Indépendance énergétique : ouverture d'une raffinerie de lithium européenne
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Indépendance énergétique : ouverture d'une raffinerie de lithium européenne

Déjà très polluée par les extractions minières de lignite, puis l’industrie chimique depuis près d’un siècle, la ville de Bitterfeld-Wolfen en Allemagne est de nouveau au centre d’un projet d’indépendance énergétique, d’envergure européenne cette fois-ci. Une nouvelle raffinerie de lithium devrait pouvoir lancer ses premières exploitations en mai 2025 avec la double ambition de répondre aux objectifs européens de production locale et de soutenir l'industrie des véhicules électriques.

À moins de 150 km de Belin, la commune de Bitterfeld-Wolfen en Allemagne est en passe de redevenir un acteur clé dans l'industrie avec l’ouverture d’une usine de raffinage de lithium. Ce métal est indispensable à la production de batteries pour véhicules électriques, un secteur où l'Europe cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis des importations.

En mai 2025, la première phase de lancement de l'usine permettra de produire environ 20 000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an, de quoi alimenter un demi-million de batteries de voitures électriques. À terme, l'usine pourrait atteindre une capacité de 100 000 tonnes, soit l'équivalent de 20 % de la demande en Europe. Pour l’instant, le lithium brut sera importé du Brésil pour y être raffiné.

Un défi pour l'indépendance européenne

L'Union européenne est de plus en plus préoccupée par sa dépendance aux importations de métaux rares, un enjeu stratégique dans le contexte de tensions géopolitiques, notamment avec la Chine qui domine largement la transformation du lithium et la production de batteries. L'UE a ainsi mis en place des mesures pour sécuriser ses approvisionnements et développer l'extraction et le traitement des matières premières critiques sur le continent, du lithium au cobalt, en passant par le nickel.

L'objectif est de pouvoir assurer 40 % du raffinage de ces matériaux en Europe. Des projets comme celui de Bitterfeld-Wolfen sont donc essentiels pour réduire cette dépendance et soutenir l'industrie locale.

En France, des initiatives similaires voient le jour. Par exemple, l'exploitation de la mine de lithium de l'Allier devrait produire 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium d’ici cinq ans, suffisantes pour équiper 700 000 véhicules électriques. En Alsace, un autre projet est à l'étude avec un potentiel de production de 10 000 tonnes de lithium géothermal par an.

Vers une production locale et durable

Outre l'objectif de raffiner davantage sur le sol européen, l’UE souhaite également augmenter l'extraction locale de lithium, malgré les difficultés. L'ambition reste modeste avec un objectif de 10 % d'extraction européenne, ce qui nécessitera la réouverture de mines.

En Allemagne, un projet à Zinnwald près de la frontière tchèque, vise à exploiter un gisement prometteur. Selon Anton du Plessis, PDG de Zinnwald Lithium, cette mine pourrait être opérationnelle d'ici la fin de la décennie et contribuer de manière significative aux objectifs européens.
Le Portugal, qui possède les plus grandes réserves de lithium d'Europe, entend lui aussi participer à cet effort. 

Avec des projets en plein essor à travers l'Europe, l'Union européenne espère renforcer sa position dans le marché mondial des métaux rares et favoriser une transition énergétique plus autonome et durable.

Source image : https://app.leonardo.ai/




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