Près d’un tiers des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) en France est dû aux transports. En effet, notre mobilité et le transport de marchandises dépendent encore beaucoup trop de véhicules diesel, très polluants. Un des grands défis de notre époque consiste à trouver rapidement une alternative renouvelable et écologique au gazole. Le bioGNV est-il une solution envisageable ?
Qu’est-ce que le bioGNV ou biogaz ?
Tout d’abord le GNV, c’est comme cela que l’on appelle le gaz naturel lorsqu’il est utilisé comme carburant dans les transports. Il se compose à 96 % de méthane. C’est le même gaz qui est utilisé comme « gaz des villes » pour nous chauffer ou cuisiner.
La différence de taille entre le GNV et le bioGNV c’est la façon dont ils sont produits : tandis que le GNV vient d’énergies fossiles, le bioGNV est 100 % écolo. Il provient de déchets organiques venus de nos poubelles, des boues des stations d’épuration, de déchets agricoles (paille, bouse, etc.) de la tonte des pelouses et jardins, de déchets de l’industrie agroalimentaire ou de la restauration, etc. Ces déchets sont transformés en gaz par un procédé qui s’appelle la « méthanisation ».
Le biogaz peut totalement se substituer au GNV
Le gros avantage du bioGNV c’est qu’il est produit à partir de déchets. Quoi de plus « écolo » que de trouver un autre usage pour le contenu des poubelles ? D’autre part, il permet de réduire de 80 % les émissions de CO2 en comparaison avec un véhicule essence. Troisième avantage, nul besoin de changer quoique soit aux réseaux de gaz naturel déjà existants ou aux véhicules qui fonctionnent actuellement au GNV. Le biogaz peut complètement se substituer au GNV, ils ont la même composition, cela ne fait donc aucune différence pour les installations qui l’utilise.
Cerise sur le gâteau, lors de sa production, on obtient une substance que l’on appelle « digestat » qui peut servir d’engrais naturel.
Une bonne alternative tant que la production du bioGNV reste locale et de taille raisonnable
Le bioGNV est une excellente alternative pour remplacer les énergies fossiles. Mais sa production doit être encadrée. Toute production industrielle utilisant des produits alimentaires consommables réduirait à néant les bénéfices de son utilisation. Comme c’est un peu le cas pour le biodiesel (agrocarburant). Ce dernier est parfaitement écologique lorsque l’huile usagée prête à jeter de restaurants est récupérée par un particulier qui la filtre lui-même et s’en sert de carburant dans sa voiture, mais à l’échelle industrielle, le biodiesel est une catastrophe écologique. Les mêmes risques guettent la production de bioGNV. Elle doit rester locale et ne doit jamais entrer en compétition avec la production de denrées alimentaires.
Pour guider les collectivités et les citoyens dans leurs projets de méthanisation, l’association France Nature Environnement a créé un outil d’aide au positionnement pour ce type de projet qu’elle appelle le Méthascope. Il permet de mieux comprendre les enjeux de la méthanisation sur un territoire donné et d’examiner les différents critères nécessaires à la viabilité d’un projet. Cet outil est téléchargeable gratuitement.