Le changement démographique mondial en quelques chiffres
Il y a 12 000 ans, la Terre comptait à peine 4 millions d’habitants. Il a fallu attendre le début de l’ère industrielle pour que la transition démographique s’amorce en Amérique du Nord et en Europe, en grande partie grâce aux progrès réalisés sur le plan de l’hygiène, de la nutrition et de la médecine.
À cette époque, la mortalité infantile chute dans ces deux régions du monde. Les épidémies et les famines régressent tandis que la fécondité reste élevée, avec en moyenne 6 enfants par femme. La population augmente alors de façon importante, et franchit en 1804 le seuil du milliard d’individus à l’échelle mondiale.
En 1925, malgré les nombreuses victimes de l’épidémie de grippe espagnole et de la Première Guerre mondiale, la croissance démographique se poursuit et la barre des 2 milliards d’humains est atteinte. Le taux de croissance de la population mondiale dépasse les 2 % dans les années 1960. On compte alors 3 milliards d’humains sur Terre, et ils seront 4 milliards seulement 14 ans plus tard, en 1974.
En 1987, sous l’effet de la forte croissance démographique observée en Inde et en Chine, la population mondiale atteint les 5 milliards d’individus, puis les 6 milliards en 1999. Au niveau mondial, le taux de fécondité recule, mais il reste très élevé dans certaines régions, notamment en Afrique où l’on compte parfois plus de 6 enfants par femme. Il y a alors 7 milliards d’humains sur Terre.
Selon l’estimation officielle de l’ONU, la barre des 8 milliards d’humains est symboliquement franchie ce mardi 15 novembre 2022, même s’il est impossible de connaître précisément le jour de naissance du 8 milliardième individu.
Croissance démographique et modes de vie sur Terre : quel impact sur l’environnement ?
L’évolution de la fécondité et de la mortalité, sur lesquelles repose le changement démographique mondial, dépend de nombreux facteurs qui ne sont pas tous prévisibles. Toutefois, un ralentissement démographique est prévu par l’ONU, qui estime qu’il faudra attendre 15 ans pour que la barre des 9 milliards d’humains soit franchie, en 2037.
La population mondiale devrait ensuite atteindre les 10,4 milliards d’individus dans les années 2080, puis stagner, voire régresser jusqu’à la fin du siècle. Il ne s’agit cependant que d’un scénario parmi d’autres, et même si à l’heure actuelle, c’est celui qui semble le plus probable, il n’est pas impossible que l’on compte jusqu’à 15 milliards d’individus sur la planète en 2100.
Quoiqu’il en soit, la croissance démographique pose la question du partage des ressources. Comme le rappelle l’Institut national d'études démographiques (Ined), la survie de l’espèce humaine dépend moins du nombre d’individus sur Terre que de leur mode de vie.
Le franchissement de la barre des 8 milliards d’habitants, qui survient en pleine COP27, est l’occasion pour les Nations Unies de rappeler qu’il est de « notre responsabilité partagée de prendre soin de notre planète ».
Or, souligne l’ONU, « les pays où la consommation de ressources matérielles et les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont les plus élevées sont généralement ceux où le revenu par habitant est le plus élevé et non ceux où la population augmente rapidement ».
Comme l’a révélé une étude publiée par Oxfam en 2015, un habitant de l’Inde appartenant aux 10 % les plus riches de la population n’émet que 25 % en moyenne du CO2 émis par un habitant des États-Unis appartenant à la moitié la plus pauvre de la population.
Ce déséquilibre prouve que la question du nombre d’habitants sur Terre est un faux problème, et que l’enjeu principal des années à venir n’est pas le ralentissement de la croissance démographique, mais le changement des modes de production et de consommation.
Nous sommes 8 milliards d’êtres humains sur terre, sommes nous trop nombreux ? pic.twitter.com/qg9ujgKBOH
— Konbini (@KonbiniFr) November 15, 2022
Photo : https://www.unfpa.org/fr/8billion