Au cœur de l’océan indien, le département français de Mayotte dispose d’une biodiversité exceptionnelle. Deux espèces de tortues vivent et se reproduisent toute l’année sur l’île : la tortue imbriquée et la tortue verte. Les passionnés de nature se rendent sur les plages de Saziley et Moya pour observer ces tortues.
Les tortues : des espèces protégées
Protégées par de nombreuses conventions internationales, ces espèces le sont aussi par le Pacte de sauvegarde des tortues, paraphé à Mamoudzou, la capitale économique de l’île, à la fin de l’année 2020. Elles sont très convoitées par les nombreux braconniers qui agissent à Mayotte, malgré les sanctions qui existent pour décourager cette pratique interdite (jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende). Il faut savoir que sur l’île de Mayotte, le braconnage représente la première cause de mortalité des tortues.
Depuis quelque temps, les associations de préservation des tortues interpellent les élus face à ce phénomène qui menace fortement les tortues vertes, qui pourraient même à terme disparaître. Oulanga Na Nyamba est l’une des associations de défense des tortues à Mayotte. Elle est dirigée par Jeanne Wagner. Celle-ci regrette que la préservation de l’environnement ne soit pas un sujet mieux pris en compte par les autorités et les habitants. Il faut savoir que les braconniers en tirent de juteux bénéfices. Le kilo de tortue se négocie autour de 60 euros.
Endiguer le braconnage à Mayotte
Sensibiliser la population de Mayotte sur le sujet est un travail de longue haleine. Les efforts entrepris par Oulanga Na Nyamba ne sont pas vus d’un bon œil par tous les habitants de l’île. Les membres de l’association mahoraise ont établi le projet Tsitsola Nyamba, qui signifie « je ne mange pas de tortue ».
Ils ont, par exemple, fait des maraudes où les salariés ont rencontré les habitants pour discuter du sujet de la consommation de tortue et du braconnage. Une tâche qui n’est pas toujours simple. Des ateliers de sensibilisation sont aussi organisés auprès d’enfants issus de quartiers difficiles. Le but est avant tout pédagogique, il s’agit de parler des enjeux pour la biodiversité. Il y a aussi des efforts à faire auprès des élus pour qu’ils agissent sur ce sujet.
Le travail à faire reste important et le chemin à parcourir reste long. Toutefois, les mentalités évoluent. Les habitants sont de plus en plus choqués par la pratique du braconnage. Un braconnier a récemment été arrêté. En 2022, l’association Oulanga Na Nyamba a pour objectif de fonder un centre de soin dédié aux tortues marines.