Quels sont les bienfaits du maté ?
Le maté contient de la caféine, un stimulant apprécié dans le monde entier. Le thé en contient également, même si la molécule a longtemps été appelée théine. Toutefois, la caféine présente dans le café, dans le thé et dans le maté n’a pas les mêmes effets sur l’organisme, car sa durée d’action et la vitesse à laquelle le corps l’assimile dépendent de la quantité de tanins présents en parallèle de la caféine.
Les tanins, aussi appelés polyphénols oxydés, capturent une partie de la caféine et atténuent ses propriétés excitantes. Le café contient peu de tanins, ce qui explique que, parmi ces trois boissons, ce soit celle qui ait le pouvoir le plus énergisant. L’organisme l’assimile rapidement et sa durée d’action est courte, d’environ 2 à 3 heures.
La caféine contenue dans le thé, très riche en tanins, agit beaucoup moins vite et de façon plus douce, sur une durée totale de 6 à 8 heures. Il n’y a donc pas de sensation de coup de boost, car l’assimilation par le corps est plus lente, ce qui évite aussi l’effet excitant. Quant au maté, il contient plus de tanins que le café, mais moins que le thé, ce qui en fait un entre-deux idéal et une excellente alternative au café.
Attention toutefois : les personnes à qui le café est contre-indiqué, à savoir les personnes souffrant d’hypertension, de troubles hépatiques et de problèmes d’estomac (ulcère, gastrite) ne doivent pas non plus consommer de maté.
Cette boisson est également riche en antioxydants naturels, connus sous le nom de polyphénols. Le maté est aussi riche en polyphénols que le thé vert, ce qui en fait un breuvage intéressant pour protéger les cellules du vieillissement prématuré. Certains scientifiques s’intéressent au rôle que pourraient jouer les polyphénols contre les maladies inflammatoires et cardiovasculaires, mais aussi contre le cancer et les maladies neurodégénératives.
Le maté contient de nombreux oligoéléments et minéraux, comme le zinc, le magnésium, le potassium, le fer et le calcium, ainsi que des vitamines A, B, C et E. On trouve aussi de la théobromine dans les feuilles de yerba maté, une substance présente dans le chocolat, connue pour son pouvoir stimulant doux et sa capacité à améliorer l’humeur.
D’où vient le maté ?
Le maté est aujourd’hui consommé quotidiennement par des millions de personnes en Amérique du Sud, et ses nombreuses vertus le rendent de plus en plus populaire à travers le monde. A l’origine, le yerba maté, qui signifie « herbe maté » initialement en quechua mati puis en espagnol, était mâché par les Amérindiens Guaranis, qui le buvaient aussi en infusion.
Ils furent les premiers à cultiver cette plante proche du houx, puis les cultures furent reprises par les missionnaires jésuites du Paraguay, qui participèrent à l’essor de la plante dans les pays voisins. Aujourd’hui, c’est dans le sud du Brésil, en Argentine et au Paraguay que l’on trouve l’essentiel des plantations de yerba maté. On la trouve de moins en moins à l’état sauvage en raison des ravages de la déforestation.
Après la récolte, les feuilles subissent un processus de transformation en plusieurs étapes. Tout d’abord, elles sont pré-séchées, ce qui leur permet de conserver par la suite leur couleur verte et de développer tous leurs arômes.
Dans un deuxième temps, les feuilles de yerba maté sont séchées, selon des techniques qui diffèrent en fonction du pays producteur, puis s’ensuit une période de maturation, qui peut durer au moins 1 an mais qui, là encore, varie selon les pays. Enfin, les feuilles sont broyées, parfois avec un pourcentage de tiges, ce qui permet d’obtenir un mélange prêt à la consommation.
Comment choisir son maté ?
Plusieurs critères sont à prendre en compte lorsque vous choisissez votre maté. Lorsqu’il arrive chez vous, un sachet de maté contient généralement un mélange de feuilles, en morceaux et en poudre, et de tiges broyées.
Il existe aussi du maté sans tige, ou du moins en petite quantité (moins de 10 %) que l’on appelle « sin palos ». La présence de tiges permet d’obtenir un goût plus léger, tandis que les feuilles, notamment lorsqu’elles sont en poudre, apportent de la force et de l’amertume. Pensez donc à vérifier la proportion de feuilles et de tiges avant de choisir votre maté.
On trouve également des mélanges composés de maté et d’herbes aromatiques ou de plantes médicinales, comme la camomille, la menthe poivrée, la citronnelle, le gingembre ou encore le curcuma. L’amertume du maté se marie aussi très bien avec la douceur des fruits rouges séchés.
Comment préparer le maté ?
Traditionnellement, le maté se prépare dans une petite calebasse et se boit avec une bombilla, une paille en métal percée de petits trous permettant de boire sans avaler les morceaux de feuilles. Comptez environ 15 grammes de maté pour 0,5 litre d’eau chaude.
Lorsque vous avez fini votre boisson, vous pouvez sans problème verser de nouveau de l’eau chaude sans renouveler les feuilles de maté : elles peuvent être infusées jusqu’à 15 fois. En procédant ainsi, vous consommerez un maté plus léger et moins énergisant, ce qui peut être une très bonne solution en fin de journée.
Si vous choisissez de préparer votre maté de façon traditionnelle, quelques petites astuces peuvent vous aider. Une fois votre contenant rempli, qu’il s’agisse d’une calebasse ou de tout autre récipient spécifiquement conçu pour le maté, déplacez les feuilles de manière à ce qu’elles se positionnent en tas sur un côté du récipient.
- Commencez par verser un peu d’eau froide et attendez que les feuilles l’absorbent avant de verser l’eau très chaude.
- Lorsque vous versez l’eau chaude, conservez au sec le sommet de votre petit amas de feuilles : au fur et à mesure que vous rajouterez de l’eau, ces feuilles encore sèches s’infuseront.
- Placez la bombilla en la bouchant avec le pouce pour qu’aucune feuille n’y pénètre, et dégustez tranquillement.
Si vous préférez la simplicité, vous pouvez aussi opter pour de petits filtres réutilisables dans lesquels vous verserez quelques grammes de maté. Il vous suffira de les laisser infuser comme des sachets de thé.