Conforme aux engagements pris en faveur de l'agriculture nationale, la France a initié une action notable pour la santé publique en proscrivant l'importation de produits agricoles frais traités avec l'insecticide thiaclopride, une substance qui n'est pas autorisée au sein de l'Union européenne. Cette information a été divulguée par le ministère de l'Agriculture le vendredi 23 février, précisant que l'UE n'avait pas encore statué sur une réglementation pour restreindre ce type de produits à l'échelle communautaire.
L'annonce gouvernementale précise que, dans l'attente d'une action européenne et pour salvaguarder le consommateur français, un arrêté ministériel a été mis en vigueur pour suspendre la commercialisation sur le marché national de fruits et légumes frais provenant de pays tiers et traités avec le thiaclopride.
Le ministère souligne la dangerosité du thiaclopride, une substance de la catégorie des néonicotinoïdes, interdite en France depuis 2018 et dans toute l'Union européenne depuis février 2021."Son utilisation persiste néanmoins dans d'autres régions du monde pour la protection des cultures contre divers insectes", souligne-t-on dans la communication officielle.
Le ministère ajoute qu'en consommant ces produits importés traités à l'aide de cette substance, le public est exposé à des risques sanitaires non négligeables, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) désignant le thiaclopride comme potentiellement cancérogène, toxique pour la reproduction et perturbateur endocrinien.
La promesse tenue de Gabriel Attal
Dans le cadre des mesures prises pour apaiser la frustration des agriculteurs, Gabriel Attal, Premier ministre, a promis début février d'interdire ces importations. Il a affirmé mercredi dernier qu'un décret serait promulgué sous peu. "Nous lutterons pour chaque produit afin d'assurer le respect d'une règle élémentaire : si c'est interdit pour nos agriculteurs, cela ne doit pas être autorisé à entrer sur notre territoire. (...) Cela pénalise nos producteurs et cela ne protège pas davantage les Français, car les produits contenant des résidus de thiaclopride se retrouvent sur nos étals", a-t-il proclamé.
L'arrêté prescrit aux entreprises d'assurer que les fruits et légumes importés ne contiennent pas de résidus de thiaclopride. Tous les acteurs de la chaîne d'importation et de distribution doivent donc vérifier et gérer le risque de présence de cette substance dans les produits proposés à la vente.
Le document officiel, établi pour une durée d'une année, sera abrogé si l'Union européenne répond positivement à la demande française de réduire les limites maximales de résidus de thiaclopride qui peuvent être détectés dans les produits entrant sur le marché européen.