Reconnaître les numéros et lettres des triangles des emballages plastiques pour mieux trier et recycler
En matière de déchets c’est la folie des logos : point vert, triman, tidyman, poubelle barrée… Et enfin ceux qui nous intéressent ici : les triangles à 3 flèches accompagnés de lettres et de numéros sur les emballages plastiques.
Ces triangles à flèches reprennent le symbole universel des produits recyclables créé dans les années 1970. Il s’agit du cercle de Möbius, auquel sont ajoutés des numéros et des lettres qui donnent des indications sur la catégorie de plastique et son sort final. Décryptons leur signification.
Triangle n° 1 : le PET ou PETE (Polyéthylène Téréphtalate)
Il est transparent et léger. Le PET est utilisé dans la conception de nombreux emballages alimentaires, notamment les bouteilles d’eau, de boissons sucrées ou gazeuses, d’huile, de vinaigre, les barquettes alimentaires, mais aussi les flacons de cosmétiques et de shampoings.
Le PET peut être recyclé et réemployé pour former des pièces de voitures, des meubles et même des tapis, mais très rarement pour refabriquer des emballages alimentaires.
Triangle n° 2 : le PEHD ou HDPE (Polyéthylène Haute Densité)
À la différence du plastique n° 1, celui-ci est opaque et rigide. Comme il est plus résistant que le premier, il peut contenir des produits chimiques. Il sert à fabriquer des sacs plastiques, des bouteilles de lait, des flacons de produits d’entretien ou d’hygiène corporelle, des équipements sportifs ou médicaux, mais aussi des poubelles et des tuyaux.
Après recyclage, il entre dans la fabrication de flacons de détergents, de caisses et même de meubles de jardin.
Triangle n° 3 : le PVC (Polychlorure de Vinyle)
Ce type de plastique est beaucoup moins utilisé dans le domaine alimentaire. Le PVC est dur et résistant aux produits acides. Il est plutôt privilégié dans le secteur du bâtiment, notamment pour la fabrication de tuyaux de canalisations, revêtements de sol ou de piscine et encadrements de fenêtre. Il est généralement beaucoup moins recyclé.
Triangle n° 4 : le LDPE ou PEBD (Polyéthylène à Basse Densité)
C’est un plastique souple et imperméable. Le polyéthylène à basse densité sert à la fabrication de presque tous les types de sacs : sac poubelle, sacs réutilisables de supermarché et même les bâches. Il n’entre pas dans la catégorie des plastiques à mettre dans les bacs de tri sélectif.
Triangle n° 5 : Le PP (Polypropylène)
C’est un plastique dur, résistant à la chaleur et à la vapeur. C’est l’emballage privilégié pour les plats à réchauffer au micro-ondes. Il conditionne aussi les aliments gras comme la margarine, la crème, les sauces et même les pots de yaourt.
Dans les zones où les consignes de tri ont été étendues, le plastique n° 5 peut désormais être mis au recyclage dans les sacs ou bacs de tri. Il est alors réemployé en guise de pots de peinture ou de pièces automobiles.
Le polypropylène est aussi le plastique utilisé pour fabriquer des articles réutilisables comme les gourdes, les biberons ou certaines parties des récipients alimentaires. C’est un plastique sûr, sans bisphénol A.
Triangle n° 6 : le PS (Polystyrène Expansé)
Le polystyrène expansé est dur et cassant. Difficilement recyclable, c’est ce type de plastique qui était utilisé dans la vaisselle jetable avant son interdiction : couverts, gobelets et assiettes. Il entre également dans la composition des stylos, des boîtiers de CD et des jouets.
Triangle n° 7 : le O (pour Other)
Ce symbole englobe tous les autres types de matières plastiques, une grande variété très complexe à recycler. Il sert principalement à fabriquer les DVD, les équipements électroniques et lunettes de protection ou lunettes de soleil.
Pourquoi autant de triangles à numéros différents ?
Les matières plastiques sont composées d’une résine, aussi appelée polymère, et de composants auxiliaires. Les polymères industriels ne sont pas utilisés purs, mais mélangés à d’autres substances. Les additifs apportent ainsi diverses caractéristiques au produit pour faciliter sa transformation ou réduire les coûts de production. Le mélange de résine et d’additifs est ensuite moulé et façonné, à chaud et sous pression, afin de devenir un emballage ou tout autre objet. Il existe une large gamme de polymères synthétiques et artificiels, à tel point que le plastique est partout dans notre quotidien.
Les incitations au recyclage sont de plus en plus nombreuses et les pratiques de tri sélectif de plus en plus poussées. Mais encore faut-il savoir quels plastiques se recyclent vraiment.
À retenir : les principaux plastiques recyclables sont ceux portant les numéros 1 (PET), 2 (PEHD), 4 (PEBD) et 5 (PP). Toutefois, veillez toujours à vous référer aux guides mis en place par la filière de tri de votre commune. En effet les pratiques diffèrent encore selon les régions.
Mais saviez-vous que même placé dans le bon bac, il n’y aucune certitude que l’emballage plastique sera réellement recyclé ? Un paradoxe et une complexité qui laissent planer le doute sur les « bonnes » pratiques.
Vers une solution simple pour ne plus se poser de questions sur le recyclage du plastique ?
Il existe différents procédés de valorisation du plastique notamment le recyclage mécanique ou chimique. En théorie, la matière première peut donc être réemployée au maximum. Pourtant dans la pratique les capacités des centres de tri et les équipements de la filière font tellement défaut que bon nombre de plastiques recyclables ne sont en réalité pas réutilisés et finissent à l’enfouissement, l’incinération ou l’exportation.
Sans compter le fait que la production directe de nouveaux plastiques est moins coûteuse financièrement que le recyclage. Un véritable non-sens qui en coûte grandement à l’environnement, polluant les milieux aquatiques et terrestres.
Passer au zéro déchet semble finalement bien plus simple. C’est sans conteste le meilleur moyen pour ne plus se poser de question sur les numéros et lettres accompagnant les triangles de recyclage sur les emballages.