Le monde est confronté à une augmentation alarmante des déchets, qui pourrait se traduire par une production de 3,8 milliards de tonnes d'ordures ménagères en 2050 si aucune mesure n'est prise, d'après un avertissement de l'Organisation des Nations Unies. Cette prolifération entrainerait des conséquences désastreuses sur l'environnement, la santé publique et les économies à travers le globe.
La production mondiale de déchets, actuellement estimée à 2,3 milliards de tonnes, continue sa progression rapide, outrepassant largement les estimations antérieures établies par la Banque mondiale. En particulier, les nations où les méthodes de gestion des déchets sont les plus nocives, telles que les incinérations à l'air libre et les décharges non contrôlées, sont parmi les plus affectées. Le rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) souligne que malgré certains efforts de gestion des déchets, la situation s'est plutôt dégradée, et des milliards de personnes n'ont toujours pas accès à des services de collecte adéquats.
Un faible taux de collecte dans les pays pauvres
Dans de nombreux pays à faibles revenus, moins de 40% des déchets sont collectés, engendrant des conséquences sanitaires mortelles pour une importante tranche de la population. Entre 400 000 et un million de personnes succombent chaque année à cause de maladies liées à une gestion inappropriée des déchets, telles que les diarrhées et différentes affections cardiovasculaires. Le rapport, publié pour la sixième Assemblée des Nations unies pour l'environnement qui s'est tenue à Nairobi, insiste sur les dangers liés aux déchets abandonnés qui contaminent durablement les sols et les eaux souterraines, et libèrent des polluants dans l'atmosphère lorsqu'ils sont brûlés en plein air.
La décomposition des déchets organiques dans les décharges est également une source préoccupante pour le climat, comptant pour environ 20% des émissions mondiales de méthane, un gaz au potentiel de réchauffement climatique important. Le rapport prédit que le coût direct et indirect lié à la gestion des déchets pourrait presque doubler d'ici 2050, atteignant les 640 milliards de dollars annuellement, par rapport aux 252 milliards de dollars en 2020 (361 milliards en incluant les coûts indirects). Face à cette urgence, l'ONU appelle à une réduction significative de la production de déchets pour éviter un avenir désastreux.
Climate change is the defining issue of our time – and we are at a defining moment. If we do not change course by 2020, we could miss our chance to avoid the disastrous consequences of runaway climate change. The time for ambitious #ClimateAction is now. https://t.co/Ad19hj3zsD pic.twitter.com/VykZtbYDUi
— António Guterres (@antonioguterres) September 10, 2018