En septembre 2020, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique avait dévoilé des mesures pour mettre fin progressivement à la présence d’animaux sauvages au sein des cirques itinérants. Une orientation validée par l’Assemblée nationale, en janvier dernier, et qui bouleverse le monde des cirques dans l’hexagone.
Une première représentation au cours de l’été 2021
Sandrine et André-Joseph Bouglione, ex-dresseurs issus de la fameuse lignée, ont anticipé cette réforme afin de concevoir un nouveau spectacle. Depuis 2017, le couple planche sur un projet d’écocirque. La première représentation a eu lieu à l’été 2021 à Montpellier, dans le département de l’Hérault.
Au lieu de présenter des lions qui rugissent comme cela se faisait habituellement dans la plupart des cirques, ce sont maintenant des hologrammes qui sont animés sous le chapiteau. André-Joseph Bouglione espère que son nouveau concept deviendra la norme dans les années à venir.
L’expérience écocirque, un choix éthique
Cette nouvelle configuration est le résultat d’une profonde réflexion philosophique qui a amené le couple à modifier leur formule. Il faut dire que pendant de longues années, André-Joseph Bouglione était dresseur et a travaillé avec des animaux. Il a fallu se convertir à un nouvel état d’esprit. D’ailleurs, il s’est fait de nombreux ennemis dans le monde du cirque, y compris dans sa propre famille. L’idée est de faire figure de pionnier.
Sandrine et André-Joseph Bouglione se sentent investis d’une mission à l’égard de la nouvelle génération de spectateurs. Depuis de nombreuses années, le couple lutte aussi contre la pratique de la chasse et de la pêche. Et plus globalement, il dénonce l’exploitation des animaux.
Avec les hologrammes, la dimension spectaculaire du cirque est toujours au rendez-vous. Pour le moment, seuls quelques animaux apparaissent de manière virtuelle : une baleine, un lion et un ours. Il faut dire que le coût de cette prouesse technique est assez élevé. Il faut compter pour chaque animal en 3D, 200 heures de conception et un coût de 400 000 €. Ce cirque est 100 % humain. On y retrouve aussi des acrobates, des trapézistes, des funambules, des cracheurs de feu, des jongleurs, des musiciens et les incontournables clowns. Bref, une multitude d’artistes, dans une ambiance bon enfant.
Un cirque écologique et un écovillage
Le cirque s’appelle écocirque, parce qu’il souhaite être écologique et éthique. Concernant le transport du matériel, il se veut responsable. En effet, les équipements seront acheminés d’une ville à l’autre dans des containers recyclables, qui peuvent être transportés par voie fluviale ou par train.
Des associations de défense de la cause animale sont présentes à chaque représentation pour sensibiliser le public au sein d’un écovillage, avec aussi des tables rondes et des concerts en préambule du spectacle. L’écocirque veut réduire au maximum son empreinte carbone. Ce spectacle sera en tournée dans toute la France en 2022.