Les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), communément appelées 'contaminants éternels', sont incorporées dans de nombreux produits de notre quotidien, de l'habillement, l'eau jusqu'aux équipements médicaux. Face à leur omniprésence et aux risques qu'ils présentent pour la santé et l'environnement, un rapport commandé par Élisabeth Borne, alors Première ministre, et élaboré par un parlementaire du Modem, a été partagé avec l'Assemblée nationale le 7 février dernier.
La publication de ce document énumère d'importantes stratégies pour diminuer l'impact des PFAS, commençant par l'établissement de normes adéquates pour réguler leur présence. Le rapport, rédigé par Cyrille Issac-Sibille, met l'accent sur la complexité de définir une dose de toxicité standard pour ces substances, qui une fois consommées, demeurent longtemps dans l'organisme. Il souligne l'importance d'une collaboration européenne pour résoudre cette question.
"Ces substances, une fois ingérées, peuvent rester des années dans nos corps. Délimiter la dose et la durée au-delà desquelles les PFAS deviennent toxiques est extrêmement compliqué. Pour les aliments, la limite actuelle est fixée à 4,4 nanogrammes par kilogramme d'alimentation et par semaine," déclare Cyrille Issac-Sibille.
Surveillance des sites industriels français
L'Europe produit entre 120 000 et 400 000 tonnes de PFAS annuellement, avec plusieurs sites de fabrication localisés sur le territoire français. Le rapport cible spécifiquement cinq sites nationaux pour leur production de PFAS et propose de supprimer tous les rejets de ces substances. Un exemple de réussite est cité avec l'usine Arkema près de Lyon, qui a pu éliminer ses émissions suite à une directive préfectorale.
Cyrille Isaac-Sibille pointe du doigt la nécessité de directives fortes afin de limiter efficacement la pollution par les PFAS, et appelle à la responsabilité des industriels dans le financement de la dépollution de ces substances résistantes et persistantes dans la nature.
Restreindre l'usage des PFAS
Le rapport préconise une réduction claire de l'utilisation des PFAS dans les emballages alimentaires, certains textiles et d'autres domaines non essentiels, tout en reconnaissant que ces composés jouent encore un rôle crucial dans certains secteurs, notamment en médecine.
"Certains médicaments appartiennent à la famille des PFAS et les tubulures médicales en contiennent pour prévenir l'accroche des bactéries. Ces utilisations ont contribué à d'importants progrès en matière de santé," explique le député.
Au total, 18 recommandations ont été soumises au ministre de la Transition écologique. Interpellé à l'Assemblée nationale sur le sujet des PFAS dans l'industrie alimentaire, Christophe Béchu a affirmé que la France appuie la mise en place d'une réglementation européenne sur cette question.