Préparation du gouvernement français à un réchauffement climatique majeur Lecture : 2 min
  1. Accueil
  2. News
  3. Environnement
  4. Préparation du gouvernement français à un réchauffement climatique majeur

Préparation du gouvernement français à un réchauffement climatique majeur

Chaque semaine, François Gemenne éclaire la question du climat. Il aborde cette fois le programme français d'adaptation à un futur réchauffement de 4°C.

Alors que les objectifs initiaux de l'Accord de Paris visaient à contenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C, le ministre français de la Transition écologique, Christophe Béchu, a signalé la nécessité d'envisager un réchauffement de 4°C d'ici 2100. En évoquant cette possibilité, il a mis en avant la nécessité de ne plus nier la réalité du changement climatique.

Ce constat ayant été posé, François Gemenne, spécialiste des questions climatiques au GIEC, a récemment examiné le programme d'adaptation proposé par le gouvernement français.

François Gemenne: "C'est en effet un changement majeur. Cela signifère un dérèglement profond qui toucherait l'ensemble de la biodiversité, la santé humaine et l'économie. Une telle hausse indiquerait une augmentation des événements extrêmes et une réduction de la productivité du travail. Cependant, cette projection n'est pas la plus catastrophique qui pourrait être envisagée".

"Le scénario à +4°C ne représente pas le pire des cas possibles. Il est plutôt un cas médian et se situe même du côté optimiste de la balance."

François Gemenne

En suivant les engagements climatiques actuels les plus stricts à l'échelle mondiale, on s'orienterait vers une augmentation moyenne de 2,6°C, ce qui se traduirait par environ +4°C en Europe en raison de son climat plus sensible. Actuellement, la trajectoire réelle s'élève autour de +3°C, ce qui aboutirait à un dépassement des +4°C en France. Le précédent seuil d'adaptation était fixé à une hausse de +2°C, mais les récents événements ont servi de déclencheur pour réviser les stratégies.

Le retard pris en matière d'adaptation s'explique en partie par le fait que celle-ci a été longtemps reléguée au second plan comparativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

"On a souvent perçu l'adaptation comme un signe de résignation face au changement climatique, alors qu'elle devrait être une partie intégrante de notre réponse."

François Gemenne

L'adaptation dépend non seulement des émissions mondiales de gaz à effet de serre mais aussi des décisions prises à travers le globe. Cela implique une nécessaire adaptation indépendamment de nos efforts de réduction d'émissions, posant ainsi un enjeu de souveraineté. Cette double démarche d'évitement et de gestion des conséquences inéluctables est cruciale pour l'avenir du climat.