Les Alpes et les Pyrénées subissent un enneigement minimal record en février
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Les Alpes et les Pyrénées subissent un enneigement minimal record en février

L'absence prolongée de neige dans les Alpes et les Pyrénées au courant du mois de février établit un nouveau record historique, suscitant des inquiétudes liées aux changements climatiques.

La blancheur éphémère qui a finalement recouvert les sommets en cette fin de saison hivernale était très attendue. La région montagneuse avait connu une période anormalement pauvre en précipitations neigeuses, relevant des préoccupations tant pour les professionnels du tourisme que pour les observateurs du climat. En effet, pendant presque tout le mois de février, une grande majorité des massifs alpins et pyrénéens ont été privés de leur manteau blanc traditionnel, un constat sans précédent pour cette période dans les décennies récentes.

Les observations effectuées par le Centre d'études spatiales de la biosphère (Cesbio) mettent en avant une tendance alarmante. Ce laboratoire affilié au CNRS a analysé des données satellitaires pour évaluer l'étendue de la couche neigeuse au sein des Alpes et des Pyrénées.

Une saison de ski sous le signe de l'incertitude

En février, la portion des Alpes françaises et suisses revêtue de neige a atteint son niveau le plus bas, avec seulement 37,7% de sa surface habituellement couverte. Cette situation a mis en péril l'économie des stations de ski, certaines ayant même flirté avec la possibilité de fermer leurs pistes.

"Il est indéniable que le mois de février a été marqué par une couverture neigeuse extrêmement restreinte, accentuée par des températures particulièrement clémentes. L'accumulation de neige était quasiment inexistante à moyennes et basses altitudes", déclare Simon Gascoin, chercheur à Cesbio. "Toutefois, les zones situées au-delà de 2000 mètres maintiennent des réserves de neige conséquentes", poursuit-il.

Dans l'autre chaîne montagneuse de la France, les Pyrénées ont également souffert d'un enneigement insuffisant. Pendant 15 jours consécutifs, du 26 janvier au 9 février, l'étendue neigeuse y a atteint des niveaux historiquement bas.

Heureusement, une chute de neige tardive en fin de mois a permis de limiter les dégâts pour les destinations de sports d'hiver. Une station espagnole comme Formigal a échappé de justesse à la fermeture. Simon Gascoin caractérise cet hiver comme atypique avec un déneigement précoce suivi de précipitations neigeuses survenant de manière tardive.

Des implications écologiques non négligeables

La fonte anticipée de la neige a des ramifications qui dépassent la simple question des activités hivernales. Selon Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France, "Le printemps de plus en plus chaud provoque une fonte hâtive de la couverture neigeuse à toutes altitudes". Le centre Météo-France, dans son dernier communiqué, relate que l'enneigement dans les Pyrénées est revenu à des niveaux normaux, particulièrement aux environs des zones de 1500 à 1800 mètres.

Les évaluations environnementales prévoient d'importantes conséquences sur la biodiversité montagnarde. Le manteau neigeux, jouant habituellement un rôle d'isolant, une disparition en milieu d'hiver peut influer sur la faune et la flore régionales. Ces changements sont cohérents avec les impacts attendus du réchauffement global, reflétant une tendance qui ne cesse de s'accentuer dans les hautes altitudes à travers le monde.

Source image : https://www.flickr.com/




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