Brûler ses déchets verts chez soi : un désastre environnemental
L’Ademe estime que chaque français produit environ 160 kg de déchets verts par an. Parmi ces jardiniers qui entretiennent avec régularité leur végétation, à peu près 9 % d’entre eux continuent de brûler les rebuts de verdure, feuillage et gazon tondu. Soit l’équivalent d’un million de tonnes de déchets verts brulés chaque année.
Il faut alors savoir que cette pratique, bien que courante et ancrée dans les mœurs, n’a rien de bénéfique pour l’environnement direct du jardin ni pour la planète. En effet, brûler 50 kilos de déchets verts à l’air libre équivaut à parcourir 13 000 kilomètres en voiture et émettre autant de particules fines qu’un moteur diesel récent.
La qualité de l’air s’en trouve grandement diminuée et la pollution atmosphérique augmente. Mettre le feu aux végétaux du jardin émet des substances nocives parmi lesquelles se trouvent des oxydes d’azote, des particules fines, des hydrocarbures et autres composés organiques volatils, du monoxyde de carbone et des dioxines. Rien que ça ! Et si par mégarde d’autres matériaux, comme du plastique ou du bois traité, se retrouvent dans le feu lors du brûlage de vos branchages, l’incinération n’en sera que plus toxique.
Alors qu’il est si agréable d’entretenir son jardin et de profiter d’un coin de verdure et de nature pour se ressourcer, vous courez le risque de déclencher un incendie et de vous attirer les foudres du voisinage, incommodé par l’odeur et la fumée. Les raisons sont encore nombreuses pour en finir avec cette pratique dangereuse : une combustion incomplète en raison des conditions climatiques, une mauvaise évacuation des fumées par manque d’air ou de vent, une météo particulièrement sèche propice aux départs d’incendie...
Quelles sont les solutions pour arrêter de brûler les déchets verts dans son jardin ?
Plus écologiques et bénéfiques pour le jardin, les alternatives au brûlage des déchets verts sont nombreuses. En voici quatre. De quoi choisir en fonction de vos besoins et de vos possibilités.
1. Composter les déchets verts
En les mélangeant avec les déchets alimentaires, les déchets verts participent à un bon compostage. Ils apportent notamment de l’azote et de l’humidité. Les résidus de tontes de pelouse stimulent ainsi la dégradation des déchets organiques.
2. Les utiliser en guise de paillage
L’herbe coupée, les feuilles mortes et les résidus d’élagage des haies permettent de pailler les massifs de fleurs et le potager. Les déchets verts bénéficient aux végétaux qu’ils recouvrent par l’apport de nutriments. Ils forment également une barrière de protection du sol qu’ils préservent du gel et du dessèchement.
3. Pratiquer une tonte « mulching »
C’est une pratique de tonte sans ramassage de l’herbe. Fini les allers-retours chargés du bac rempli d’herbe, vous gagnez du temps. Les machines labellisées mulching sont équipées directement d’un système qui broie l’herbe tondue puis la relâche sur la pelouse. Selon les modèles d’appareils, des kits sont adaptables. Cette technique s’inspire des bienfaits du paillage puisque l’herbe finement coupée joue le même rôle de paillis protecteur et maintient l’humidité du sol. Votre pelouse est ainsi protégée des fortes chaleurs et de la sécheresse en été. Vous bénéficiez d’un engrais naturel pour votre gazon qui reste verdoyant toute la saison. Toutefois, la tonte doit être plus régulière, car le système n’est pas conçu pour les hautes herbes.
4. Les apporter en déchetterie ou contacter votre collectivité pour vous informer des moyens mis en œuvre
Les déchets verts peuvent être amenés en déchetterie où ils sont compostés à grande échelle.
D’autre part, les initiatives se multiplient au niveau des collectivités : collectes en porte à porte, compost partagé, broyage des déchets verts, apports dans des fermes...
Une infraction à la loi
Hormis la responsabilité environnementale qu’implique le brûlage des déchets verts, c’est également interdit par la loi. En effet, le code de l’environnement et plus précisément la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 interdisent de brûler les biodéchets à l’air libre. De ce fait les incinérateurs de jardin sont également interdits à la vente comme à l’utilisation. Outrepasser cette loi et enflammer vos déchets verts vous expose à une contravention.
Vos voisins peuvent également vous accuser de troubles du voisinage et engager votre responsabilité pour nuisances olfactives, sachant que la combustion émet des particules fines qui transportent des substances potentiellement cancérigènes.