Mickael, un habitant de Saint-Etienne-du-Rouvray en Seine-Maritime vient de tirer la sonnette d’alarme concernant les protections des arbrisseaux mises en place par l’ONF lors de leur plantation qui n’ont pas été retirées et jonchent désormais les sols des forêts. France Info lui a donné la parole et a demandé à un responsable de l’ONF d’expliquer ce paradoxe. Décryptage.
Protéger les jeunes arbres, une nécessité
L’ONF est l’organisme national qui assure la protection des forêts en France. Lorsque des arbres sont plantés, ils sont à la merci de nombreux animaux — principalement des cerfs, des chevreuils et des lapins — jusqu’à ce qu’ils atteignent une certaine taille, ce qui explique la mise en place de protection en plastique pour protéger les arbrisseaux et leur permettre de pousser.
Sur le site internet de l’ONF, l’organisme explique que c’est le « seul moyen d’assurer la croissance des jeunes tiges face aux dents du gibier ». « Ils vont venir régulièrement pour les manger. Si on n’intervient pas, ils ne poussent pas ou ils meurent et on n’arriverait pas à renouveler les forêts », a expliqué Jean-François Cheny, le responsable du service forêt à l’agence de l’ONF de Rouen à France Info.
Le paradoxe d’une pollution générée en plantant des arbres
Des pièces de plastiques ou des grilles individuelles sont donc placées autour des jeunes arbres lorsqu’ils sont plantés, des dispositifs de protection qui devraient ensuite être retirés lorsque l’arbre atteint une taille suffisante. Mais malheureusement, comme le dénonce un habitant de la région rouennaise, les forêts alentours sont jonchées de morceaux de plastique, parfois qui n’ont plus aucune utilité ou qui sont restés « pris » dans l’arbre ou dans ses racines.
D’après Alexis Ducousso, un généticien de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), « le phénomène ne concerne pas que la Normandie », mais « toute la France ». C’est un problème très sérieux, car ces pièces de plastique « non biodégradables (...) entrent dans la chaîne alimentaire et peuvent poser des problèmes de santé ».
L’ONF à la recherche de solutions plus respectueuses de l’environnement
« On se doit de retirer [les protections des arbres] progressivement. On ne le fait certainement pas assez vite... J’en ai conscience », admet Jean-François Cheny. Il évoque le manque de personnel et de moyens : « On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a. » Il souligne aussi la volonté de l’ONF de trouver une solution plus respectueuse de l’environnement : « On teste aussi des répulsifs non chimiques à badigeonner sur les arbres, notamment à base de laine de mouton ». En ce qui concerne les protections qui sont abandonnées dans les forêts, il espère réussir à en collecter la majeure partie « d’ici 5 ans ».