La France a atteint le jour du « dérèglement climatique » ce jeudi 5 mars 2020. Elle a déjà rejeté dans l’atmosphère la quantité de carbone maximale qu’elle pourrait raisonnablement contenir en une année en respectant l’objectif de neutralité carbone. Les associations tiennent à le faire savoir pour souligner, à nouveau, l’incapacité de l’État à prendre les décisions qui s’imposent pour réduire drastiquement les émissions de CO2. On vous en dit plus dans cet article.
Un jour symbolique pour montrer le chemin qu’il reste à parcourir
Les scientifiques et les associations de protection de l’environnement ne cessent de crier l’inaction de l’État en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Une action en justice, connue sous le nom de l’« Affaire du Siècle », est toujours en cours, menée par les associations Notre affaire à tous, Greenpeace France, Oxfam France et la FNH (Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme).
Grâce aux calculs du cabinet de conseil Carbone 4, nous pouvons mieux nous rendre compte de l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir pour atteindre l’objectif de neutralité carbone que l’État s’est fixé pour 2050. On en est très loin, lorsque l’on voit que le quota des émissions de carbone annuel fixé par cet objectif de neutralité est déjà dépassé le 5 mars 2020 !
Au rythme actuel, la France n’attendra potentiellement la neutralité carbone qu’en 2085 alors que nous sommes dans une situation plus qu’urgente !
« On savait que la France n’était pas sur les rails, mais pas qu’il y avait autant de chemin à parcourir. Il ne reste qu’une génération — 30 ans — pour faire reculer le jour du dérèglement de 300 jours, jusqu’au 31 décembre, rappelle Célia Gautier, la responsable climat-énergie de la FNH. Chaque jour où l’on procrastine vient creuser notre dette climatique. Or, on ne voit aucune redirection du gouvernement par rapport au retard accumulé. »
62 % des Français exposés aux risques climatiques
Selon l’ONERC (Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique), 62 % des Français seraient exposés ou très exposés aux risques climatiques induits par le réchauffement de la planète.
20 000 personnes ont d’ailleurs déjà fait part des dérèglements climatiques dont ils sont régulièrement témoins (incendies, canicules, fonte des glaciers, inondations, etc.).
Et les risques d’évènements climatiques extrêmes ne feront qu’augmenter si rien n’est fait. Le GIEC a d’ailleurs publié une carte de ce que pourrait être le climat de la France à l’horizon 2100 et les prévisions sont édifiantes :
« 100 fois plus de risque d’inondations en Bretagne, les villes à l’intérieur du territoire seront fréquemment inondées, le risque d’incendie sera 40 % plus élevé et toute la moitié sud de la France souffrira chaque été de sécheresses ».
Il est grand temps de trouver des solutions pour diminuer drastiquement nos émissions de CO2, surtout dans le domaine des transports où les émissions de carbone ne cessent d’augmenter et dans le secteur du bâtiment où elles diminuent, mais beaucoup trop lentement.