquents. De plus, il faudra une excellente organisation et une grande autonomie.

Plaquer son job pour se mettre à son compte ne doit pas être un choix par dépit

Le monde du travail est vaste. Les petites structures restent plus familiales que les grandes entreprises et chacune d’entre elles ont leurs avantages et leurs inconvénients. Il est très risqué de se dire qu’après avoir testé de nombreuses options, rien ne convient, donc le mieux est de se mettre à son compte.

Devenir entrepreneur est une grande source de problèmes qu’un salarié n’a jamais eus à gérer, ni même à envisager. Parfois, le portage salarial en guise de test est une meilleure option que l’entrepreneuriat à part entière !

Bien se renseigner avant de se lancer

Même si l’emploi occupé est extrêmement nocif pour vos nerfs, ne plaquez jamais votre job du jour au lendemain. Prenez le temps de bien vous renseigner sur les statuts, les conditions, préparez un business plan, rencontrez ou échangez avec des entrepreneurs qui ont osé sauter le pas pour connaître les difficultés qu’ils ont rencontrées, etc.

femme stressé

Savoir quel job créer

Cela semble être un point totalement évident, mais l’erreur est très courante. Plaquer son job pour se lancer à son compte dans le même corps de métier est risqué. D’ailleurs, une clause de confidentialité empêche souvent les salariés de le faire !

Dans de nombreux cas, les employés quittent leur job pour tenter de vivre d’une passion ou d’un savoir-faire qu’ils ont acquis. Par exemple, Sophie est comptable, mais elle a toujours rêvé d’avoir son petit salon de thé. Romain, quant à lui, est mécanicien, mais il souhaite par-dessus tout gérer une maison d’hôtes. L’avantage lorsque l’on devient entrepreneur, reste que l’on peut façonner son job en fonction de soi-même et non l’inverse.

Les finances suffiront-elles ?

Avant de plaquer votre job, pensez à faire des économies. Si ce n’est pas le cas, préparez-vous à devoir monter un dossier (encore un) béton pour votre banque ! À ce titre, elle sera votre meilleure alliée pour démarrer dans votre nouvelle vie d’entrepreneur, en vous délivrant des fonds nécessaires pour bien démarrer.

Quelques emplois demandent une très faible trésorerie, mais attention, il s’agit souvent d’emplois idylliques et parfois peu fiables, car le taux de réussite est très faible (Youtubeur, blogueur, rédacteur web, community manager, etc.)

Quel statut juridique choisir ?

Là encore, il s’agit d’un véritable casse-tête. En effet, il faut bien dissocier le statut juridique du statut fiscal ! Beaucoup commettent l’erreur ! Le statut juridique est celui que vous choisirez pour votre entreprise (microentreprise, profession libérale, SARL, EURL, etc.). Le statut fiscal est la façon dont vous déclarerez votre chiffre d’affaires (régime de la microentreprise, ex-autoentrepreneur ou le régime normal).

Attention, le statut de microentreprise ne convient pas forcément à tout le monde ! En règle générale, la chambre des métiers, la Chambre du Commerce et de l’Industrie ou encore les ARAPL peuvent vous aider à trouver le bon statut.

Vous avez sûrement droit à des aides !

Plaquer son job et se mettre à son compte ouvre parfois des droits ! Il peut s’agir d’avantages fiscaux, d’aides spécifiques (comme l’Acre), de congés pour création d’entreprise, etc.

Vous trouverez toutes les aides proposées ici, afin de vous aider à vous projeter.

Accepter d’être multitâche

En étant à son compte, vous devrez non seulement faire votre travail, mais également être votre propre :

– commercial pour rechercher vos clients,

– comptable pour tenir vos comptes (valable pour les microentreprises)

– secrétaire pour tenir votre agenda à jour, relancer vos prospects, etc.

– SAV ou bureau des doléances pour recevoir les plaintes, les besoins et les remarques de vos clients

multi-tâches

Choisir de travailler seul ou en communauté

Les entrepreneurs font souvent face à la solitude. Seuls chez eux ou sur le terrain, ils n’ont pas ou peu de collègues avec qui échanger sur les astuces, les problématiques, etc. qu’ils rencontrent au quotidien.

Pour cela, des bureaux partagés sont spécialement aménagés pour accueillir des travailleurs indépendants de tous domaines. Une façon de travailler en autonomie, mais en gardant une structure d’entreprise avec des collègues et une machine à café !

Accepter les sacrifices

Et Dieu sait qu’il y en aura ! Car oui, plaquer son job pour être à son compte est un confort non négligeable en termes de tranquillité d’esprit et de méthode de travail. Mais, à contrario, le revers de la médaille n’est pas négligeable :

– Renoncer aux RTT

– Renoncer aux 35 heures (voire aux 39, 42 heures)

– Savoir travailler seul et sur des plages horaires élastiques (parfois très tôt le matin et jusque très tard le soir)

– Accepter de sacrifier des soirées d’after Work pour finir un projet, un chantier ou tout autre dossier brûlant

– Accepter de travailler environ 1 semaine par mois gratuitement pour l’État (charges imputées sur le CA)

– Accepter les aléas des métiers (pertes de clients, recherches de nouveaux clients, etc.)

– Faire une veille sur la concurrence pour être toujours à la page

– Accepter de diviser son salaire par 2, voire 3 !

être à son compte

– Accepter de ne plus partir 5 semaines en vacances sur l’année (mais beaucoup moins)

– La vie de famille peut se voir être parfois sacrifiée

– Accepter que les mois se suivent, mais ne se ressemblent pas (certains seront fastes et d’autres moins)

– Savoir fidéliser ses clients pour éviter qu’ils ne partent voir ailleurs

– Ne plus s’arrêter pour un rhume ou une gastro (parce que si vous ne travaillez pas, personne ne le fera à votre place)

– Accepter que les banques vous regardent d’un mauvais œil lorsque vous leur demanderez de l’argent pour un projet professionnel ou immobilier

– Etc.

Témoignage

Voici le témoignage de Laura, une jeune femme ayant démissionné pour se mettre à son compte.

« Je vivais très mal mon activité professionnelle. Pourtant, j’étais salariée d’une grande entreprise française et j’avais un salaire plutôt confortable. Mais le manque de reconnaissance, la lenteur des procédés et surtout les réunions improductives avaient eu raison de ma santé. J’ai donc profité d’un congé parental pour faire des recherches et voir comment je pouvais plaquer mon job pour vivre de ma passion qui était l’écriture.

En premier lieu, je voulais devenir auteure. Mais j’ai rapidement compris qu’à moins de s’appeler Musso ou Levy, ce serait très complexe. J’ai alors ouvert mon blog où j’écrivais des billets sur les enfants, la grossesse, devenir parent, etc. Puis j’ai rapidement été sollicitée par d’autres blogueuses pour faire des articles “guests”, c’est-à-dire que j’étais invitée à écrire gratuitement pour leur blog en échange d’un peu de visibilité pour le mien.

Laura

Par la suite, j’ai obtenu suffisamment d’audience pour intégrer quelques bannières publicitaires sur mon blog, puis à la fin de mon congé parental, j’ai repris à mi-temps. J’ai ouvert une boutique en ligne de vêtements et accessoires pour enfants, tout en continuant d’alimenter mon blog. Elle fonctionnait assez bien au bout d’un an. Je l’ai revendue la deuxième année, puis, avec un réseau assez important, j’ai décidé de me lancer. J’ai rédigé de nombreux articles gratuitement durant un an pour asseoir mon expertise et comprendre les rouages du métier de rédacteur. J’ai ensuite contribué à la création d’un magazine sur l’artisanat français, puis j’ai intégré une plateforme de rédaction. Au bout de quelques mois, j’avais beaucoup de demandes. Suffisamment pour plaquer mon job et me mettre à mon compte en tant que rédacteur web.

Les 3 premières années ont été très difficiles. Les revenus étaient très aléatoires, parfois même inexistants. La concurrence est très rude dans ce métier. Puis, j’ai réussi à décrocher un premier contrat qui a changé ma vie. Depuis, je vis de ma passion. Je peux voir mon enfant grandir et m’occuper de lui en conciliant ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Bien sûr, je travaille 6 jours sur 7 et ne prends que 2 voire 3 semaines de vacances par an. Mais en réalité, je n’ai pas l’impression de travailler, car j’ai façonné mon métier en fonction de mes envies et de ma personnalité. »




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