Qu’est-ce que l’Indice Planète Vivante ?
Pour établir son rapport, le WWF s’est basé sur l’Indice Planète Vivante (IPV), un indicateur d’état de la biodiversité que l’ONG a mis au point en 1997. L’IPV est également utilisé par l’ONU, par les scientifiques et porté à la connaissance des politiques et du grand public.
Cet indice permet d’évaluer les variations de populations de vertébrés à travers le monde, grâce à une base de données de près de 21 000 populations de reptiles, d’amphibiens, de mammifères, d’oiseaux et de poissons. La base de données est mise à jour par la Zoological Society of London (ZSL, en français Société Zoologique de Londres) et compte cette année 400 nouvelles espèces et 4 870 nouvelles populations.
Les invertébrés, moins bien suivis, sont pour l’instant absents de cette base de données, mais le WWF annonce travailler actuellement à l’intégration des informations sur ces espèces.
Une chute de 68 % des populations de vertébrés entre 1970 et 2016
Le rapport du WWF est alarmant. Entre 1970 et 2016, les populations de vertébrés ont chuté en moyenne de 68 %, avec des différences parfois marquées selon les régions du monde. En 2016, la diminution était de 58 %, et le rapport 2016 du WWF mentionnait déjà le risque que ce chiffre soit de 67 % en 2020.
Dans les sous-régions tropicales des Amériques, l’Indice Planète Vivante a chuté de 94 %, une baisse drastique qui n’avait encore jamais été observée dans aucune région du monde.
Le changement d’utilisation des terres, comme les forêts, les savanes et les zones humides, au profit notamment de l’agriculture industrielle, explique la destruction des habitats naturels et la diminution de ces populations animales. Sont également concernés le changement climatique, celui-ci étant susceptible de devenir la première cause de disparition des espèces, et l’introduction d’espèces exotiques.
« Le constat de notre rapport Planète vivante est révoltant et le manque d’action pour inverser la courbe de ce déclin inacceptable » a déclaré Véronique Andrieux, la directrice générale du WWF France, pointant du doigt les phénomènes suivants : « méga-feux, sécheresse, raréfaction de l’eau, baisse des rendements agricoles, intensification des catastrophes « naturelles », pandémie COVID-19 ».
Une situation encore plus alarmante pour les milieux d’eau douce
La biodiversité des milieux d’eau douce diminue encore plus rapidement que celle des océans et des forêts. Ainsi, comme le révèle le rapport, 90 % des zones humides au monde ont été détruites depuis le 18ème siècle, et les humains ont modifié les trajectoires de plusieurs millions de kilomètres de rivières.
L’Indice Planète Vivante Eau Douce révèle que les 3 741 populations animales suivies, représentant 944 espèces de vertébrés, ont en moyenne diminué de 84 %. Les diminutions les plus importantes sont relevées chez les reptiles, les poissons d’eau douce et les amphibiens, et ce dans toutes les régions du monde, avec toutefois une baisse plus marquée dans les Caraïbes et en Amérique latine.
Cela fait désormais près de 50 ans que l’empreinte écologique humaine dépasse les capacités qu’a la planète à se régénérer. Une véritable bombe à retardement, qui implique
« un seul mot d’ordre : agir maintenant et à la hauteur des enjeux », comme le déclare la directrice générale du WWF France. « Il est urgent et impératif de se mobiliser pour préserver et restaurer les écosystèmes et pour garantir un avenir soutenable pour tou·te·s », souligne-t-elle dans un récent communiqué de l’ONG.
Le rapport Planète Vivante 2020 Infléchir la courbe de la perte de biodiversité