De plus en plus de consommateurs boycottent les produits à base d’huile de palme. Ces dernières années, Ferrero et son Nutella ont été victimes d’un véritable « green bashing », ce qui a poussé l’entreprise à revoir complètement sa filière d’approvisionnement. Selon la WWF, c’est même actuellement l’une des entreprises les plus vertueuses en matière de lutte contre la déforestation. Le point dans cet article.
La WWF passe au crible 173 entreprises utilisatrices d’huile de palme
Le World Wide Fund vient de publier son classement annuel des entreprises qui utilisent de l’huile de palme, en fonction de leurs efforts pour s’approvisionner de manière durable, sans participer à la déforestation. 173 entreprises de plusieurs pays ont été notées par l’association de protection de l’environnement et les notes s’échelonnent de 0 à 21,5. (22 étant la note maximale). Avec une demande d’huile de palme toujours croissante, il était important pour la WWF de montrer quelles entreprises font des efforts pour lutter contre la déforestation.
« Les palmes à huile poussent dans des environnements chauds, humides, dans les régions tropicales, ce qui correspond aux zones qui concentrent près des deux tiers de la biodiversité mondiale », explique WWF dans son rapport.
Raser ou brûler des forêts pour les remplacer par des plantations de palmiers à huile produit des émissions de CO2 importantes et c’est un véritable fléau pour la biodiversité. Aujourd’hui, nous avons besoin que les industriels s’engagent aussi à préserver l’environnement.
Ferrero arrive en tête de classement avec 21,5 points
Contre toute attente, c’est l’entreprise Ferrero, pourtant productrice du Nutella, souvent cité en exemple de ce qu’on peut faire de pire en matière de consommation d’huile de palme. Si la pâte à tartiner de la marque italienne contient bien 20 % d’huile de palme, selon l’étude de WWF, les « 200 000 t d’huile de palme » nécessaires à la production annuelle du Nutella seraient issues de filières durables.
« Ils ont été énormément attaqués là-dessus, mais nous sommes quasiment certains qu’ils se fournissent en huile de palme sans participer à la déforestation », a commenté Arnaud Gauffier, codirecteur des programmes du WWF France.
Ferrero, fière de sa 1re place du classement, a fait savoir qu’elle utilisait une technologie satellite
« pour s’assurer que [ses] fournisseurs respectent [ses] engagements en matière de non-déforestation »
et promet une traçabilité totale de son huile de palme d’ici fin 2020.
L’exemple de Ferrero montre qu' « une production d’huile de palme durable et sans déforestation est possible », a souligné la WFF.
En deuxième position, l’Oréal qui obtient une note de 19,3. Cérélia est la 3e entreprise française avec 16,8 suivie de Danone qui obtient la note de 16,1.
Les bonnets d’âne du classement
Selon l’ONG, 17 % des entreprises du classement sont clairement en retard concernant la mise en place de mesures environnementales et 41 entreprises interrogées ont refusé de répondre à l’enquête de la WWF.
« Certains ne nous ont pas répondu comme Lactalis ou les brioches Pasquier. Cela ne veut pas dire qu’ils sont mauvais, mais cela pose tout de même question », a fait remarqué Mr Gauffier.
Parmi les entreprises françaises qui n’ont pas souhaité répondre, on trouve Brioche Pasquier, Lactalis, Jacquet Brossard, Delifrance et Auchan. De mauvaises notes ont été attribuées à E.Leclerc (11,3), Système U (11), et à Sodexo (10).
Le classement de la WWF peut aider les consommateurs à privilégier les entreprises qui font le plus d’efforts pour se fournir en huile de palme RSPO (écocertifiées).
« La transparence crée un besoin impétueux, pour les entreprises, de réexaminer leur chaîne d’approvisionnement », assure l’ONG.