Le parlement européen adopte une loi cruciale pour la régénération de la nature
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Le parlement européen adopte une loi cruciale pour la régénération de la nature

Face à l'état précaire des habitats naturels et des sols en Europe, le Parlement européen approuve une législation essentielle visant à redynamiser l'écosystème d'ici 2030.

Les législateurs européens ont pris une mesure significative en faveur de l'environnement en approuvant une loi prévoyant la revitalisation de la biodiversité et la remise en état des écosystèmes dégradés. Le mardi 27 février, ils ont ratifié un ensemble de directives inédites dictées par le Pacte vert européen. Celles-ci imposent aux états membres de l’Union européenne (UE) la mise en œuvre de stratégies visant à la restauration de 20% des terres et zones maritimes d'ici la fin de la décennie. Une attention particulière sera accordée aux sites relevant du réseau Natura 2000, et ce plan s'aligne sur les engagements pris lors de la COP15 Biodiversité à Montréal en 2022.

César Luena, l'eurodéputé espagnol à l’origine du rapport, a exprimé sa satisfaction lors d'une conférence de presse, déclarant que l'UE avait grandement besoin de se doter d'une politique ambitieuse non seulement pour la sauvegarde mais également pour la régénération active de la biodiversité. Il a qualifié l'adoption de cette loi de progrès historique, un pilier fondamental du Pacte Vert pour l'Europe aux côtés de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Chaque pays membre de l'UE disposera de deux années pour concevoir et mettre en place des plans d'action nationaux précis afin de restaurer au minimum 30% des habitats naturels actuellement en mauvaise condition. La progression est ambitieuse avec des cibles de 60% d’ici 2040 et de 90% pour 2050, en répondant notamment aux problématiques liées à la pollution, à l'urbanisation galopante et à une agriculture intensive.

Des objectifs modérés pour une acceptation collective

Alors que les élections européennes se profilent, l'issue de l'adoption de cette loi a été incertaine. En effet, un regroupement de députés du Parti populaire européen (droite) et de représentants de l'extrême droite a tenté de bloquer cette législation, malgré les négociations intensives qui avaient eu lieu précédemment. Le rapporteur a expliqué que la version finale du texte, jugée plus souple, a finalement convaincu la majorité, permettant ainsi d'atteindre le consensus nécessaire.

Le texte incorpore également des mécanismes de sauvegarde, prévoyant la suspension des mesures si elles devaient engendrer des conséquences sévères sur la disponibilité des terres essentielles pour assurer la production alimentaire européenne.

Des ajustements ont été faits concernant la pression de non-détérioration sur les zones restaurées, privilégiant une approche moins contraignante qui recommande des actions plutôt qu'en imposant des résultats. Cela intervient alors que d'après la Commission européenne, 80% des habitats naturels en UE sont considérés en mauvais état et que près des deux tiers des sols sont jugés en mauvais état.

Défi et flexibilité dans le secteur agricole

La loi prévoit des mesures adaptatives, en particulier pour les pays où l'agriculture joue un rôle prépondérant, pour ne pas heurter de front le secteur agricole déjà mobilisé. En 2030, les États membres de l'UE devront démontrer une tendance positive pour au moins deux des trois indicateurs relatifs à la biodiversité agraire.

La restauration de 30% des tourbières drainées utilisées pour l'agriculture est prévue pour 2030, avec des objectifs progressifs de 40% pour 2040 et 50% à l'horizon 2050. Ces zones de tourbières sont d'importants réservoirs de carbone et de biodiversité. Une attention particulière sera aussi portée sur les populations de pollinisateurs qui devront cesser de décliner d'ici 2030, suivi par des efforts d'accroissement de leur population, assortis d'un suivi régulier.

Conformément à des recommandations de l'Organisation des Nations Unies (ONU), cette restauration des milieux naturels est cruciale pour contrer les émissions de gaz à effet de serre et pour s'adapter aux modifications climatiques déjà en cours, renforçant la résilience des écosystèmes face à des phénomènes comme la sécheresse ou les inondations.




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