Les résultats du premier baromètre de l'écoconception web
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Les résultats du premier baromètre de l'écoconception web

L’empreinte carbone des sites Web est loin d’être négligeable selon une étude initiée par l’agence digitale Razorfish France et le collectif conception responsable de service numérique GreenIT. Leur constat est plutôt alarmant, sans oublier qu’il faut également prendre en compte la consommation en eau des sites Internet, ce qui représente environ 119 millions de litres par an. Selon les résultats du premier baromètre de l'écoconception digitale, les sites Web sont générateurs d’une grande quantité de CO2 puisqu’elle atteint, voire dépasse l’équivalent de 1 000 tours du monde.

Les résultats de l’étude sur la production de CO2 par les sites Web

Cette étude révèle que les sites Web sont à l’origine de 8 millions de kilos d’équivalent CO2, soit environ 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ainsi, les pages d’un site Web rejettent autant que 1 140 tours du monde, soit un parcours de 45 millions de kilomètres. Sans un changement drastique de nos comportements, ce chiffre pourrait atteindre les 7 % à l’horizon 2040.

L’étude de Razorfish et GreenIT porte sur 90 sites parmi lesquels on trouve des sites du CAC 40, des sites marchands et des sites publics. Les résultats de ce premier baromètre de l’écoconception digitale donnent une idée assez précise sur les causes de l’augmentation de l’empreinte environnementale numérique. Ainsi, on s’aperçoit que les pages Web pèsent aujourd’hui 155 fois plus qu’il y a 10 ans et l’on peut estimer qu’à l’horizon 2040, si ce rythme est maintenu, l’empreinte environnementale numérique pourrait représenter 5 à 6 % de l’empreinte GES mondiale.

Le mode de calcul de l’empreinte environnementale numérique

Le calcul de l’empreinte environnementale numérique d’un site tient compte de plusieurs critères :

  • son efficacité environnementale absolue sur une échelle de 0 à 100, un score élevé étant la preuve d’une bonne efficacité ;
  • sa performance environnementale relative avec une cotation allant de A à G ;
  • le poids et la complexité de la page (empreinte technique), et l’empreinte sur l’environnement qui y est associée (gaz à effet de serre et eau), en prenant en considération la mesure de la bande passante (transport de la page Web jusqu’au navigateur) et la charge serveur.

Sur la base de ces éléments, les 40 sites du CAC 40 et les 50 sites les plus visités (30 sites marchands, 10 sites de médias et de divertissement et 10 sites de services publics) ont été analysés avec l’outil Razoscan.

Les résultats recueillis sont les suivants :

  • l’ensemble des sites se positionne dans la catégorie E avec un score moyen de 29/100 ;
  • les sites des services publics atteignent 37/100 et ceux du CAC 40 obtiennent 34/100.

 

Pour suivre les évolutions année après année, une mise à jour annuelle de ce baromètre de l’écoconception digitale est déjà prévue.

Quels sont les critères pris en compte dans le calcul de l’empreinte carbone d’une page Web ?

L’empreinte carbone d’une page Web est corrélée à la somme des kilo-octets de taille de transfert de toutes les ressources qu’elle requiert. Parmi l'ensemble de ces ressources, on trouve les feuilles de style, les polices, les images, les documents HTML, les scripts externes, auxquels s’ajoutent toutes les ressources non identifiées demandées par la page.

En prenant connaissance des résultats de l’étude réalisée par Razorfish France et GreenIT, on constate que tous les sites Web n’ont pas la même empreinte environnementale numérique, car tout dépend de :

  • la manière dont ils ont été conçus,
  • la complexité de leurs pages (nombre de ressources demandées, taille de leur transfert…),
  • leur temps de chargement (l’impact écologique d’une page Web étant lié au nombre de requêtes qu'elle génère, c’est-à-dire au nombre de demandes qui sont effectuées par le navigateur au serveur pour le téléchargement d’une page).

Or force est de constater que la taille des pages Web ne cesse d’augmenter depuis ces dernières années, ce qui illustre parfaitement le discours tenu par William Stanley Jevons au 19e siècle face au risque de l’épuisement des ressources en charbon. À l’époque, cet économiste et logicien britannique avait mis en évidence ce que l’on appelle le « paradoxe de Jevons », à savoir que lorsque les progrès technologiques en matière d’énergie accroissent l’efficacité d’une ressource, sa consommation totale tend vers une augmentation et non une diminution.

Quelles sont les améliorations envisageables ?

Pour réduire l’empreinte digitale d’un site Web et donc ses effets désastreux sur l’environnement et plus particulièrement sur le réchauffement climatique, une des solutions envisageables est de revoir sa conception.

La première étape consiste donc à connaître le niveau de son empreinte numérique, ce qui est réalisable grâce à une extension mise au point par GreenIT Analysis et disponible sur les navigateurs Google Chrome et Mozilla Firefox.

En effet, selon Charlotte Dollot, directrice générale chez Razorfish France « il était nécessaire qu’au-delà de l’outil de mesure, nous puissions créer un électrochoc en provoquant la comparaison, pour que chaque entreprise puisse se mesurer aux normes du marché […] ».

Face à la gravité du danger, sachez qu’il est facile, dès à présent, de mettre en œuvre quelques actions simples et rapides, comme la suppression des pages de votre site qui ne sont pas visitées ou dont le contenu n’est plus d’actualité, ainsi que la réduction du poids des images.

 

 




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