Le cadre de vie urbain est face au double défi de loger dignement la population sans nuire davantage à l'environnement. Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, a exprimé sur France Inter les possibilités offertes par une 'densification douce' de l'habitat urbain.
L'idée défendue par la Fondation Abbé Pierre et la Fondation pour la nature et l'homme vise à freiner l'artificialisation des terres provoquée principalement par une construction résidentielle invasive. Ces organismes préconisent une augmentation maîtrisée du nombre de logements par hectare, en privilégiant l'aménagement du bâti existant dans les quartiers pavillonnaires ou l'ajout d'étages supplémentaires sur les constructions actuelles.
Optimiser l'utilisation des espaces urbains existants
Thomas Uthayakumar, directeur des programmes de la Fondation pour la nature et l’homme, souligne que la densification ne signifie pas automatiquement d'imposants projets de construction. Il estime qu'il existe de nombreuses villes de taille moyenne où l'ajout d'un étage pourrait se réaliser sans susciter de controverses majeures. De plus, la possibilité d'ajouter discrètement des logements supplémentaires sur une même parcelle représente une autre forme de densification moins perceptible, tout en permettant d'accueillir plus de résidents.
'Au lieu de grandes structures qui peuvent dominer et dénaturer le paysage, nous préconisons des solutions qui s'intègrent avec subtilité dans le tissu existant de nos cités.' - Fondation Abbé Pierre
Cependant, ce n'est pas uniquement à travers la construction neuve que la Fondation espère résoudre la question du logement. Elles proposent également de s'atteler à la mobilisation des habitations inoccupées, qui représentent une portion significative du parc immobilier.
Le logement vacant: un enjeu crucial
Dans le cadre de l'objectif 'zéro artificialisation nette', fixé par la loi, la France doit diminuer de moitié tous les dix ans son rythme de consommation de terrains naturels à des fins de développement urbain et vise à stopper complètement ce phénomène d’ici 2050. Une notion soulignée par Thomas Uthayakumar en mentionnant que seuls 100 000 hectares de terrain sont encore disponibles pour l'artificialisation d'ici l'année 2031.
D'autres pistes sont examinées, comme favoriser un meilleur usage des logements trop grands pour les besoins des seniors, afin de les rendre disponibles pour des familles nombreuses en quête d'espace. Ainsi, la mise en place de parcours résidentiels adaptés peut contribuer à une meilleure répartition du logement urbain.
Petite séance de rattrapage du 29è rapport mal-logement de la Fondation Abbé Pierre, ce matin avec le @PouvoirDeVivre https://t.co/Br9OWrWkEO
— Manuel Domergue (@Manuel_Domergue) March 1, 2024
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