En ce samedi 10 février, un groupe de 350 manifestants s'est mobilisé dans la localité de Saïx, dans le Tarn, exprimant leur refus du chantier de l'autoroute A69, d'après un communiqué de la préfecture. Sur le site de La Crémade, une Zone à Défendre (ZAD) a été le théâtre d'un face à face tendu entre forces de l'ordre et contestataires. Un reporter de France Bleu Occitanie était sur les lieux pour constater les démantèlements opérés sur les installations des militants, érigées depuis le vendredi précédent, tout en notant que l'évacuation complète de la ZAD n'avait pas encore été effectuée.
Les autorités ont signalé l'arrestation de deux femmes au cours de la matinée. L'une d'elles a été appréhendée pour "jets de pierres sur les forces de l'ordre" en état de flagrance, tandis que les raisons de la seconde arrestation n'ont pas été divulguées. Ces incidents ont donné lieu à l'intervention de la gendarmerie, qui a rétorqué par l'utilisation de grenades lacrymogènes face aux assauts pierreux dirigés contre eux sur la RD50.
Trafic ferroviaire perturbé par l'action militante
En réponse à une action d'une centaine de manifestants ayant entravé la circulation ferroviaire entre Castres et Toulouse, les forces de l'ordre ont procédé à la libération des voies. La prévision de cette perturbation avait amené à l'arrêt programmé du trafic pour le week-end, avec une reprise prévue seulement vers le lundi 12 février.
Une précédente journée de contestation en octobre avait vu un rassemblement significatif s'opposant à ce même projet autoroutier, poussant le préfet du Tarn à proscrire toute manifestation publique sur le territoire de Saïx entre le samedi 10 février dès 08h et le dimanche 11 février à 20h.
Le soutien international apporté par Greta Thunberg
Greta Thunberg, militante écologiste de réputation mondiale, a joint sa voix à celle des manifestants en se rendant sur les lieux.
Nous sommes venus ici parce que nous sommes en désaccord avec ce projet. Faire valoir notre solidarité avec les militants et les résidents qui se dressent contre ce projet ici est crucial, et c'est notre manière de défendre la nature et les terres menacées par cette construction.a indiqué Thunberg lors d'une intervention sur France Info. L'activiste déplorait la poursuite de telles initiatives nuisibles, y compris l'expropriation des terres agricoles et l'exploitation des ressources naturelles, qui alimentent un système destructeur.
Face à ces arguments écologistes, le député du Tarn, membre du parti Renaissance, Jean Terlier, a souligné que bien qu'un projet d'infrastructure routière entraîne inévitablement des atteintes à l'environnement, ces impacts doivent être jugés en regard de la nécessité de désenclaver les ruralités et d'améliorer la mobilité des résidents locaux.