Face à l’urgence écologique, de nombreuses enseignes jouent le jeu en supprimant peu à peu le plastique ou certains emballages. Mais d’autres ont choisi d’abandonner totalement les emballages, pour faire machine arrière et revenir au vrac. Voici quelques adresses de vrac incontournables.
Le vrac, qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?
N’êtes-vous jamais allé dans certains marchés où tout est vendu à l’unité ? Où les épices sont stockées dans de gros tonneaux, où les fragrances des savonnettes s’entremêlent aux senteurs du pain encore chaud ? Voilà ce qu’est le vrac : l’opportunité d’acheter ses denrées alimentaires sans emballage et en pouvant choisir une pièce plutôt qu’une autre.
Il s’agit d’une première étape pour le consom’acteur qui peut choisir ce qu’il désire acheter et la quantité souhaitée. Mais c’est aussi un retour aux sources. Autrefois, les conditionnements n’existaient pas. Tout était vendu à l’unité. Plus tard, sur les marchés étaient proposés des sacs papier ou des poches en plastique. Puis est arrivée l’air de l’industrialisation où la viande s’est vendue en barquettes, où le savon est devenu liquide dans des bouteilles en plastique, et où les légumes se sont vu épluchés puis vendus sous vide…
Cela a permis aux entreprises fabricantes de barquettes et plastique de s’enrichir considérablement. Mais à l’inverse, les emballages ont envahi la nature, les cours d’eau et par ricochet les océans. Aujourd’hui, un continent de déchets plastique trône au beau milieu du pacifique et de nombreux déchets polluent les rivières et les forêts. En plus de dénaturer les paysages, ils ont un impact direct sur les animaux qui se meurent d’étouffement.
Pourquoi le vrac ?
Pour remédier à un tel fléau, des enseignes proposent désormais de vendre en vrac, c’est-à-dire sans aucun emballage. Les produits sont vendus dans des bocaux en verre consignés ou dans des sacs recyclables. Certains clients sont également amenés à apporter leurs propres contenants pour limiter l’impact sur la planète. Il s’agit des prémices du mouvement appelé « zéro déchet ».
Acheter en vrac, c’est aussi limiter les aller-retour pour jeter la poubelle et ceux pour mettre la poubelle dehors à disposition des éboueurs. C’est aussi éviter de faire un mauvais tri pour recycler les déchets, puisqu’il n’y en a (presque) plus !
De plus, le prix du vrac est plus intéressant que le prix des denrées conditionnées. L’emballage en moins, le prix baisse inévitablement. De quoi faire de réelles économies sur un moyen court terme.
Enfin, acheter en vrac, c’est aussi renouer avec les bonnes choses, les produits de base qu’il faudra transformer en passant derrière les fourneaux. C’est s’assurer d’une alimentation plus saine, dénuée d’additifs superflus, de « trop » de sel, de sucre ou de gras. Le vrac permet de consommer local et d’échanger avec le producteur ou le vendeur de l’épicerie familiale. Il s’agit d’un nouveau mode de consommation plus sain, plus raisonné et surtout plus logique par les temps qui courent.
Comment acheter en vrac ?
En premier lieu, il va falloir outrepasser le regard étrange des gens. Car oui, acheter en vrac étonne la plupart des personnes habituées au suremballage de l’industrie agroalimentaire. D’ailleurs à ce sujet, il va être compliqué de continuer à faire ses courses en grandes surfaces lorsque l’on veut passer au zéro déchet.
Ensuite, il va falloir réapprendre à consommer, car acheter du vrac, c’est surtout aimer cuisiner pour transformer les matières premières achetées. Les plats tout prêts en vrac, ça existe peu, voire pas vraiment !
Enfin, il va falloir oser demander au boucher de mettre la viande dans un tupperware amené à cet effet plutôt que dans le papier puis dans le sac, etc. Idem avec le poisson. Et opter pour un grand panier afin d’y glisser les légumes, les fruits et le reste.
Quels sont les équipements à avoir lorsque l’on veut acheter en vrac ?
La plupart du temps les magasins en vrac proposent aussi des contenants (recyclables, recyclés, naturels ou durables). Certains mettent en place une contrepartie financière ou une consigne sur les bocaux en verre ou d’éventuels sacs en tissus qu’ils fournissent. Cela étant, dans d’autres enseignes, il est tout à fait possible d’apporter ses propres contenants. Voici le parfait petit trousseau du consommateur de vrac :
– Le panier (ou le sac, le trolley, la cagette, le sac réutilisable, etc.) pour permettre de transporter toutes les courses
– Les sacs à vrac, ce sont de petits sacs en tissu (généralement bio) dans lesquels il est possible de mettre des fruits, des légumes, des pâtes, du riz, de la semoule, des céréales, etc.
– Des bocaux en verre pour acheter sa farine, son sel, ses épices, etc.
– Des boîtes hermétiques en plastique, plus légères que le verre, elles accueilleront volontiers la viande, le poisson, le fromage, etc.
– Des boîtes à œufs pour refaire son stock (il en existe également en plastique pour éviter la casse)
– Des bouteilles en verre pour transporter les jus, le vin de la cave (si besoin), la lessive, le vinaigre blanc, le lait, etc.
Où acheter en vrac ?
Si le vrac a longtemps été boudé, il revient en force ces dernières années. Les consommateurs souhaitant agir à leur niveau, n’hésitent pas à bouder les grandes surfaces pour se tourner vers de petites épiceries en vrac ou de grandes enseignes, mais plus respectueuses.
Le marché du vrac explose en France, mettant en lumière une nouvelle économie qui ne demande qu’à éclater au grand jour. 87 % des Français se montrent favorables à stopper l’utilisation des sacs plastiques en faveur de l’environnement.
Deux sœurs toulousaines et adeptes du zéro déchet plus connues sous leur peusdo Instagram C. lairdutemps ont créé une carte interactive et collaborative des endroits où il était possible de trouver du vrac. Le site Consovrac permet également de trouver les commerces de vrac à proximité de chez soi. Voici donc quelques bonnes adresses de vrac disponibles dans tout l’hexagone.
Biocoop
Il s’agit d’un réseau de magasins bio français proposant des produits issus de l’agriculture biologique et/ou du commerce équitable, principalement locaux et de saison. Il n’est donc pas rare de trouver des produits différents dans chaque enseigne.
Les Biocoop ne font pas que du vrac, mais proposent un large choix de produits sans emballage et ne cessent de s’améliorer. Des pâtes en passant par la farine, les oléagineux, les épices et même les croquettes pour animaux, la gamme du vrac se développe de jour en jour.
Les autres magasins bio
La vie claire, Botanic, les épiceries bio locales, etc., sont autant d’adresses où l’on peut trouver du vrac tant en fruits et légumes qu’en pâtes, farines, légumineuses, fruits secs, sel, sucre, œufs, etc.
Les marchés
Il n’existe rien de mieux que les marchés locaux pour trouver tous les bons produits du terroir en vrac. Si les vendeurs proposent des sacs ou des papiers d’emballage, ils sont souvent ravis de pouvoir remplir les contenants des clients !
Carrefour
Si la plupart des grandes surfaces disposent d’un rayon de vrac ultra réduit, mais présent. Carrefour bouscule les codes. L’enseigne invite ses clients à apporter leurs propres contenants pour stocker leurs produits à la coupe (poissons, viande fromage, charcuterie, boulangerie…), dans le but de réduire les déchets.
En revanche, le magasin se réserve le droit de refuser de servir un client dans un contenant non adapté ou propre.
Certaines épiceries locales
Des petites épiceries locales ou même des épiceries franchisées proposent du vrac dans leurs magasins. C’est le cas de l’enseigne Day by Day, présente sur tout le territoire français. Il s’agit du premier réseau d’épiceries en vrac de l’hexagone.
Le Drive Tout
L’incontournable premier drive au monde zéro déchet siège dans la banlieue toulousaine. Il s’agit du Drive Tout Nu tenu par un jeune couple et dont le but est de faire découvrir des produits locaux, sans déchet.
Le Drive Tout Nu propose des produits bio, issus de l’agriculture raisonnée ou tout simplement locaux, mais cultivés ou fabriqués avec un grand respect de l’environnement. Ce concept unique au monde permet de faire ses courses sans sortir de chez soi, et ce, à toute heure de la journée. Il suffit ensuite de récupérer sa commande. Pour chaque retour de bocaux, cagettes ou sacs à vrac, 10 centimes d’euros par unité sont reversés sur le compte du client pour qu’il puisse bénéficier d’une ristourne lors de ses prochains achats.
Adhérer au vrac est un acte politique à la portée de chaque consommateur. Ce n’est que par les petites actions menées que les grandes choses peuvent être faites. Essayez, vous verrez qu’il n’y a que des avantages !