Un certain nombre de mammifères se sont mis à vivre la nuit. Pourtant diurnes, les scientifiques ont remarqué qu’ils privilégient la nuit pour la chasse et leurs recherches de nourriture. Ainsi, ils sont beaucoup moins confrontés à l’activité humaine. Explications.
Un phénomène qui s’observe partout sur le globe
Une étude américaine, menée par des scientifiques de l’université de Californie à Berkeley et de l’université d’État de Boise et publiée dans le magazine Science, révèle qu’un grand nombre d’animaux sur tous les continents de la planète tendent à interagir avec leur environnement plutôt de nuit. Pourtant, ces animaux sont normalement des espèces diurnes. Pour obtenir de telles conclusions, les chercheurs se sont basés sur les 76 études précédemment réalisées, menées sur 62 espèces vivant sur les 5 continents.
La plupart des animaux ayant une activité aussi bien diurne et nocturne ont privilégié la vie de nuit au détriment de leur activité le jour. C’est le cas du coyote en Californie, mais aussi des tigres au Népal, des éléphants au Kenya, de nombreux cerfs dans le monde, etc. En agissant ainsi, leur durée de vie augmente de 36 % par rapport à la moyenne observée lorsqu’ils avaient une activité normale.
Leur but est non seulement d’éviter les Hommes, mais également de fuir les impacts infligés par leurs activités, comme le tourisme, l’agriculture, la chasse, etc. Même les randonnées pédestres les plus inoffensives constituent un danger ou un dérangement pour les animaux.
Certains mammifères diurnes ne vivent quasiment plus le jour
Il existe quelques animaux qui ont radicalement opté pour une activité exclusivement nocturne, afin d’éviter l’Homme. Au Gabon, par exemple, le léopard est devenu une réelle proie pour les chasseurs et braconniers. Cet animal a quasiment stoppé toute activité la journée, pour vivre de nuit. Après étude, il se trouve que son espérance de vie a doublé en optant pour ce mode de vie.
C’est également le cas des sangliers en Pologne. Ces animaux sont connus pour avoir une vie aussi bien diurne que nocturne. Mais pour ceux vivant près des habitations, leur activité se déploie désormais à 90 % durant la nuit.
Les ours des cocotiers quant à eux, vivent 80 % de leurs journées au soleil. Pourtant, depuis quelques années déjà, c’est 90 % de leurs activités qui se déroulent de nuit. De même, les hippotragues noirs du Zimbabwe préfèrent rester éveillés plus longtemps la nuit, afin de fuir la chasse sportive le jour et avoir un accès à l’eau plus sécurisé.
Une vie nocturne qui n’est pas sans conséquence pour les animaux
Par obligation, les animaux sont amenés à changer leurs habitudes et parfois même leur mode de vie tout entier. Il arrive que certaines espèces aient du mal à s’alimenter, faute de mauvaise vue ou tout simplement parce qu’elles n’ont pas autant de choix la nuit que le jour. Cela peut aussi les conduire à changer radicalement leur alimentation, voire à souffrir de famine. Leur mode de reproduction est également mis à mal. Les conséquences peuvent être très dramatiques. La chaîne alimentaire s’en trouve bouleversée, pouvant alors causer des dysfonctionnements encore méconnus sur l’environnement, et donc, sur l’Homme.
« Ce comportement pourrait transformer les écosystèmes entiers », affirme Kaitlyn Gaynor, auteure principale de cette étude.
De plus, certains animaux deviennent des proies plus faciles pour les prédateurs, sans parler du fait que certains d’entre eux ne possèdent aucun moyen de se repérer la nuit.