Le Japon lance un navire de chasse à la baleine innovant malgré les controverses
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Le Japon lance un navire de chasse à la baleine innovant malgré les controverses

Face aux critiques internationales, le Japon introduit un navire de chasse à la baleine révolutionnaire, prévu pour renforcer sa flotte baleinière.

Après avoir repris la chasse commerciale à la baleine en 2019, mettant fin à une suspension de trois décennies, le Japon met à l'eau un bâtiment baleinier d'un genre nouveau. Le mois de mai marquera sa première expédition, à l'encontre des doléances environnementales. Une visite exclusive permet de découvrir les dessous techniques de ce colosse des mers.

Arrimant au port de Shimonoseki, connue comme la capitale baleinière du Japon, le navire Kangei Maru se distingue en tant que premier baleinier chef de flotte édifié depuis 73 ans sur l'archipel. Il a été conçu pour combiner les fonctions d'une usine et d'un cargo, conférant à la construction une singularité certaine. Yoshihisa Ina, cadre de Kyodo Senpaku, la compagnie exploitante, exprime sa fierté : "Ce vaisseau unique en son genre englobe les propriétés d'une usine flottante et d'un transporteur de marchandises, il revêt donc un caractère quasi expérimental."

Capacité impressionnante et techniques modernes de chasse

Mesurant près de 113 mètres de long pour une capacité de 9 200 tonnes, ce navire électrique dévoile une soute industrielle vaste, dotée d'une porte convertible en rampe d'accès pour le chargement d'énormes baleines. L'utilité d'un tel équipement se révèle lorsqu'il s'agit de lever à bord des rorquals communs pouvant peser jusqu'à 70 tonnes, procédé aidé par un drone spécialement déployé pour la localisation des cétacés. Un marin nommé Shimoda partage le processus : "Une fois harponnée, la baleine est hissée à bord par l'arrière pour être dépecée directement sur le navire. Grâce à cet équipement, nous envisageons de chasser et de traiter des spécimens de taille significative ici même." Le navire peut stocker jusqu'à 800 tonnes de viande congelée.

Les expertises de découpe reposent sur les compétences d'une équipe d'une dizaine de personnes, capables de préparer une baleine en moins d'une heure. Après découpe, les morceaux sont congelés rapidement à -40 degrés Celsius. Au total, la chaîne de production nécessite l'emploi d'environ 50 individus.

Le grand départ est prévu pour mai. Le Kangei Maru se lancera vers les eaux nordiques du Japon pour revenir en décembre après divers arrêts. L'équipage, le personnel des machines, les spécialistes de la découpe, les cuisiniers et les techniciens radios, entre autres, composeront les 100 personnes à bord.

Un objectif de renaissance du marché baleinier japonais

Le rôle de la société Kyodo Senpaku est central dans la relance de la chasse à la baleine commerciale par le Japon, qui a quitté l'International Whaling Commission en 2018. La firme ambitionne de charmer une nouvelle génération de consommateurs ainsi que les touristes étrangers avec une qualité de viande supérieure à celle jadis proposée. Yoshimasa Hayashi, porte-parole du gouvernement, ainsi que d'autres membres du Parti Libéral Démocrate au pouvoir, soutiennent le projet, arguant de l'importance culturelle de la pratique baleinière, encadrée par des quotas de pêche et respectueuse de l'environnement. Toutefois, cette position suscite le rejet des organisations écologistes qui y voient un danger pour les espèces menacées.

Source image : https://unsplash.com/




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