La quantité de plastique produite à l’échelle de la planète ne cesse d’augmenter. 358 millions de tonnes de plastique, en 2018. Un chiffre qui donne le tournis. Ces dernières années, les scientifiques alertent de manière toujours plus insistante les décideurs politiques et les industriels sur les méfaits de cette matière. Terribles pour l'environnement, les déchets plastiques se retrouvent dans la nature, en particulier dans les mers et océans.
Ces déchets plastiques se décomposent en de fines particules et se retrouvent dans notre chaîne alimentaire. Par exemple, dans l’eau du robinet ou bien dans les poissons que nous consommons. Les associations de consommateurs et de défense de l’environnement tentent de faire pression sur les industriels pour changer les choses. A l’image des « Plastic Attacks » qui se déroulent depuis 2018. Il s’agit de happenings qui visent à dénoncer l'utilisation excessive du plastique et veut sensibiliser la grande distribution.
Lutter contre le gaspillage
Une loi anti-gaspillage a été mise en application en juillet 2019. Elle vise notamment à lutter contre la destruction de produits invendus. Un reportage de Capital, diffusé en janvier 2019 sur M6 révélait, par exemple, qu’Amazon détruisait chaque année, des tonnes de marchandises invendues. Avec ce nouveau cadre législatif, ces pratiques seront interdites. Le texte Egalim voté en 2018 s’inscrit aussi dans la même optique avec notamment, l’interdiction des touillettes et pailles en plastique dans la restauration et des bouteilles d'eau en plastique dans les cantines scolaires en 2020.
Petit rappel historique : le plastique est une matière mise au point à l’époque de la révolution industrielle. Nommé celluloïd, il date de 1833, mais il fut produit de manière industrielle dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Avec la pétrochimie, dans la première moitié du XXe siècle, les quantités explosent.
Au fil du temps, le plastique servant à l'emballage est devenu omniprésent. Solide, léger et peu onéreux, la matière a su séduire les industriels, notamment dans le secteur de l’agroalimentaire.
Un taux de recyclage qui reste faible
La réutilisation de plastique, au cœur de l’économie circulaire, apparaît comme une solution commode. Mais, le secteur n'est pas optimisé, ce qui a entraîné une dégradation de la qualité du plastique recyclé et réduit les quantités en situation d'être valorisées. Trier les différents types de plastique est long et nécessite une main d’œuvre importante et des coûts élevés en matière de recherche développement.
Ainsi, le recyclage n’est pas solution idéale car le plastique n’est pas une matière recyclable infiniment. Cette matière deviendra inéluctablement un déchet. Il faut surtout produire moins de plastique.
En moyenne, à l’échelle mondiale seulement 14% des plastiques usagés sont récupérés pour être recyclés.
Et c’est un vrai problème. Durant ce processus, 4% rejoignent les déchets éparpillés parce qu’ils sont perdus, 2% sont valorisés en circuit fermé et 8% le sont en circuit ouvert, c'est-à-dire pour des usages différents.
Des déchets plastiques exportés en Asie
En France, la collecte des matières plastiques reste aussi insuffisante. L'une des raisons qui explique que les quantités de plastiques recyclés sont limitées dans l’hexagone est liée à l'exportation des déchets. Une grande part était exportée vers l'Asie, notamment en Chine mais récemment le pays a cessé l'importation de ces matières. Récemment le site Konbini a mis en ligne une enquête sur les décharges en Malaisie chargée de recycler ce plastique qui vient notamment de France. Les autorités malaisiennes dénoncent d’ailleurs ce système.
Quelles alternatives ?
Face à ce constat peu reluisant, quelles sont les solutions viables qui pourraient être mises en place ? Première piste, les industriels peuvent alléger les emballages. Le mouvement est d’ailleurs enclenché. Ces dix dernières années, le poids des emballages en plastique a diminué de 28%. L’essor d'un emballage mono-résine plastique permet de faciliter la sélection au tri.
Ensuite, développer le vrac est une option très intéressante. Certains magasins proposent même des produits uniquement en vrac. Il existe 280 points de vente de ce type en France. Remettre en place un système de consigne efficace permettrait aussi de réduire les déchets.