Vous avez déjà peut-être entendu parler du mouvement « slow ». Il s’agit d’un concept qui existe depuis toujours, mais qui tend à se populariser avec le contexte écologique actuel. Vivre mieux avec moins, tel est l’objectif de la slow life. De plus en plus de monde adhère à ce mode de vie. Et ça marche !
Qu’est-ce que la slow life ?
« Slow » signifie « lent » et « life » veut dire « vie ». Autrement dit : « slow life » signifie « la vie au ralenti ». N’y voyez pas là une certaine désinvolture, quoi que…, mais plutôt un mode de vie à part entière. Réellement mis en lumière il y a une vingtaine d’années, il s’agit de prendre la société tonitruante dans laquelle nous vivons à contrepied, en ralentissant le mouvement. En effet, nous vivons dans un monde où tout doit aller très vite, où l’Homme est oppressé par ses obligations et ne prend plus de temps ni pour lui ni pour ses proches. D’autre part, intimement liée à la consommation à outrance, la société oblige presque tout un chacun à tomber dans l’excès. La slow life met tout simplement un frein à tout cela.
La slow attitude est devenue une évidence pour beaucoup de personnes oppressées par la société et souhaitant, à leur hauteur, faire quelque chose de bien pour eux et pour la planète. Adopter ce « way of life » permet de ralentir le mouvement, prendre du temps pour apprécier ce que l’on fait, l’instant présent et ce que l’on apporte aux autres. En d’autres termes, il s’agit d’une réappropriation de son temps, en le distribuant suivant de nouveaux critères plus humains. Un véritable retour aux fondamentaux.
Comment adopter la slow life ?
On ne saute pas dans la slow attitude du jour au lendemain. En effet, il faut d’abord se poser, faire un point sur sa vie, ses objectifs et faire un tri dans ses priorités. La slow life est un état d’esprit qui va déclencher de nouvelles étapes par ricochet. Un peu écolo, parfois baba cool, souvent cocooning, La qualité est privilégiée par rapport à la quantité. Le retour aux racines est grandement recommandé, tout comme une reconnexion à la terre.
Les personnes tombant dans la slow attitude le font après une prise de conscience (burn-out, perte d’un être cher, dépression) ou tout simplement après un énorme ras le bol de vivre une vie démesurément cloisonnée.
Entrer dans la slow life, c’est aussi accepter par définition d’être différent de la majorité des gens et donc, d’accepter le regard d’autrui. Car en fonctionnant à contre-courant, les remarques iront de bon train. Tous les adeptes disent avoir rencontré des difficultés au départ, justement à cause du regard accusateur et des moqueries des autres. Mais finalement, c’est aussi ce qui donne la force de basculer. Parce qu’une fois la barrière franchie, rares sont les personnes à faire un retour en arrière.
Quelques étapes clés pour passer à la slow life
Vous l’aurez compris, adopter la slow attitude demande une grande ouverture d’esprit, beaucoup de patience et surtout une envie folle de se voir renaître dans un environnement façonné de ses propres mains.
Il n’y a pas de première étape type pour adopter la slow life. Chacun peut démarrer par de petits changements dans son quotidien, puis étendre cela à la vie de famille, à l’entourage, etc. Plusieurs actions sont possibles, comme :
– Délaisser son véhicule pour opter pour les transports en commun ou le vélo (si les trajets le permettent)
– Lâcher son téléphone dès que l’on se retrouve le soir en famille (durant les repas, le week-end, etc.)
– Permettre aux enfants de s’amuser en temps extrascolaire en sortant en plein air (parcs, piscines l’été, sorties vélo, etc.)
– Essayer de s’inspirer de sa propre enfance sans téléphones portables pour donner des idées à ses enfants
– Prendre du temps en famille (histoires le soir, repas tous ensemble, sorties familiales, film le dimanche, etc.)
– Prendre le temps de faire ses repas maison
– Faire les marchés en famille et abandonner peu à peu les grandes surfaces
– Manger de saison et bio si les finances le permettent
– Ralentir sa consommation de viande
– Limiter le maquillage le matin et faire soi-même ses produits de beauté
– Se concentrer sur son avenir professionnel (se mettre à son compte, changer de boîte, etc.)
– S’imposer à n’utiliser les réseaux sociaux qu’un certain laps de temps par jour
– Tenter de passer en télétravail pour améliorer la productivité
– Se remettre au jardin pour cultiver ses fruits et légumes
– Partir à la découverte d’autres cultures lorsque l’on voyage en discutant directement avec les locaux (on abandonne les guides touristiques et les tours operators)
– Ralentir ses dépenses inutiles (vêtements, accessoires, bibelots, etc.)
– Prendre du temps pour écouter les autres, les aider via des associations, etc.
– Se mettre à faire du sport de façon consciencieuse et sans forcément aller dans des salles dédiées (cross-trainings, bootcamp, etc.)
– Tenter de limiter son impact négatif sur la planète (zéro déchet, consommation responsable…)
– Recommencer à prendre du temps pour lire ou écouter de la musique
– Pourquoi pas essayer de se mettre à la méditation et au yoga…
La liste est aussi longue qu’il y a de personnes sur la planète. Les priorités des uns et des autres sont totalement différentes.
Qu’apporte la slow life ?
Le bonheur, pardi ! Au bout de quelque temps, vous serez surpris de constater ses bienfaits sur votre vie personnelle, mais également sur vos rapports aux autres. Ralentir la cadence ne veut pas dire devenir fainéant. Bien au contraire ! Vous allez pouvoir redistribuer ce temps que vous allez avoir en plus, pour des causes plus nobles. En d’autres termes, vous ferez bien plus de choses et deviendrez acteur de votre vie, même en faisant partie du « système » sociétal.
Au travail, prendre votre temps pour faire les choses vous permettra de mieux les faire que sous la pression. Qu’importe si votre rendement s’en ressent. Votre taux d’erreur sera proche de zéro. Votre bien-être sera grandement épanoui grâce à un mode de vie ralenti et par définition : moins stressant. Aujourd’hui, les gens qui marchent à 30 à l’heure dans la rue, le téléphone greffé à l’oreille ne sont plus du tout à la mode. Pensez à vous et à ce dont vous avez besoin. C’est tout ce qui compte !
Voir la vie en « slow », tout un concept !
Parce qu’en adoptant la slow life, vous allez redessiner votre vie. Le lâcher-prise va aussi s’immiscer dans tous les recoins de votre existence. C’est ainsi que vous adopterez sûrement :
– La slow food (manger sain et de saison, en remettant l’agriculture au cœur de son assiette et en prônant un revenu juste aux producteurs)
– Le slow travel ou éco voyage (voyager en limitant son impact sur l’écologie, en prenant conscience du moment présent, en abordant les locaux, etc.)
– La slow fashion (ne rien acheter de neuf et faire fonctionner le marché de l’occasion)
– Le slow sex (prendre son temps pour mieux se connaître et connaître son partenaire)
– Le slow home ou minimalisme (l’art de vivre avec le strict minimum)
Quand des villes entières se mettent à la slow life
La slow life peut également être adoptée par un groupe de personnes plus ou moins conséquent. En Italie par exemple, Carlo Petrni, sociologue et critique gastronomique a incité son village au nord du pays à refuser l’implantation d’un Mc Donald’s.
Pour lui, il était important de conserver une cuisine saine et culturelle. C’est ainsi que le label CittaSlow (ville au ralenti) est né en 1999. Il est attribué pour une période de 3 ans, mais reste renouvelable autant de fois que la ville répondra aux critères imposés par la charte. Pour faire partie des villes slow, il faut respecter des points bien précis en promotionnant par exemple les initiatives écologiques, mettre en valeur le patrimoine urbain, mettre en place une démocratie participative, etc. Les communes souhaitant faire partie des Cittaslow ne doivent pas dépasser 50 000 âmes et être engagées sur au moins la moitié des points listés par le label. Pas moins de 230 communes ont été déclarées Slow cities dans 30 pays différents à travers le globe.
La lenteur du quotidien mené dans ces petites villes n’est pas mal vue, mais au contraire assumée et très appréciée par les touristes et les habitants eux-mêmes. Les slow cities ont pour but de conserver leur identité. Si le responsable du seul café de la ville n’a pas envie d’ouvrir aujourd’hui, il ne le fait pas. Tant pis pour ceux qui attendront devant la porte !
En France, le Gers est un nid à slow cities. Segonzac a été la première ville française à profiter du label. Mirande, Simorre, Samatan, Eauze, etc. sont venues allonger la liste des villes où il fait bon vivre en toute déconnexion. Alors ? Quand est-ce que vous vous mettez à la slow life ?