À elle seule, l’humanité émet 100 fois plus de CO2 que les volcans selon une série d’études publiées dans la revue Elements. Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs ont étudié de près le carbone, son émission, son stockage et les processus de réabsorption naturels ou conçus par l’Homme. Le point sur ces résultats qui devraient remettre les pendules à l’heure des climats-sceptiques.
Les volcans polluent 100 fois moins que l’Homme
Ceux qui ne croient pas au réchauffement climatique ont tout un tas d’arguments plus ou moins farfelus pour justifier leur position. L’un de leurs préférés concerne les émissions de CO2 naturelles, celles des volcans par exemple, qui sont naturellement réabsorbées.
Mais ce qu’à constaté l’équipe de 500 chercheurs regroupés au sein du Deep Carbon Observatory (DCO) c’est que les émissions de carbone issues de l’activité humaine sont 100 fois plus élevées que celles des volcans et qu’elles ne sont plus en mesure d’être naturellement stockées et réabsorbées.
Certes, une éruption gigantesque pourrait perturber le cycle naturel du carbone et bouleverser le climat terrestre comme la fameuse météorite qui a entrainé la disparition des dinosaures. Mais pas les éruptions observées jusqu’à présent. La météorite qui éradiqué les trois quarts de la vie sur Terre il y a 66 millions d’années, aurait provoqué l’émission de 425 à 1 400 gigatonnes de CO2 selon les chercheurs. En comparaison, l’humanité a produit 37 gigatonnes de CO2 rien qu’en 2018.
« Les climatosceptiques se jettent sur les volcans en les considérant comme possibles plus gros émetteurs de CO2, mais ce n’est tout simplement pas le cas », a assuré Marie Edmonds.
Autant de CO2 que lors des dernières extinctions de masse
Marie Edmonds, vulcanologue au Queen’s College de Cambridge souligne qu’au vu des chiffres, les humains ont émis autant de CO2 ces 10-12 dernières années que la météorite qui tua les dinosaures, ce que confirme Celina Suarez, scientifique de l’Université d’Arkansas pour qui la quantité de CO2 émise par l’Homme est de la « même ampleur » que lors des précédentes perturbations du cycle du carbone qui ont entrainé des extinctions de masse.
« Les négateurs du climat disent toujours que la Terre finit par retrouver son équilibre. C’est vrai. Et elle va retrouver son équilibre, mais pas dans un délai qui a un sens pour les hommes », a expliqué Mme Suarez.